A l’occasion de sa visite au Groupe de Presse Iwacu ce mercredi 6 mai, Claude Bochu, ambassadeur de l’Union Européenne au Burundi, a livré son analyse sur l’état de la liberté de la presse au Burundi.
S’exprimant sur la campagne électorale en cours, le diplomate européen note une régression dans le débat démocratique. « L’Union Européenne ne sera pas amenée à se positionner tout de suite. Il faut attendre que les choses continuent à progresser, sans qu’elles progressent dans le bon sens, c’est l’impression qu’on a ! »
L’ambassadeur Bochu observe cependant que la présence de plusieurs candidats au fauteuil présidentiel est un atout pour le pays. « Le débat entre différents candidats à la présidentielle enrichit l’opinion que les gens peuvent avoir ».
Interrogé sur son sentiment quant à l’état actuel de la liberté de la presse dans le pays, Claude Bochu est formel : « Le Burundi peut mieux faire en matière de liberté de la presse ».
Il évoque « des progrès » effectués mais souligne dans le même temps qu’il y a « de larges domaines où les choses pourraient être améliorées » et rappelle les résultats du dernier classement de Reporters Sans Frontières. « Le Burundi se classe en 160ème position sur 180 pays ! C’est d’ailleurs une petite baisse par rapport au classement précédent ! ».
Partant de là, le diplomate en chef de l’Union Européenne au Burundi invite à une prise en compte des critiques « de l’Extérieur du Burundi » pour ce qui est de la liberté de la presse au Burundi. « On ne peut pas à la fois dire que le Burundi a une mauvaise image à l’Extérieur et ne pas tenir compte de ce qui se dit sur le Burundi, notamment dans le domaine de la liberté de la presse ! »
Concernant les relations entre l’Union Européenne et le Burundi, Claude Bochu parle d’un « processus de rapprochement » en cours et d’« une volonté de part et d’autre de mieux comprendre les attentes et les limitations institutionnelles des uns et des autres ».
Et d’indiquer « une reconnaissance du fait qu’il y a davantage de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent. » L’ambassadeur de ’’l’Union des vingt-sept’’ revient aussi sur le maintien de la coopération au niveau local. « Nous gardons un programme de coopération très important avec la présence d’ONGs internationales et d’agences de développement de nos Etats membres. On reste donc un des principaux bailleurs de fonds du pays ».
Face au Covid-19 qui fait rage dans le monde avec 19 cas déjà signalés au Burundi dont un décès, M. Bochu a rappelé l’importance des liens bilatéraux en des moments pareils. « Avec l’impact direct du coronavirus qui se fera sentir ici, le Burundi aura besoin de tous ses amis pour faire face à la situation économique qui sera difficile ».