Par Antoine Kaburahe
Des informations contradictoires circulent sur les réseaux sociaux au sujet de l’accès au site officiel www.iwacu-Burundi.org Voici les faits.
Depuis le 20 octobre 2017, soit plus de trois ans, l’accès au site officiel de notre média est impossible depuis le Burundi alors qu’il l’est partout ailleurs, dans le monde entier
https://www.iwacu-burundi.org/probleme-technique/
Le 21 mai dernier, alors que les réseaux sociaux avaient temporairement été bloqués au Burundi, l’ONG https://netblocks.org/ qui fait un travail de veille sur la censure des médias dans le monde nous confirmait « un blocage permanent de notre site au Burundi », et cela par l’ensemble des fournisseurs d’accès à Internet. Laurence Dierickx, spécialiste du numérique et docteure en information et communication, nous expliquait à l’époque : « il n’est pas possible que tous les fournisseurs d’accès à internet bloquent d’une manière aussi ferme et aussi longue l’accès au site d’Iwacu, sans en avoir reçu l’ordre.
https://www.iwacu-burundi.org/les-reseaux-sociaux-debloques-iwacu-reste-inaccessible/
Depuis, la situation est restée inchangée. Aucun fournisseur d’accès n’a jamais voulu s’exprimer sur ce blocage avéré ni sur celui qui leur en a donné l’ordre. Ces sociétés participent ainsi ouvertement à la censure et pénalisent leurs clients. Nous demandons à l’ABUCO, l’Association burundaise des Consommateurs d’interpeller ces sociétés.
Cette censure que personne n’a jamais assumé publiquement est une infraction grave à la Constitution qui préconise le droit à l’information.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a encore réaffirmé que les Burundais ont droit à la liberté d’expression et l’accès à l’information.
Il n’est pas normal que pour accéder aux informations d’Iwacu, le lecteur burundais doit passer par un site miroir https://iwacu.global.ssl.fastly.net/ mise en place par Reporters Sans Frontières (que nous remercions), ou via un VPN ou le navigateur Tor.
Une censure que personne ne veut assumer
Cette situation est d’autant plus incompréhensible que tous les contenus publiés en ligne le sont sous le contrôle du Conseil National de la Communication (CNC). Est-ce à dire que nos autorités utiliseraient également le site miroir mis en place par Reporters Sans Frontières ?
Cette « gymnastique » imposée aux lecteurs du Burundi pour avoir accès à Iwacu n’honore pas ceux qui ont pris cette mesure et ternit l’image du Burundi. Un jour, plus aucun Burundais n’a pu accéder au site iwacu-burundi.org depuis le pays, et ils n’ont jamais su pourquoi ils en étaient empêchés. Espérons qu’un jour, tous les Burundais pourront accéder à notre site, même sans aucune explications… cela serait un moindre mal et mettrait ainsi un terme à une situation aussi injuste qu’anticonstitutionnelle.