Olegue Mbaraka, un chanteur et Pacelli Iradukunda dit Landry Promoter, youtubeur, sont dans les mains de la police. Ils sont accusés de violations des mœurs burundaises.
«Mes amis m’ont menti que je serai célèbre en produisant ce clip», a déclaré Olegue Mbaraka, devant un parterre de journalistes invités par le porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Pierre Nkurikiye. Menotté avec son co-accusé Pacelli Iradukunda dit Landry Promotter de la chaîne Waka light TV, le jeune artiste exprime ses regrets. «Au départ, je n’y voyais aucune faute. Je n’étais pas conscient des conséquences. C’est l’adolescence. J’ai été induit en erreur par mes amis. Je ne referai plus cela».
Appréhendé la semaine dernière, le jeune artiste est accusé d’avoir, à travers des œuvres obscènes, violé d’une façon grave les bonnes mœurs burundaises. Pierre Nkurikiye donne trois exemples. Premièrement, il s’agit d’une affiche publiée l’année passée pour sa chanson «Tora iyo noti» (Ramasse ce billet) «qui présentait une fille presque nue». Une autre vidéo qui incrimine le jeune homme, selon toujours le porte-parole, est la chanson «Délégué Général». «L’artiste montre des jeunes filles burundaises pratiquement nues en train de dénoncer des soi-disant méfaits qui s’observent dans les écoles du Burundi». D’après M. Nkurikiye, cela ternit l’image des établissements scolaires. De plus, Olegue Mbaraka a continué à produire des vidéos soutenant les élèves qui ont déchiré leurs habits en public «en déclarant que le ministre de l’Education n’avait rien à dire sur ce mauvais comportement».
La dernière infraction, d’après toujours Pierre Nkurikiye, l’artiste a produit une courte vidéo dans sa cellule à l’Ecole nationale de la police (ENAPO) dans laquelle il affirmait qu’il était torturé par la police. «Les détracteurs du Burundi utilisent cette vidéo pour accuser la police burundaise de pratiquer la torture alors que c’est faux».
Interrogé, Olegue Mbaraka affirme qu’il n’a pas été torturé. «D’ailleurs la prison de l’ENAPO est la plus belle de tout le pays. Ce qui a suscité des rires parmi les journalistes et les policiers présents.
Pierre Nkurikiye fait savoir que les dossiers de ces personnes seront transmis à la justice. «Toutes les personnes qui ont participé dans le tournage de ces vidéos, c’est-à-dire les responsables des écoles où ces clips vidéos ont été tournés ainsi que les élèves qui y ont participé, seront appréhendés».