Le taux d’abandon scolaire chez les filles musulmanes est estimé à 29,4% dans la ville de Bujumbura mairie et dans les provinces Rumonge et Muyinga. La plupart tournent le dos à l’école au niveau du 4ème cycle d’école fondamentale (de la 7ème à la 9ème année).
Ce chiffre ressort d’une enquête, menée au sein de la Communauté islamique. Les résultats ont été restitués ce mardi 18 décembre.
«C’est alarmant, la vigilance des parents s’impose», prévient Léonie Amina Baramfataniye, commissaire général chargé de l’Education au sein de l’Alliance des imams du corridor nord pour le développement humanitaire (AICNDH).
A l’origine de cette situation, elle évoque notamment des causes endogènes à leur religion : «La mauvaise interprétation des textes musulmans comme quoi la fille musulmane doit rester à la maison les incite à déconsidérer l’école». Elle parle également des mariages précoces. Une fille musulmane est autorisée à se marier à «l’âge de procréation, soit 13 ans».
Mme Baramfataniye ajoute la pauvreté. Les familles ont du mal à payer les frais scolaires. Le taux de chômage grandissant les décourage tellement qu’elles considèrent l’école comme une perte de temps.
Elle appelle les leaders religieux à sensibiliser les filles sur l’importance de l’école. Les parents doivent expliquer à leurs filles que le mariage honorable intervient au terme des études.
Juma Salum Gilbert, vice-président de la Communauté musulmane du Burundi (Comubu), salue le travail de cette association. Il s’engage à ne ménager aucun effort pour y remédier.