Au 2è jour après la fixation des prix des cahiers, les tarifs affichés sur les stands restent inchangés en mairie de Bujumbura. Raisons avancées : l’existence des stocks et l’exigence des rabais.
Centre-ville de Bujumbura. Mercredi 19 Août. Il est 11 30. Çà et là se trouvent des stands des matériels scolaires dont des cahiers. C’est le 2ème jour après la fixation des prix plafonds par le ministère en charge du commerce. Pourtant, les tarifs affichés sur les stands restent inchangés. «Nous allons respecter ces prix de vente à partir du moment où le prix de gros pour un carton de cahiers sera fixé à 145 000 BIF comme annoncé par le ministère en charge du commerce », a réagi un vendeur interrogé au centre-ville.
Selon les commerçants, le problème concerne surtout les cahiers qui étaient déjà dans leurs stocks achetés à un prix de gros de 148 000 ou 150.000 BIF par carton. « Un client peut venir et te dire que le ministère a fixé le cahier à tel prix. Or si tu t’y conformes, tu enregistreras une perte», confie Mélance Ndayizeye, un vendeur. Et de demander au moins deux semaines pour pouvoir écouler les cahiers qui sont dans les stocks.
Rabais
D’après les commerçants, c’est rare que les clients acceptent d’acheter sans marchander les diminutions. «Les clients ont toujours tendance à négocier le rabais. Si nous affichons 1200 BIF pour un cahier de 100 feuilles, le client voudra l’acheter à 1000 BIF ou 900 BIF, et c’est une perte. Nous préférons afficher 1500 BIF pour vendre à 1200 BIF», a expliqué une vendeuse de cahiers au centre-ville de Bujumbura.
Même avant la fixation des prix plafonds par le ministère en charge du commerce, les commerçants font savoir que les prix affichés n’étaient payés que par des clients pressés. Pour eux, il ne leur sera pas difficile de respecter les prix fixés vu que même auparavant, ils vendaient avec un rabais. « Si on pouvait vendre chaque fois un cahier de 1000 feuilles à 1200 BIF, on n’aurait plus de lamentations », indique Déo-Gracias Nzisabira un vendeur de cahiers.
Pour Prosper Niyoboke, économiste et enseignant d’universités, l’Etat a le plein droit sinon le pouvoir de fixer les prix des cahiers : «Parce que simplement c’est la jeunesse qui utilisent ces cahiers. Il peut intervenir pour que les parents puissent répondre aux besoins autres que l’achat des cahiers. » Quant aux lamentations comme quoi les commerçant ont des cahiers qui étaient dans les stocks avant la fixation des prix, il estime que le gouvernement aurait pu les consulter pour trouver une solution consensuelle.
Pour rappel, le ministère en charge du commerce a fixé des prix des cahiers à ne pas dépasser ce mardi 18 août en vue de barrer la route aux spéculateurs à l’approche de la rentrée scolaire.