Depuis le mois de janvier, les prix du matériel de bureau ont augmenté à Bujumbura. Raisons invoquées: fermeture des frontières, manque de devises, spéculation… avec la diminution du pouvoir d’achat, il y a mévente de certains produits, rupture de stocks,…
Au centre-ville, les grossistes interrogés ne nient pas qu’il y ait hausse des prix du matériel de bureau. Pourtant, ils divergent sur les causes de cette hausse. «Un carton de 5 rames de papier qui était à 65.500 BIF au mois de janvier de cette année-ci se vend à 66 mille BIF », confie une grossiste de papiers qui veut garder l’anonymat.
Les frais de dédouanements et de transport sont exorbitants, ajoute-t-il. « Il faut que l’Etat soutienne les investisseurs », interpelle-t-elle. « Mes produits s’écoulent au compte-gouttes », conclut-elle.
« Le prix d’un ordinateur de bureau neuf de marque HP est passé de 900 mille à un million trois cent mille francs », témoigne un importateur interrogé. Et d’ajouter: «Le matériel de bureau importé est cher aujourd’hui».
Il y a même ceux qui sont introuvables sur le marché. Le manque de devise, insiste-t-il, est à l’origine de cette envolée de prix. « J’ai arrêté de faire des commandes », confie-t-il.
Dans les environs de la célèbre pâtisserie Chez Kappa, un vaste marché de papiers et autre matériel de bureau, les commerçants interrogés n’y vont pas par quatre chemins. « Les prix ont commencé à monter depuis le mois de janvier de l’année en cours. Tous le papier importé est cher. Même le prix du papier de l’entreprise Bumac fabriqué localement est exorbitant», affirment-ils.
Un carton de carnets de notes se vend aujourd’hui à 200 mille BIF, c’était oins de cette somme, il y a quelques mois. Un carton de 10 rames d’enveloppe d’invitation qui était jadis à 25 mille BIF s’achète à 30 mille BIF. Au détail, un carton de 5 rames de papiers ‘‘double A’’ qui était autrefois à 66 mille BIF s’achète 70 mille BIF.
Sur l’avenue de la Mission, les employés des secrétariats publics regrettent cette hausse. Incapable de revoir à la hausse leurs prix, ils supportent les pertes pour ne pas perdre leurs clients. « Je perds beaucoup à cause de cette hausse», témoigne Alfred Ndikumasabo, un employé de secrétariat public. Pour garder ma clientèle, ajoute-t-il, j’ai pris la décision de ne pas revoir à la hausse les prix de photocopie et d’impression.
« J’ai déjà arrêté la vente des carnets de notes, les papiers cartonnés et des registres », confie Richard Shemezimana, il tient un secrétariat public. Le nombre journalier de mes clients, poursuit-il, se réduit comme peau de chagrin. « La cause est sans doute cette hausse des prix », fait-il remarquer.
Six étudiants de l’Université des Grands Lacs interrogés affirment cette cherté du matériel de bureau. « La photocopie d’un papier (recto-verso) est passé de 50 à plus de 80 BIF au campus ». En dehors du campus, témoignent-ils, les prix des photocopies sont inabordables.
Interrogé, M. Chrysologue Mutwa, directeur général du commerce donne plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cette hausse. Parmi eux, il évoque, la fermeture des frontières suite au coronavirus, le blocage du canal de Suez au mois de mars suite à un accident, etc. Il n’évoque pas la question du manque de devises.
Mais il fait un clin d’œil aux spéculateurs. « Les opérateurs économiques devraient fixer des prix abordables. Toute hausse de prix non justifiée par la loi sera punie», avertit-il.