La ministre de l’Education vient finalement d’autoriser l’ouverture de 15 masters à l’Université du Burundi. Cinq en sont exclus. Au grand dam des étudiants qui avaient déjà été sélectionnés.
Ils ont dû abandonner leur emploi. Ils avaient déjà payé les frais d’inscription. Les candidats sélectionnés aux cinq programmes exclus sont frustrés, fâchés, découragés.
Droit judiciaire et droit des affaires, sciences physiques, communication interculturelle et traduction, sciences de gestion… sont les programmes qui sont exclus de la liste des masters autorisés pour l’UB.
A l’origine, une ordonnance du 12 mars qui autorise cinq masters sur 20 proposés par l’UB et validés par la Commission nationale de l’enseignement supérieure(Cnes). Après avoir provoqué des remous à l’UB, la ministre revient sur sa décision. Dans une nouvelle ordonnance, signée le 12 avril, elle autorise 15 programmes sur les 20.
Olivier Iradukunda est l’un des candidats sélectionnés pour le master en droit. Il se dit énormément déçu. Il a payé 5.000 Fbu pour l’inscription.
Les frais de documents pour son dossier d’admission et le ticket pour se rendre chez lui, en province, lui ont coûté plus de 30.000 Fbu… « Des efforts totalement anéantis ». Pire, désespère Olivier, il a dû abandonner son emploi, croyant qu’il allait bientôt commencer ses études de master.
Même cas pour un candidat en communication interculturelle et traduction. Il confie avoir dépensé plus de 50 mille Fbu, en plus d’une proposition d’emploi qu’il a refusée.
Ces lauréats s’inquiètent de leur avenir d’autant plus que le diplôme de baccalauréat perd de sa valeur sur le marché du travail.
Une ordonnance « inique »
Cette nouvelle décision est jugée injuste par le syndicat des enseignants de l’UB. Son président, Siméon Barumwete, s’inquiète du sort des étudiants qui suivent ces filières dont les masters ne sont pas autorisés : « Certains sont condamnés à rester au niveau du baccalauréat qui n’est plus compétitif dans la région et sur le marché du travail. »
De surcroît, cette ordonnance paralyse davantage la réforme BMD. Pour le Pr Barumwete, les étudiants doivent avancer sur un même niveau. « Ce qui est incompréhensible, c’est que l’UB est prête à ouvrir tous ces masters. Toutes les ressources sont disponibles. Pourquoi limiter ? »
Il affirme, en outre, que des étudiants congolais inscrits dans ces masters avaient déjà eu des bourses de la part de leur gouvernement. « Une opportunité qui part en fumée ! »
Toutefois, il relève des aspects positifs par rapport à la première ordonnance : autorisation de 15 masters au lieu de 5 et le master en développement rural et agrobusiness ramené à l’UB. Et de conclure : «L’ordonnance respecte globalement la nomenclature des programmes telle que proposée par l’UB. »