L’Université du Burundi et le Royaume de Belgique via la CUD (Commission Universitaire pour le Développement belge) sont déterminés à promouvoir le journalisme, avec une formation en master.
<doc7458|left> "Quelle belle expérience !" se réjouit Gaston Hakiza, Recteur de l’Université du Burundi, fier devant les diplômés et leurs invités. C’était ce vendredi 15 mars, à l’occasion de la remise des diplômes aux 25 lauréats de la 2ème promotion du master complémentaire en journalisme. Ouvert aux étudiants depuis 2009, cette formation, poursuit-il, est venue combler le vide occasionné par la « défunte » école de journalisme : "Les 120 journalistes formés jusqu’en 1991 par cette école ne suffisent pas compte tenu de la demande sur le marché de l’emploi", regrette-t-il.
En outre, il note que la plupart des journalistes d’aujourd’hui sont formés sur le tas : "Or, dans un pays post-conflit comme le Burundi, leurs compétences sont très sollicitées pour accompagner le pays dans sa reconstruction et réconciliation", maniant "une information qui catalyse, amplifie, répercute mais aussi explique."
D’autant plus que l’information est au centre de toute transformation sociale. D’où, signale-t-il, le souci constant de la qualité de la production journalistique.
M. Hakiza estime donc que c’est une grande étape déjà franchie en matière de formation des professionnels des médias, selon les besoins du marché de l’emploi local, mais en conformité avec les réformes de Bologne en cours au niveau de l’Enseignement Supérieur.
Et d’annoncer que la Coopération belge vient d’accepter de financer la formation des journalistes burundais et de la sous-région pour une période de cinq ans à travers le Programme de Formation Sud (PFS).
Confiant, Gaston Hakiza demande aux lauréats, de ne pas dormir sur leurs lauriers afin de mettre en pratique les connaissances scientifiques et techniques acquises : "Soyez nos ambassadeurs. Dans un monde en mutation et dans une période de forte intégration régionale, vous pouvez vous imposer sur le marché du travail."
L’engouement d’une presse libre et responsable
L’ambassadeur du Royaume de Belgique au Burundi se veut sincère : "Le journaliste et le diplomate ont quelque chose en commun. Ils reflètent l’image de leurs sources d’information."
Dans un pays où plus de 60% de la population est analphabète, exprime-t-il aux 25 lauréats, le journaliste est tenu de diffuser la vérité, rien que la vérité : "La Belgique est pour une presse libre mais responsable", se résume-t-il.
Pierre de Saint Georges, responsable du master en Belgique, renchérit : "Le journaliste informe. Cela suppose la liberté d’expression avec son corollaire, la responsabilité." D’après lui, l’enjeu pour le journalisme n’est pas de plaire, de critiquer ou de persuader. Il n’est pas non plus de légitimer : "Il est d’éclairer avec un devoir d’objectivité et de vérité."
Alexandre Hatungimana, responsable du master complémentaire en journalisme au Burundi, d’indiquer que l’expérience ou l’histoire de notre voisin le Rwanda n’est pas vieille pour s’en souvenir : "Un encadrement efficace s’impose aux hommes et femmes du 4ème pouvoir pour éviter des catastrophes pouvant conduisant parfois au génocide, en particulier dans le cadre des démocraties émergentes."