Au moment où les avocats de la défense dans l’affaire du massacre de Gatumba n’écartent pas la possibilité de saisir les juridictions internationales pour que « les vrais coupables soient traduits devant la justice », l’Association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (Aprodh) affirme pour sa part qu’elle ne compte pas baisser la garde.
<doc2857|left>D’après Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh, « il n’est pas question de lâcher, même pour les dossiers faussement clôturés. Nous allons continuer jusqu’à ce que justice soit rendue. Dans un dossier pareil de crime contre l’humanité, le ministère public ne devrait pas pendre une décision de ne pas poursuivre quelqu’un qui a été cité dans l’affaire », déplore le président de l’Aprodh. Pour lui, « le fait que les hauts gradés de la police cités dans ce dossier n’ont pas été entendus nous fait croire que nous sommes en face d’une justice de deux poids deux mesures. On essaie chaque fois de chercher des boucs émissaires alors que les commanditaires, les vrais auteurs ne sont pas inquiétés ».
Selon le président de l’Aprodh, « cette affaire est entachée d’irrégularités, à voir comment ce dossier a été dirigé tout au début et à voir comment les avocats de la défense lors du procès sont sortis pour ne pas cautionner ce qu’ils ont qualifié de ‘parodie de justice’, sans oublier le fait que les procès verbaux des hauts gradés de la police établis par la commission d’enquête n’ont pas du tout été présentés devant le tribunal pour être tenus en compte ».
Cette prise de position de l’Aprodh intervient alors que les avocats de la défense dans l’affaire des massacres de Gatumba ont déjà annoncé leur intention d’interjeter appel, tout en analysant la possibilité de saisir les juridictions internationales pour que « les vrais coupables soient punis conformément à la loi ». Pour Me Armel Niyongere, « cela peut se faire parallèlement : il va falloir se concerter pour voir ensemble s’il y a une volonté de la part de la justice de faire avancer ce dossier et dire le droit », fait-il savoir.