Les rescapés du massacre de Bugendana ont organisé, ce dimanche 28 juillet, des cérémonies de la 23ème commémoration du massacre de 648 déplacés du site de Bugendana. Ils demandent que la vérité éclate au grand jour.
La désolation, la douleur,…étaient lisibles sur les visages des rescapés de ce massacre. Les cérémonies ont commencé par une messe de requiem à la paroisse catholique de Bugendana. A travers l’homélie, le prélat a appelé à la réconciliation, au pardon mutuel, à la bonne cohabitation… Une messe à laquelle ont pris part notamment trois commissaires de la CVR dont Pierre-Claver Ndayicariye, son président.
Après la messe, les festivités se sont poursuivies au monument érigé à l’entrée du site des déplacés de Bugendana. Là, une grande croix, noire, sur laquelle, on lit cette épitaphe : «Au matin du 20 juillet 1996, génocide des 648 tutsi rescapés de 1993, à Bugendana. » Plus de ¾ de cet endroit est déjà cimenté. Quelques vieilles croix en bois restent visibles. Des gerbes des fleurs y ont été déposées.
«Tant que les commanditaires de cette tragédie ne seront pas traduits devant la justice, nous ne serons pas rassurés. Nous avons besoin que la vérité éclate au grand jour », a déclaré Pascal Ntahonkuriye, secrétaire général de l’Association des rescapés du Génocide de Bugendana ‘’ARGEBU’’. Un rôle qui incombe selon lui, à la Commission vérité réconciliation (CVR). «Les rescapés ont besoin d’être réparés.» Et d’annoncer que le thème de la journée est : «Des messages rassembleurs, socle d’une paix durable ».
Eviter d’autres tragédies
Une façon, selon lui, d’interpeller les politiciens de tenir des discours unificateurs à l’approche des élections de 2020. « Et ce, pour éviter que d’autres tragédies comme celle de Bugendana se reproduisent dans le pays. »
Les trois commissaires de la CVR sont arrivés aussi sur ce monument. Au moment où le protocole s’activait pour les accueillir, ils ont opté à se recueillir devant le monument et sont partis sans aucun mot à l’Assemblée présente. «On s’attendait à un mot de consolation, et voilà ils sont partis sans rien dire», s’est plaint Oswald Ntirampeba, chef du site des déplacés de Bugendana. Il leur remercie, néanmoins, d’avoir fait au moins ce geste. « Une preuve de respect à nos morts. Peut-être qu’ils ont un programme chargé.»
Etaient présents aussi Saul Ntakarutimana, conseiller social de l’administrateur de Bugendana, un envoyé du gouverneur de Gitega, des représentants des différentes associations des victimes comme celles de Buta, Ac-Génocide Cirimoso, etc.
Edouard Nkurunziza & Rénovat Ndabashinze