Nouvellement nommé au poste de ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et du Développement communautaire, ce haut fonctionnaire suscite la controverse auprès de ses collègues du ministère où il y occupait le poste de secrétaire permanent.
Originaire de la commune Kayanza en province Kayanza, Martin Niteretse était donc jusqu’ici secrétaire permanent auprès de l’ex-ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et du Développement communautaire.
Il a longtemps dirigé l’ABELO (Association Burundaise des Elus locaux) et fut également sénateur durant deux mandats (2005-2010 et 2010-2015).
Au ministère de l’Intérieur où Iwacu a recueilli quelques témoignages auprès de ses anciens collègues de travail, Martin Niteretse ne laissait personne indifférent. « Je pense sincèrement qu’il est taillé pour le poste. Surtout côté développement communal vu sa longue expérience en tant que président de l’ABELO », dit un cadre à ce ministère.Un autre considère que son expérience de sénateur est un important atout politique.
Un personnage controversé
Cependant, d’autres cadres gardent un souvenir plutôt amer du passage de M. Niteretse à leur ministère. « C’était un extrémiste. Si vous n’étiez pas de la même ethnie que lui ni du même bord politique (Cndd-Fdd), vous n’aviez aucune valeur à ses yeux », témoigne un haut cadre du ministère.
Un autre cadre contacté par Iwacu relativise ces accusations d’extrémisme : « Avec ce que notre pays a traversé, c’est normal d’entendre quelqu’un se faire traiter d’extrémiste. Cependant, en ce qui me concerne, n’étant pas de l’ethnie de M. Niteretse, j’ai plutôt eu de bons rapports professionnels avec lui.»
L’ex-secrétaire permanent est aussi accusé de « passivité » lors des mutations professionnelles auxquelles a été confronté ce ministère : « Au moment des récentes mutations qui ont frappé beaucoup de nos collègues à cause d’une directrice en charge de la décentralisation, Martin Nitereste, qui était son supérieur hiérarchique direct, n’a pas bougé d’un pouce pour exiger un meilleur traitement de ces employés ».
Un autre cadre confirme le sentiment de frustration exprimé par son collègue sur cette épineuse question des mutations professionnelles : « C’est vrai que Martin Niteretse pouvait agir pour stopper cela mais il a laissé faire. Une affaire qui a mis la Fonction publique elle-même dans l’embarras, les employés concernés étaient tous de la même ethnie (tutsi) ! Et compétents par ailleurs.»
Enfin, un autre cadre joint au téléphone nous a appris que le ministre qui vient de prendre la tête de ce vaste ministère était réputé très proche du nouveau Premier ministre. « Par les temps qui courent, il est plus simple de mettre à un tel poste quelqu’un qu’on pourra manipuler plus facilement», juge-t-il.
Bonjour. On dit qu’il n’ y a que les… qui ne changent pas. Donnez lui le bénéfice du doute dans son nouveau poste puis vous jugerez à ses actes.