Des pourparlers entre le Rwanda et l’Ouganda devraient avoir lieu ce vendredi 21 février à un poste de leur frontière commune. Ils font suite à d’autres initiés dès le début de ce mois. C’est le cas de la rencontre de Kigali le 14 février où un accord, pour améliorer leurs relations, a été obtenu sous l’égide du ministre angolais des Affaires étrangères et du vice-Premier ministre de la R.D. Congo.
Le 2 février, les présidents rwandais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni se sont rencontrés à Luanda en présence de leurs homologues angolais João Lourenço et congolais Félix Tshisekedi, pour « avancer vers la paix, la stabilité, le bon voisinage et le rétablissement de la confiance mutuelle. » Apparemment les lignes bougent, un acquis de la détente, de la coexistence pacifique, semble se profiler à l’horizon pour les deux pays.
Ce réchauffement dans les relations du Rwanda et de l’Ouganda qui se regardaient en chiens de faïence depuis des mois- s’accusant mutuellement d’espionnage et d’ingérence politique-soulève un débat au niveau de l’opinion burundaise. Pourquoi de telles initiatives de médiation ne sont pas prises dans le conflit entre le Burundi et le Rwanda ? Depuis 2015, les relations entre les deux « cousins germains » ne sont pas au beau fixe, c’est un secret de polichinelle. Elles se sont même fortement détériorées. Cette brouille diplomatique se fait malheureusement au grand dam des populations, sous plusieurs aspects interdépendants. Le principe du « linkage », cher à Henry Kissinger.
Les avatars des relations entre les deux pays n’ont que trop duré. Pourtant, ils sont tous membres des organisations régionales et continentales. Entre autres la CEPGL, le CIRGL, l’EAC, l’Union africaine. Pourquoi ce conflit ne semble-t-il pas les préoccuper et brillent par l’inaction, la passivité ? A l’instar de Lourenço et Tshisekedi, pourquoi aucun chef d’Etat ne prend-il l’initiative d’organiser des pourparlers entre ses homologues burundais et rwandais ? De toutes les façons, la stabilité et la prospérité des deux pays représentent un atout pour la région et tout le continent. A l’inverse, les effets collatéraux des crises ne manquent pas de les affecter, les impacter. Toutefois, il faut la volonté au plus haut sommet des autorités du Rwanda et du Burundi. L’histoire nous apprend que, pour répondre aux aspirations des populations, Mutara I du Rwanda et Mutaga II du Burundi se sont rencontrés dans la localité d’«uTwicara-bami twa Nyaruteja » au sud du Rwanda pour résoudre les différends qui les opposaient. Pourquoi ne pas marcher dans leurs pas?