Mardi 05 novembre 2024

Environnement

Marché provisoire du Cotebu : pas d’étude d’impact environnemental

Les environnementalistes et les commerçants accusent le gouvernement de n’avoir pas pris en compte l’aspect environnemental dans la construction du marché provisoire du Cotebu. Ce que réfute la Deuxième Vice-présidence.

Juste à l’entrée du marché Cotebu ©Iwacu
Juste à l’entrée du marché Cotebu ©Iwacu

« L’endroit est très dangereux. La zone est facilement inondable vu sa situation en basse altitude. On ne voit pas où va se déverser l’eau des pluies », déclare Albert Mbonerane, ancien ministre de l’Environnement et président de la Fondation Mwezi Gisabo.
Il signale que toutes les eaux venues de Ngagara risquent de converger vers ce marché en cas de fortes précipitations. Selon lui, les canalisations sont très étroites et ne peuvent donc pas évacuer l’eau facilement. Cela jouera négativement sur la route menant vers le marché dit Chez Sion, selon cet environnementaliste.

Il rappelle, par ailleurs, que pour tout endroit de rassemblement de beaucoup de personnes, on doit aménager un dépotoir de déchets. Or, regrette-t-il, cela n’a pas été pris en compte avant le début des travaux de construction de ce marché. Ce qui montre qu’il n’y a pas eu une étude d’impact environnemental, comme recommandé par le Code de l’environnement. Même lamentations chez les commerçants.
Rencontré dans les environs de ce marché, Ismaël, un commerçant de l’ex-marché central de Bujumbura, juge que cet endroit est très dangereux. Il se trouve à la jonction de quatre routes. D’après lui, en cas de précipitations, les eaux vont l’envahir. Il déplore aussi le fait qu’il ne dispose pas de larges canalisations. Pour lui, son emplacement a été mal choisi.

Le commerçant est aussi inquiet de l’avenir de la rivière Ntahangwa située aux environs de 100 m de ce marché. « Ses eaux vont être très polluées. Cela conduira à la pollution du lac Tanganyika », avertit-il tout en précisant que tous les commerçants ne vont pas trouver assez de latrines pour se soulager.

Sur place, dans sa partie ouest, un caniveau d’à peu près 1 m de profondeur l’entoure. Et dans sa partie orientale et australe, il n’y a pas de caniveau. Il est bordé par une route menant au marché dit Chez Sion.

Du côté de la Deuxième Vice-présidence de la République, tout est en ordre. Melchior Sambaruhije, porte-parole, affirme que le marché remplit les normes environnementales : « Des latrines, des caniveaux pour canaliser l’eau de pluie… sont là. »
Il indique, cependant, que le marché a été construit afin de permettre aux commerçants de continuer leurs activités provisoirement. « Après l’incendie du marché central de Bujumbura, l’urgence était de trouver un espace pour recaser les commerçants. Les travaux ont été lancés sans passation de marché, il n’y avait pas même de plan de construction. » C’est au cours des travaux, souligne-t-il, que l’on a essayé d’être en ordre avec les recommandations du Code de l’Eau et de l’Environnement.

Forum des lecteurs d'Iwacu

10 réactions
  1. Baravuga

    Rupande, iyomvugo yawe siyo. On ne peut pas faire pour faire. Au lieu d’engager des dépenses énormes et produire quelque chose que les citoyens vont utiliser un laps de temps, tant mieux laisser. Mbe woba uzi les coûts de ce soit-disant marché? Urazokwegera abariye bakubarire combien ça coûté la construction de ce « marché ».
    ntaho tuva, ntaho tuja aussitôt que nos projets ne respectent pas les standards internationaux, les responsables bakwiye kwikubita agashi.

  2. Democrate

    Jewe naho ntari umuhinga cane nibarako abantu bazoyikoreramwo bazogira ingorane z’ubushuhe. Erega umengo bubatse mu kinogo baca bayigira ngufi cane. Et pourtant, la CTMU qui a construit le marché regorge de nombreux ingénieur payé par les contribuables. Il faudra les tenir responsables des dégâts qui vont résulter des ces erreurs que même les profanes en la matière remarquent. Quant à SIMBARUHIJE, je ne connait sa formation mais je trouve ses arguments purement politiciens et non techniques, je pense que cela est lié à sa formation, peut être qu’il très peu de connaissances en matière d’environnement, pardonnez-lui!

  3. Kaaze

    Construire un marche dans une zone inondable est purement et simplement irresponsable et criminel. Qui alors va en assumer la responsabilite le moment venue?!!!

  4. Murundi

    Les Barundi sont spéciaux. C’est maintenant que le marché est au point d’ouvrir ses portes que ce Mbonerane se réveille. Où Est-ce qu’il était avant et pendant sa construction. Vous avez une lenteur exacerbant partout et en tout, une lenteur qui freine le développement et cela se constate dans tous les domaines. C’est peut être un manque d’intelligence vive et directe.
    Quand Mbonerane soulève le problème maintenant est-ce pour qu’on démolisse le marché? Si il avait un esprit de construction il l’aurait dit depuis longtemps pour qu’on trouve une solution.

    • Kamaro

      Il n’est jamais trop tard pour faire du bien. Il intervient en retard mais il a raison, je trouve

    • KABADUGARITSE

      Abarundi biyumvira bakongera bagakora inda zabo zibaciriye agace ko zizokwuzura ou pas. Imbere y’ivyo, ntibabona, ntibumva, ntibavuga!!!

  5. Uwuramvye arabona

    Est ce que l’aménagement de cet endroit a vraiment l’air provisoire ?

    • Nzobandora

      Seuls les naïfs croiront que ce marché est provisoire.

      • KAZIRI

        Même si le risque zéro n’existe pas, apprenons à anticiper, cela irait mieux vous verrez. Au fait, les concepteurs du projet, ont-ils pensé à la prévention des risques liés à l’incendie ?

        • Rupande

          Mes chers amis ne soyons pas toujours négatifs ,le marche est la le gouvernement a fait son mieux pour au moins nous trouver un marche urgement et précipitamment ,a moins que vous voulez le paradis

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 4 923 users online