Manque criant de clients, espace moins connu et mal aménagé, tels sont les défis que font face les vendeurs de pastèques opérant derrière le marché de Ngagara depuis le 30 septembre. Ils demandent à la mairie de revoir sa décision les interdisant d’exercer au marché dit Cotebu de la même zone.
Il est 9h au marché de Ngagara au nord de la ville de Bujumbura. Derrière la clôture du marché, les grossistes de pastèques arrivent depuis Cibitoke et Bubanza au nord-ouest du pays avec des véhicules pleins de ce fruit.
Ils peinent à trouver certains de leurs clients détaillants. « Ils auraient abandonné du fait qu’ils enregistrent trop de pertes », regrette un des grossistes. Peu de détaillants qui s’y trouvent se lamentent comme quoi la clientèle a chuté énormément.
« Je me suis approvisionnée depuis une semaine mais les fruits sont toujours là. Et c’est la même quantité que je vendais en une journée au marché de Cotebu », indique une mère de 4 enfants, vendeuse de pastèques au marché de Ngagara.
Elle confie que la vente de pastèques est sa seule source de revenus. Et de regretter que ses enfants risquent de ’’mourir de faim’’ si la situation reste la même. Cette dernière confie que certaines vendeuses ont déjà abandonné le commerce de pastèques après avoir enregistré de pertes considérables.
Une autre vendeuse révèle qu’elle peut passer toute la journée sans client : « Même le peu de clients qui viennent ne dépassent pas 9 heures. » Elle fait savoir que parfois ses marchandises pourrissent, ce qui cause de pertes énormes : « Tous ces sacs contiennent des pastèques pourries. J’ai déjà perdu une partie de mon capital », dit-elle, pointant du doigt des sacs qui produisent des odeurs nauséabondes derrière elle. Elle demande à la mairie de leur trouver une autre place ou les laisser retourner au marché dit Cotebu.
E.M., un grossiste de pastèques se dit indigné contre la décision de la mairie. Il déplore que cette mesure n’ait pas été prise pour favoriser les vendeurs. « Parfois, j’amène un véhicule plein de pastèques et il n’y a pas de détaillants pour s’approvisionner. Eux aussi n’ont pas de clients », dit-il, arguant que la place située au marché de Ngagara n’est pas connue par les clients.
En plus, il explique que la même place est étroite et mal aménagée, ce qui selon lui peut repousser les clients. Il demande à la mairie de Bujumbura de revoir sa décision et leur trouver une autre place près le marché dit Cotebu.
Rappelons que la mairie de Bujumbura avait pris une décision le 15 septembre que « les grossistes des pastèques, oignons, amarantes et tomates au marché dit Cotebu ont jusqu’au 30 septembre pour déménager vers le marché de Ngagara ».
Le ministère ayant le commerce dans ses attributions devrait cibler les produits dont la consommation locale ne suffit pas et explorer des marchés d’exportation !