Certains commerçants du marché de Kinama accusent le maire de leur avoir imposé un comité des commerçants. Ils accusent également le nouveau commissaire de transformer ledit marché en une propriété du parti au pouvoir. Celui-ci dément.
D.M., un vendeur au marché de Kinama, n’y va pas par quatre chemins : « Depuis la nomination du nouveau commissaire et le nouveau comité en novembre de l’année passée, rien ne va plus sur ce marché. »Et pour cause, explique-t-il, le marché est géré comme une propriété du parti Cndd-Fdd.
Selon notre source, l’affaire remonte au mois d’août 2013 lors d’une réunion d’un groupe d’Imbonerakure. « Cette réunion était dirigée par Joseph Miburo, propriétaire d’une boutique à l’extérieur du marché, et Jean Butoyi, alors président du Cndd-Fdd au marché de Kinama. »
Dans la foulée, le maire de la ville informe, le 27 septembre dernier, les membres du comité reconnu par les commerçants, à travers une correspondance, qu’ils sont désignés comme membres du comité provisoire et les invite à organiser des élections du nouveau comité dans les meilleurs délais.
Le maire désigne alors Joseph Miburo, Jean Butoyi et Déogratias Niyonzima pour assurer respectivement la présidence, la vice-présidence et le secrétariat du comité. Une semaine après, ces commerçants répondent au maire de la ville et lui signifient qu’ils refusent le nouveau comité, « désigné par force ».
La fin du bras de fer
22 novembre 2013, alors que ces commerçants tiennent une réunion, Joseph Miburo, Jean Butoyi et un groupe d’Imbonerakure débarquent et leur intiment l’ordre de la suspendre. « Ils nous ont exigé d’aller demander d’abord la permission à l’administrateur communal », se souvient Jelly Kandeke, président du comité suspendu par le maire. Ce qui est inhabituel, assure-t-il, car le comité peut se réunir chaque fois que de besoin sans demander cette autorisation.
25 novembre 2013, les commerçants entament un mouvement de grève en fermant leurs kiosques pendant toute la journée. Ce qui n’empêche pas le maire de maintenir sa décision quelques jours après. Depuis, accusent ces commerçants, ce sont des Imbonerakure qui règnent en maîtres sur ce marché. « Déguisés en gardiens, ces Imbonerakure gardent le marché pendant la nuit, alors que nous avions nos gardiens. »
Plus grave, confient ces commerçants, le drapeau du Cndd-Fdd a été érigé à l’entrée principale du marché sans que le nouveau comité et le commissaire ne réagissent. « Les gens ont l’impression que le marché est devenu une propriété du parti au pouvoir. »
Pire, accusent ces commerçants, le commissaire du marché, en collaboration avec le nouveau comité, aurait mis en place un plan de chasser du marché tous les vendeurs qui ne sont pas du parti au pouvoir. Ils avancent que le commissaire s’est mis à harceler les vendeurs proches de l’ancien comité : « Il est allé jusqu’à détruire certains stands pour des raisons non encore élucidées. »
Victime de son succès ?
Christophe Ndorere, commissaire du marché de Kinama, se dit étonné par ces propos : « Ce ne sont que des jaloux qui visent à saborder notre travail ». Concernant le drapeau du parti au pouvoir érigé à l’entrée du marché, il indique qu’il se trouve sur la voie publique et non à l’intérieur du marché. Selon lui, cette question est du ressort de l’administration communale et du ministère de l’Intérieur.
Aux allégations des réunions qu’il tiendrait, le commissaire rétorque qu’il n’a jamais tenu des réunions pareilles : « Je défie quiconque de prouver le contraire. »Toutefois, il reconnaît se rendre régulièrement au marché, la nuit, pour vérifier si les gardiens font correctement leur travail. Et d’expliquer qu’il y a deux types de gardiens : Ceux envoyés par la mairie et d’autres qui ont été engagés par les commerçants eux-mêmes. « Leur appartenance politique m’importe peu », martèle-t-il.
Concernant un supposé plan de chasser certains du marché, le commissaire indique qu’il n’y en a pas. « Et comment puis-je chasser des commerçants, s’ils sont en règle ? »
Par rapport aux stands détruits, Christophe Ndorere assume : « Ils étaient érigés dans des allées destinées au passage des camions pompiers en cas de catastrophe. » Et de conclure : « C’est parce que nous ne permettons plus de désordre qu’ils nous critiquent. » Iwacu a contacté le cabinet du maire pour qu’il s’exprime, sans succès.
Savourer quoi ? Stany reka abobabeshi igihugu bakigize itongo nene wumva tworya iki
@Kimeneke
Voici le contexte dans lequel ca a ete dit:
« M. Kerry (= John Kerry, secretaire d’Etat americain, son epouse est d’origine mozambicaine) s’est entretenu lundi avec le president burundais Pierre Nkurunziza devant qui il a plaide pour le « respect de la loi. de l’appareil judiciaire, de l’armee, et d’institutions qui protegent les citoyens ». Le chef de l’Etat burundais lui a repondu, en francais, que son pays etait en « post-conflit » et qu’il « savourait aujourd’hui les dividendes de la paix ».
(Voir « Etats-Unis: Le sommet USA-Afrique s’ouvre sur un appel au respect de l’alternance politique », http://www.camer.be, ? aout 2014).
Merci.
Mbega nkabo ba commerçants bapfa iki?aho kwiruka n’urudandazwa bishinge isamaza ry’abahenda?nagira umutu akira uwumutwara neza?abo banka comite yashizweho mbona batumbereye akajagari,kuko ntushobora kwanka ikintu utarabona uko gikora.
« Il nous ont exige d’aller demander la permission a l’administrateur communal ».
1. Cette paranoia du pouvoir et des administratifs n’est pas du tout justifiee puisque au recent sommet USA-Afrique, il a ete annonce au monde entier par le President de la Republique du Burundi/Kizigenza que « les burundais sont en train de savourer les dividendes de la paix ».
Il y a une bonne part de la productivite economique qui est perdue quand les gens doivent courir apres ces permissions inutiles.
2. Je suis bien desole de constater que LE BEAU PAYS DE MWEZI GISABO risque de deriver vers L’ETAT POLICIER que Raymond Carre de Malberg (1861-1935) decrit comme ca:
« L’Etat de police est celui dans lequel l’autorite administrative peut, d’une facon discretionnaire et avec une liberte de decision plus ou moins complete, APPLIQUER AUX CITOYENS TOUTES LES MESURES DONT ELLE JUGE UTILE DE PRENDRE PAR ELLE-MEME L’INITIATIVE, en vue de faire face aux circonstances et d’atteindre a chaque moment les fins qu’elle se propose: ce regime de police est fonde sur l’idee que la fin suffit a justifier les moyens. A l’Etat de police S’OPPOSE L’ETAT DE DROIT » (Raymond Carre de Malberg, 1920: Contribution a la theorie generale de l’Etat. Paris, Librairie de la Societe du Recueil Sirey, 1920, p. 488).
(Voir « Etat policier », http://www.wikipedia.org).
3. Meme mes annees passees a Moscou du temps du socialisme ou en Tanzanie du temps du socialisme africain/Ujamaa na Kujitegeme ne m’ont pas prepare a ce que j’entends venant du cote du « Burundi democratique d’aout 2014.
LAISSEZ, SVP, LE PEUPLE VAQUER A CES ACTIVITES ECONOMIQUES POUR SE SORTIR (SOI-MEME?) DE SON SOUS-DEVELOPPEMENT.
Merci.
Merci STAN SIYOMANA pour ton commentntaire.
Mais je regrette que tu te réfère aux réflexions des philosophes de l`époque et parler en meme temps du développement au 21ème siècle.
Un tel langage se lie souvent dans des commentaires des internautes et des écrits des médias burundais. Malheureusement, ce n`est pas cela qui va sauver le pays des maux qu`il souffre.
Quand je fréquentais l`Université du Burundi, Campus KIRIRI, il y avait un touriste japonais qui aimait visiter les lieux aux alentours du Campus et causer avec les Etudiants.
Il s`étonnait de voir le niveau de vie très bas des Burundais alors que les bonnes conditions naturelles permettraient au pays de se développer sans trop d`efforts. Il concluait en disant que si le Burundi était habité par des Japonais, il deviendrais une puissance en moins de 10 ans.
La justification pour lui n`etait pas difficile: la majorité des Etudiants japonais cherchent à devenir Ingenieurs, c`était en 1990. Il se demandait pourquoi un pays comme le Burundi disposait des Facultés de Lettres!
Oui, on fait beaucoup de bruits au Burundi dans tous les demaines, au lieu de se calmer et travailler l`esprit tranquille; mais on se trompe fort, ce n`est pas le luxe ou les références éculées qui vont résoudre les problèmes des Burundais.
Mais bel et bien le respect mutuel et le travail en commun,
Que Dieu te bénisse;
MNF
Rien a redire a ton analyse. Un grand Monsieur nous disait il n’y a pas longtemps que si nous n’y prenons garde, on va nous décerveler, nous transformer en chanteur de science. Quand on a demandé le pourquoi de son propos, sa réponse a été plus qu’étonnante: Qui veut aller faire le doctorat en théologie? Je l’envoie immédiatement.
@MNF
1. En ce qui me concerne, je peux vous assurer que je n’ai pas fait les sections lettres ou philosophie a l’ecole secondaire ou a l’universite.
Seulement, je sentais un certain vide (cote social) dans mon education et j’ai consulte Wikipedia.com pour en savoir un peu sur certains grands noms de la philosophie.
2. C’est en effet/indeed malheureux qu’au 21 eme siecle, au Burundi (et ailleurs dans le monde):
– on ne parvient pas encore a resoudre de grands problemes de democratie ou de gouvernance, alors que les anciens Grecs ou Romains en parlaient deja,
– il y a encore de grands problemes de developpement durable et inclusif (= des citoyens burundais qui veulent occuper les espaces proteges) alors que Malthus s’etait exprime sur l’effet de la surpopulation sur les ressources naturelles.
– certains parlent aujourd’hui du spectre de la guerre au Burundi comme si les 15 ans de guerre civile (1993-2008?) et les Accords de Paix d’Arusha de 2000 n’avaient servi a rien.
3. Quant a la reforme du systeme universitaire au Burundi, l’Ethiopie pourrait servir d’exemple.
En 2008, le Gouvernement ethiopien (sous Meles Zenawi: ne en 1955, decede en 2012) a decrete que toutes les universites du pays devraient changer leurs curricula pour avoir 70% des etudiants inscrits en sciences et technologies et 30% seulement en arts et sciences humaines/arts and humanities (Teshome Yizengaw (2007): Undergraduate and graduate degree programs mix and student placement in the expanding higher education system in Ethiopia. Policy white paper prepared by Ministry of Education and Ministry of Capacity Building, Addis Ababa, Ethiopia).
(Voir Dr. Philip Rayner and Prof. Kate Ashcroft: « Ethiopian higher education: expansion, dilemmas and quality », 1 June 2011, http://wenr.wes.org).
Merci.
Abavuga ayo, harakantu nivyashika aba dd bagatsinda le 25 mai prochain. None izo nduru mw’isoko ni iziki? Ziva kuki? Ubwo wosanga abandi nabo bitegurira kuvuga ko ari MSD, FNL … bari inyuma yazo!!!
Ibihe biragoye!