Un mois après son ouverture officielle, le marché provisoire de Cotebu connaît une très faible affluence. Les commerçants ne sont pas contents.
11h au marché provisoire de Cotebu. Presque toutes les allées sont vides. Pas de commerçants, pas de clients. Presque tous les stands sont inoccupés tandis que d’autres sont en construction.
Il fait une chaleur de plomb à l’intérieur. Tous les commerçants sont unanimes : « Nous serons victimes d’un coup de chaleur, les tôles sont à moins de 3m de hauteur ! »
Même si quelques commerçants occupent leurs stands, leurs mines tristes laissent à penser que les affaires vont mal. Ils attendent vainement les clients. Evidemment, quelques uns affirment que les clients manquent. Les vendeuses de légumes avaient quitté leurs stands pour étaler leurs marchandises dans l’allée pour attirer la clientèle. Elles font savoir qu’elles peuvent passer toute une journée sans rien vendre, ce qui signifie qu’elles n’auront rien à manger.
D’autres se disent satisfaits…
Les poissonniers, eux, se frottent les mains. Leurs conditions de travail sont meilleures par rapport aux autres commerçants. Ils ont une salle climatisée, bien aménagée. « C’est grâce à notre contribution », confient quelques-uns de ces vendeurs. Ils ont contribué en tant que membres de l’association des vendeurs de poissons pour échapper à « cet enfer ».
Mais, ces vendeurs de poissons affirment que la clientèle n’est pas suffisante comme ils le voudraient.
Même si les uns se plaignent de leurs conditions de travail, d’autres s’en réjouissent. Une jeune femme, frisant la trentaine, dit avoir réussi. Elle vend du matériel de construction (peinture, verrous, cadenas, etc). Son commerce va de pair avec les travaux de construction en cours au marché. « Je reçois de temps en temps des clients», affirme, non sans fierté, la jeune femme.
Ces commerçants demandent que tous les vendeurs ambulants du centre-ville soient évacués du marché de Cotebu. « Ainsi, les clients ne seront pas éparpillés.»
Signalons que le marché compte, d’après Melchior Simbaruhije, porte-parole à la 2ème vice-présidence, 2394 stands hormis la poissonnerie, cette dernière étant autonome. Il souligne qu’en plus des 2394 stands, 167 autres sont réservés aux commerçants journaliers.
Encore un echec de plus pour un projet qui n’a pas tenu en compte les aspirations des beneficiaires. On dirait de l’argent jette par la fenetre. Jusque quand?