Le gouvernement a procédé, du 8 au 10 septembre 2014 au stade Prince Louis Rwagasore, à l’identification des commerçants de l’ancien marché central de Bujumbura. Le président du Sygeco affirme que les commerçants n’en reconnaîtront pas les résultats tandis que l’Acobu salue l’activité.
L’objectif de l’opération, confie Melchior Simbavimbere, président de la commission de distribution des places au marché de Cotebu, était de connaître tous les commerçants qui détenaient des contrats à la Sogemac.
Ce lundi, des milliers de commerçants avaient répondu à l’appel de la commission. Sur place, attroupements, cris, bousculade régnaient au stade Prince Louis Rwagasore en début d’opération. Il a fallu l’intervention de la police pour mettre de l’ordre. Les commerçants se sont ensuite rangés par quartiers conformément aux quatre quartiers de l’ancien marché central de Bujumbura.
Une opération pour le moins réussie
Muni chacun de son contrat et de la photocopie de celui-ci, chaque commerçant se dirigeait vers les membres de la commission pour se faire enregistrer. Tout était informatisé. Le commerçant devait ensuite remplir une fiche sur laquelle il mettait son nom et prénom, le quartier où il travaillait, l’année de l’obtention du contrat et sa signature.
Côté commerçants : la joie était totale. Tous ceux qu’Iwacu a interrogés, parlent d’une opération réussie. Toutefois, certains affirment avoir des appréhensions quant aux places disponibles au marché de Cotebu : « Le nombre des commerçants qui viennent se faire enregistrer risque de dépasser le nombre de places prévues au nouveau marché. Où seront placés les autres. » Or, indiquent-ils, seuls 2498 stands sont répertoriés sur le marché Cotebu alors que les commerçants attendus devraient dépasser 5600.
Pour Melchior Simbavimbere, cette question ne se pose même pas. Et pour cause, explique-t-il, le marché central de Bujumbura comptait 2092 places en 1994, qui sont passées à 2500 en 2005. « Ces chiffres sont proches des places disponibles au marché de Cotebu. » Sans oublier souligne-t-il, que certains commerçants œuvraient dans le désordre car leurs stands étaient situés dans les allées réservées au passage des camions pompiers en cas de catastrophe, etc.
Divergence de vues
Audace Bizabishaka, président du Sygeco, condamne « cette identification qui n’en est pas une. » Pour la simple raison que le gouvernement a exclu le comité de crise des commerçants dans l’opération, lequel comité a été élu par tous les commerçants de l’ex-marché central de Bujumbura. « Cette identification a été faite sans le Sygeco qui pourtant préside le comité des commerçants. »
D’après lui, la Deuxième Vice-présidence a pris quatre commerçants exclus par l’Assemblée Générale des commerçants et elle a ajouté 13 commerçants recrutés dans l’association des Commerçants du Burundi (Acobu) afin de former cette commission. « Pourquoi collaborer avec des gens qui ont perdu la confiance et la crédibilité de leur pairs et qui ont été révoqués dans la représentation syndicale ? »
Ces arguments sont balayés d’un revers de la main par Melchior Simbavimbere : « Ce qui nous intéresse, c’est que les commerçants soient servis indépendamment de leur appartenance à telle ou telle autre organisation. » Et de s’interroger si le Sygeco représente les commerçants plus que l’Acobu ou la CFCIB, associées dans cette opération.
Antoine Muzaneza, président de l’Acobu, abonde dans le même sens: « Qui peut reconnaître les commerçants de l’ancien marché central plus que les chefs de quartiers eux-mêmes et Gabriel Kabura, président de l’association des vendeurs de l’ex-marché central depuis 1994, qui ont été associés dans cette opération? » Par ailleurs, s’étonne-il, même ceux qui se disent membres du Sygeco sont venus se faire enregistrer. Preuve qu’Audace Bizabishaka avance des arguments qui ne tiennent pas la route. Et de conclure : « M. Bizabishaka n’a jamais possédé un stand dans l’ancien marché central. »
Nibaza ko mwihenze kw’izina ry’umuntu, si Melchior SIMBAVIMBERE, mugabo ni Melchior SIMBARUHIJE