Jeudi 27 février 2025

Économie

Marché « Chez Sion » : les énièmes victimes de la crise en RDC déchantent

Marché « Chez Sion » : les énièmes victimes de la crise en RDC déchantent
Le parking réservé aux voitures de transit des agences de voyage est presque vide.

Depuis le début de la crise qui s’observe en République démocratique du Congo, les activités commerciales ainsi que le transport des biens et des personnes commencent à connaitre un changement significatif. Les agences de voyage ont commencé à diminuer leurs activités faute de clients.

Jeudi 20 février, vers 10 h, au marché « Buja city Market » communément appelé chez Sion, situé dans le quartier industriel de la commune urbaine de Ntahangwa. Certains stands qui se ravitaillaient via la RDC commencent à manquer de produits et sont obligés de fermer. Le parking des agences de voyage qui se rendent en RDC est presque vide.

Approchée, la prénommée Aziza, une jeune fille occupant un stand dans ce marché, interpelle sur la perte qu’elle comptabilise pendant cette période de la crise politique dans la République démocratique du Congo. « Les clients ne viennent à compte-goutte, le marché de Sion était beaucoup plus mouvementé par les Congolais. Ils étaient nos meilleurs clients. Nous essayons tant bien que mal de faire des tours, on ne peut plus écouler même deux paires de chaussures alors qu’avant cette crise, on s’approvisionnait en marchandise chaque semaine. »

Une dame qui vend des fruits déplore le fait de passer un ou deux jours sans client : « Vous le voyez par vous-même que c’est presque vide, il n’y a pas de mouvement des clients. Nos marchandises, surtout les mangues et les pastèques, pourrissent souvent rapidement. Je venais de passer une semaine sans m’approvisionner, mais hier, j’ai pris un risque : nous allons écouler peu à peu, on ne peut pas rester à la maison non plus. »

Sous anonymat, un parmi les responsables de l’association des commerçants appelle ces derniers à diversifier les articles. Pour lui, la guerre de la RDC ne devait pas les perturber, car ils ont également des clients locaux : « Avec ou sans les Congolais, je continue mon commerce. Moi, j’ai des clients locaux qui me donnent un coup de fil pour leur livrer des articles. Que ceux qui passent une journée sans avoir de client diversifient leurs marchandises. »

Une augmentation du taux de chômage

Un travailleur de l’agence de transport transfrontalier appelée Mapasa Bujumbura-Bukavu et Bujumbura-Goma indique que le transport transfrontalier s’est arrêté pour le moment. « Depuis la guerre à Goma, le mouvement des gens a diminué. C’est une perte remarquable. Avant, on envoyait 10 à 20 véhicules, mais pour le moment, on n’en envoie aucun automobile de peur qu’il puisse être brûlé ou volé. »

Il ajoute également qu’ils sont au chômage, que tous les bureaux sont fermés, ainsi que les stocks des colis entrants ou sortants. Seul un bureau est occupé pour montrer qu’ils sont toujours là, poursuit-il, les tickets ne sont plus vendus.

Rencontré sur le terrain, le prénommé Martin, un chauffeur des agences de transport transfrontalier qui est au chômage, témoigne du calvaire qu’il endure. « Je ne sais même pas par où commencer. Au fait, la guerre de l’est du Congo nous a touchés. Je suis au chômage il y a presqu’un mois. Il n’y a pas de passagers qui se rendent au Congo. Lorsque j’y étais pour la dernière fois, j’ai été cambriolé et torturé. Je ne pouvais pas y retourner. Pour l’instant, je suis en train de trouver un autre emploi. »

Le parking des voitures de transit des agences de transport est quasiment vide et il y a un mouvement quasi inexistant des voyageurs.

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