Il y a cinq jours, Suzanne Nizigiyimana a été froidement assassinée, au marché de Ngagara. Ceux avec qui elle travaillait gardent un silence mêlé de crainte et de non-dits par rapport aux raisons et au déroulement de la scène macabre.
<doc4062|left>Dans les boutiques, tous se dérobent à l’évocation du sujet. Personne n’en parle: « Nous ne savons pas plus que ce qui a été dit », déclare anxieusement un vendeur, en face de la boutique de la défunte. Pour tous ceux qui travaillaient avec elle, Suzanne était une femme sans histoire, facile à vivre, qui n’avait de dette envers personne.
« C’était la vice-présidente du comité de notre marché », indique son président, Venant Bizimana. D’après lui, ces meurtriers seraient effectivement des bandits car elle ne s’opposait pas à ceux qui construisaient des boutiques autour du marché, comme le prétendaient certains commerçants. « Le cas de ces boutiques date de longtemps. Je n’ai jamais entendu quelqu’un se plaindre d’elle à ce propos», indique-t-il.
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[Versions divergentes sur le mobile du meurtre de Suzanne Nizigiyimana->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2752]
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Les enquêtes continuent
Selon le porte-parole de la police, Elie Bizindavyi, la plaque d’immatriculation identifiée par certains témoins, était fausse. « Souvent, pour aller commettre des infractions, les bandits utilisent des plaques enlevées sur de vieilles voitures abandonnées dans des parkings», s’indigne-t-il.
Leurs propriétaires, poursuit-il, ne sont plus enregistrés dans les services des impôts. Il ajoute, néanmoins, que les enquêtes continuent malgré le peu de pistes détenus, jusqu’ici.
Deo Ntakirutimana, le mari de la de la défunte, en même temps commissaire chargé de la recherche criminelle dans la mairie de Bujumbura, promet de s’exprimer après l’enterrement, prévu ce 23 mai.