Les portes des stands de friperie au marché de Kinindo sont verrouillées sous les ordres du maire de la ville de Bujumbura. Le Syndicat Général des Commerçants (Sygeco) réagit dans une conférence de presse tenue ce 18 août.
« Les vendeurs de friperie, au marché de Kinindo, veulent continuer à exercer leur commerce en toute quiétude », réclame Audace Bizabishaka, président de la Sygeco. Ce 16 août, la police a fermé leurs stands sous l’instigation de la Marie qui voudrait que ces commerçants s’installent au marché de Buyenzi. Mais ils ont beaucoup investi dans celui de Kinindo et veulent y rester. Selon eux, poursuit Audace, ils ont déjà dépensé plus de 50 millions Fbu pour aménager leurs stands. Ils perdraient aussi leurs clients une fois installés ailleurs.
Ce déplacement fait suite à une décision du maire, du 8 octobre 2010, portant spécialisation de certains marchés municipaux. L’article 2 stipule qu’il est créé un centre de dépôt, d’approvisionnement et de commerce de gros des produits vivriers au marché de Kinindo. Quant au 3ème article, il indique que les grossistes du poisson sec, de la quincaillerie et de la friperie sont transférés au marché moderne de Buyenzi : « Avant que ces commerçants ne se déplacent, il faut que la Mairie y aménage d’autres stands à ces propres frais », exige le président de la Sygeco.
Ces commerçants veulent éviter de payer de l’argent une 2ème fois pour aménager d’autres emplacements ailleurs. En 2005, certains avaient déjà payé des cautions pour en avoir au marché de Buyenzi. Mais ils ne sont pas encore propriétaires. Selon Bizabishaka, la décision du maire n’est pas respectée sur le terrain : « Aux deux marchés, les détaillants et les grossistes travaillent côte-à-côte. »
Une commission composée d’un représentant de la Mairie, un du Sygeco et quatre commerçants a été mise en place début août 2011. Son rôle est d’inventorier les espaces libres sur les deux marchés. Audace Bizabishaka rappelle que la commission s’est rendue à Kinindo le 4 août où elle a trouvé que 68 commerçants occupaient 65 shops et stands : « Prévue le 12 août, la visite à Buyenzi n’a pas eu lieu. Le représentant des commerçants de ce marché était absent », déplore-t-il.
Le président de la Sygeco indique qu’ils ont adressé une lettre au médiateur burundais pour solliciter son aide. Avec deux copies pour information, l’une au ministre de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, l’autre à celui de la Privatisation et de la Bonne Gouvernance.