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Marché de Kamenge : les commerçants estiment qu’ils payent chers les nouveaux gardiens

05/06/2013 Commentaires fermés sur Marché de Kamenge : les commerçants estiment qu’ils payent chers les nouveaux gardiens

200 Fbu par jour aux nouveaux gardiens, c’est trop, selon les commerçants du marché de Kamenge. Le commissaire du marché donne une autre explication. <doc2815|left>Marché de Kamenge. Il est 18h30. Un sifflet retentit au loin. C’est le signal pour rappeler aux vendeurs que l’heure de la fermeture du marché a sonné. A l’extérieur, des jeunes munis des fils clôturent petit à petit le marché: ce sont les nouveaux gardiens des lieux. Des vendeurs ferment un à un leurs kiosques et autres stands. Assis devant son stand, D.M., vendeur d’habits voit passer un groupe de nouveaux gardiens et laisse éclater sa colère : « Je ne peux pas continuer à verser 200 Fbu car c’est trop pour le seul paiement des nouveaux gardiens du marché. » Selon ce père de quatre enfants, avant, chaque vendeur négociait avec Kazungu, chef de l’ancienne équipe qui gardait le marché et l’on se mettait d’accord sur une somme. Mais avec les nouveaux gardiens, le comité et le commissaire ont fixé une somme de deux cent francs sans consulter personne. « Une escroquerie organisée…» Pour ce commerçant, le commissaire et les membres du comité représentant les vendeurs sont en train d’escroquer les vendeurs. A preuve, martèle ce vendeur, ils se sont empressés de remplacer Kazungu alors qu’il était sous interrogatoire à la police au lendemain de l’incendie : « Ils ont mis en place une équipe des jeunes Imbonerakure (jeunes du parti au pouvoir) pour pouvoir fixer une telle somme et pouvoir se servir. » _____________ > [Une incendie au marché de Kamenge, une interpellation pour construire en dur->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1694] ____________ Cet avis est partagé par R.B., une vendeuse au même marché. D’après elle, il est difficile de croire que les milliers de francs perçus chaque jour servent à payer les 46 jeunes qui gardent actuellement ce marché : « Supposons qu’il y ait 300 vendeurs au marché, cela revient à 1.800.000 par mois. Or, ce marché compte plus de trois cent vendeurs. » Rehema Nkurikiye, vendeuse aussi au même marché trouve une telle somme exagérée. Selon elle, cette décision aurait du être consensuelle. Plus grave, indique cette mère de quatre enfants, celle ou celui qui refuse de verser les 200 Fbu est battu par ces nouveaux gardiens. Les nouveaux gardiens n’hésitent pas à donner des coups Elle affirme qu’une femme a failli mourir sous les coups de ces gardiens : « Il y a deux semaines, une femme qui habite tout près du marché, a été tabassée pour avoir dit qu’on nous fait payer beaucoup d’argent. » Pis encore, selon Rehema, ces jeunes terrorisent les gens en lançant des grenades. Ils l’ont fait quelques jours après qu’ils ont commencé à garder ce marché. Et de s’interroger sur la véritable identité de ces jeunes qui règnent en maitre en commettant des bavures sans la moindre réaction des policiers déployés au marché. Aujourd’hui, les commerçants souhaitent que Kazungu et son équipe soient réhabilités dans leur fonction : « Eux négociaient avec chaque vendeur et on les payait à la fin du mois », rappelle l’un d’entre eux. Interrogé, M. Kazungu n’a pas voulu dire beaucoup de choses. Il estime qu’il doit s’en tenir à la décision du comité. « Tout ce que je demande c’est la paix pour que je fasse autre chose », a-t-il souhaité. Le démenti du commissaire Pour Gabriel Ntahonkuriye, commissaire du marché de Kamenge, toutes ces accusations sont sans fondement. Il explique qu’en tant que commissaire, il n’a pas à s’immiscer dans l’organisation des commerçants: « Ils ont le droit de changer les gardiens comme ils veulent car, après tout, ceux-ci gardent leurs marchandises.» Il salue plutôt le remplacement des anciens gardiens. « Avant l’incendie personne ne connaissait l’effectif des gardiens de nuit, mais actuellement on sait que 46 jeunes sont à l’œuvre pour garder notre marché. » Concernant la somme controversée de deux cent Fbu là encore, M. Ntahonkuriye balaye d’un revers de la main l’accusation d’escroquerie portée contre lui. Pour lui, les vendeurs ont le droit de fixer le montant qu’ils veulent s’ils l’estiment à la portée de leur bourse: « Je ne suis pas associé ni de près ni de loin à cette décision car l’organisation interne des commerçants n’est pas de mon ressort », rappelle-t-il. Iwacu a contacté Déo Manirambona, vice-président du comité du marché de Kamenge, pour qu’il s’exprime mais en vain.

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