Seuls 10% des commerçants ayant un étal au marché central de Bujumbura étaient assurés. C’est l’amer constat établi par Tatien Sibomana, secrétaire exécutif permanent de l’association des assureurs du Burundi (Assur). Des chiffres qui auraient pu être pires encore si certains d’entre eux n’avaient été obligés par leurs banques d’assurer comme garantie leurs marchandises.
<doc6943|right>« Ceux qui ont pris leur propre initiative sont peu nombreux » explique encore le spécialiste en assurances. Concernant les commerçants assurés, notons que les réassureurs prendront du temps pour débloquer l’argent : « il faut un rapport d’inspection et une contre-expertise des réassureurs pour évaluer la valeur des dégâts. » Pour cela, Tatien Sibomana encourage le gouvernement à publier rapidement les enquêtes pour connaître l’origine de l’incendie. Il conseille également les commerçants qui sont encore en activité d’assurer leurs marchandises dans les plus brefs délais. Avant d’ajouter que les primes des compagnies d’assurance sont dérisoires.
Du côté de la Société de gestion du marché central (Sogemac), on précise que le bâtiment en tant que tel était assuré à hauteur de 540 millions Fbu. Un montant plutôt « faible » précise toutefois Tatien Sibomana (Assur).
Les banques pourraient faire un geste
« Des mesures exceptionnelles de relance pourraient ainsi être mises en place en urgence pour faire face à cette situation.» Ces quelques mots issus du communiqué de l’Association des Banques et Etablissements Financiers du Burundi (« ABEF ») sonnent comme une note d’espoir pour les commerçants endettés.
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– Lire aussi [Assurance incendie : le moindre des soucis des Burundais->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article2026]
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Sans assurance, beaucoup de commerçants devraient se tourner vers leur banque en espérant un coup de main salutaire. La manœuvre reste toutefois à définir. Ainsi, un économiste assure qu’il faut que les banques fassent l’inventaire des commerçants du marché central qui ont contracté des crédits. En plus, selon lui, il y a risque que la population retire le peu d’argent qui restait dans les banques. »
Selon cet expert en économie, l’incendie du marché central va avoir un impact négatif sur le circuit financier. En effet, les banques ne vont pas avoir assez de liquidité et la valeur de la monnaie burundaise va se détériorer. D’où la flambée des devises. Il propose aux banques d’alléger les conditions de remboursement des crédits contractés par les opérateurs sinistrés.