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Marché central : les victimes de l’incendie sont suivies par des psychologues

05/05/2013 Commentaires fermés sur Marché central : les victimes de l’incendie sont suivies par des psychologues

Deux semaines après la mise sur pied d’un centre d’écoute après l’incendie qui a ravagé le marché central de Bujumbura, les psychologues sont à l’œuvre et vont même trouver les victimes dans les quartiers …

<doc7091|left>En passant par l’entrée principale de la clinique prince Louis Rwagasore, on remarque à droite quatre tentes érigées dans les jardins. « C’est le centre d’écoute et prise en charge psychosociale des victimes de l’incendie qui a ravagé le marché central», nous apprend la sentinelle. Il est ouvert de 8 à 17 heures.

Il est midi. mercredi 6 février 2013, une journée particulièrement chaude à Bujumbura. Sous un soleil de plomb, une femme vêtue de pagnes, dort à même le sol, sur une sorte de natte sous l’ombre d’un arbre. « C’est une commerçante qui a tout perdu dans l’incendie. Elle a préféré se reposer ici car la chaleur à l’intérieur des tentes est étouffante. Elle est venue d’elle-même, désemparée. Une psychologue se charge d’elle », explique un des psychologues rencontrés sur place.

« D’une manière générale, les victimes qui se présentent, souffrent d’hypertension ou de problèmes somatiques. D’abord, des médecins leur prescrivent des médicaments pour atténuer leurs maux ensuite, ils sont suivis par des psychologues», explique Annick Nikokeza, psychologue. Et de préciser que d’autres viennent en état d’anxiété mais aussi il leur arrive de traiter de cas de dépression.

En moyenne, le centre accueille une quinzaine de victimes par jour depuis l’ouverture du centre, le 30 Janvier 2013. Une dizaine de psychologues travaillent bénévolement pour écouter, orienter les victimes. « Dans de telles circonstances dramatiques, c’est fréquent que certaines personnes aient des troubles psychologiques liés aux pertes subies, sans oublier les bénéficiaires indirects. Le choc a été particulièrement violent. D’autres peuvent s’en sortir sans assistance», précise Hypolite Manirakiza, directeur du centre neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK) et coordinateur du centre d’écoute.

Deux personnes hospitalisées pour des troubles psychiques

« Il faut que les Burundais comprennent que les troubles psychologiques ne sont pas synonymes de folie ou n’ont rien de honteux. En plus, trop de stress peut amener des gens à prendre des décisions irréfléchies car il se dit beaucoup de choses après ce genre de drame. » Le centre d’écoute a pris la décision d’aller dans les quartiers pour sensibiliser et venir en aide aux victimes avec l’appui des administratifs.
Depuis l’incendie, deux personnes sont hospitalisées au CNPK à cause des troubles psychiques. D’autres sont sous traitement et suivis par des psychologues cliniciens. « Nous demandons aux personnes proches des victimes de rester vigilantes aux changements de comportement , comme le fait de boire plus que d’habitude, de pleurer tout le temps, et d’avoir des insomnies », insiste le directeur du CNPK.

Initiée par le ministère de la Santé publique, cette activité est soutenue par la plateforme des intervenants dans le domaine de la prise en charge psychosociale, notamment le centre des psychologues cliniciens et l’association pour la promotion de la santé mentale. Et le directeur du CNPK de conclure : « Le centre restera fonctionnel jusqu’à ce que le ministère de la Santé publique en décide autrement. »

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