Le Conseil des Ministres, qui s’était réuni ce mardi 29 janvier 2013 sous la présidence du chef de l’État, a eu droit d’abord à une présentation des événements du 27 janvier, par le ministre de la Sécurité Publique. Selon ce dernier, en résumé : l’incendie s’est déclaré aux environs de 7 h, les sapeurs pompiers ont été appelés à 7h15, l’intervention a commencé à 7h20 avec des moyens assez limités et que le feu a été maîtrisé à 16h"
– Des mesures urgentes ont été adoptées, en fonction des propositions du Conseil national de sécurité (CNS). Il s’agit de:
– Procéder à la fermeture officielle du marché central de Bujumbura
– Aménager rapidement le terrain près de l’ex-COTEBU comme marché provisoire et veiller à ce que les services techniques travaillent assidument pour que ce nouveau site soit fonctionnel le plus vite possible, avec un chronogramme précis à respecter
– Réorienter les commerçants dans d’autres marchés qui ont encore de l’espace en attendant que le nouveau marché provisoire soit fonctionnel ;
– Procéder à l’ouverture du marché central aussitôt que possible afin que les commerçants, après identification en collaboration avec les services de Sogemac, puissent récupérer ce qui reste de leurs marchandises et ainsi permettre aux magasins autour du marché, qui ont peur des éventuels bandits qui rodent encore autour du marché central, de rouvrir leurs activités
– Mettre fin à la gestion anarchique des marchés en établissant des critères claires et préalables à l’octroi d’espaces commerciales notamment l’exigence du Registre de Commerce, le Numéro d’Identification Fiscale, ainsi que l’assurance obligatoire des marchandises
– Mettre en place une structure de contrôle et d’inspection des marchés avec pouvoir de décision
– Mettre fin à l’octroi des permis de bâtir aux stations de carburants près des marchés ou des agglomérations en attendant la fermeture de celles existantes après évaluation.
– Aménager des nouveaux parkings et les stations de bus avec itinéraires et terminus bien précis
– Accélérer les enquêtes confiées à la Commission mise en place par le Procureur Général de la République et faire tout le possible pour apprêter le rapport endéans 20 jours
– Procéder à une communication régulière par les structures de gestion mises en place pour le suivi de cette question sur l’évolution de la situation.
– Mettre sur pied un Service d’écoute au Centre Ville de Bujumbura pour aider les victimes de cette catastrophe à surmonter le choc
– Inviter la population à la solidarité nationale, et ce en commençant par les plus hauts responsables, pour constituer un Fonds d’aide aux populations victimes de cet incendie et à la construction du marché provisoire. Un compte a été déjà ouvert à la Banque de la République du Burundi, sous le numéro 1110/1999
– Mobiliser les partenaires bilatéraux et multilatéraux en vue de la recherche des Fonds pour la reconstruction d’un nouveau marché moderne et de l’acquisition des équipements de secours et de protection des marchés existants
On notera que le Conseil des ministres a en outre :
– "apprécié le travail plus que remarquable effectué par les forces de l’ordre dont l’intervention spontanée et professionnelle a pu limiter les dégâts",
– "remercié le geste de solidarité des autorités rwandaises qui, une fois sollicitées, n’ont pas hésité une seconde pour mettre à disposition un appareil dont l’intervention a joué un rôle dans la maitrise de l’incendie",
– "apprécié le comportement exemplaire de la population de Bujumbura, qui, malgré l’émotion et un certain désarroi, s’est retenue, même si quelques actes de pillage ont été observés, mais heureusement vite maîtrisés par les forces de l’ordre"
– "salué le travail des médias qui, dans la fraîcheur des faits, ont alerté la population et les différentes autorités", tout en leur recommandant, "dans des circonstances aussi difficiles, de donner la priorité à des messages apaisants basés sur des faits vérifiés, plutôt que laisser la place à des opinions alarmistes"