Après la libération de Jean Baptiste Manwangari et ses coaccusés, la société civile salue l’action de la justice burundaise.
<doc3155|left>« En démocratie, la prison n’est pas la place de ceux qui ont des idées différentes. Il faut plutôt les écouter », déclare Pacifique Nininahazwe, délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (Forsc).
Il se réjouit également de la libération d’autres détenus : « Nous encourageons la justice burundaise et nous lui demandons de libérer d’autres prisonniers d’opinions qui seraient dans le cas d’une détention préventive », interpelle-t-il. La société civile condamne la détention d’un certain nombre de personnes pour leurs opinions politiques.
Le Forsc dénonce
D’après Pacifique Nininahazwe, délégué du Forsc, des maladresses judiciaires se sont observées dans le cas de l’arrestation de Jean Baptiste Manwangari : « Lorsqu’on est allé l’appréhender, on l’a manqué et on a arrêté son fils. C’est inacceptable. Aucune loi burundaise ne stipule qu’une personne peut répondre à une infraction commise par une autre.»
M. Nininahazwe condamne aussi le fait qu’on est allé emprisonner M. Manwangari loin de sa famille, comme si cette détention visait à le faire souffrir alors que la détention préventive a des objectifs bien précis selon la loi : « Soit c’est pour empêcher le prévenu coupable de continuer à commettre l’infraction, soit pour l’empêcher de perturber l’ordre public, ou encore pour l’empêcher de falsifier les preuves. On peut également y recourir pour protéger le présumé coupable. Dans tous ces cas, l’emprisonnement de M. Manwangari, loin de sa famille, ne pouvait justifier aucun de ces objectifs », s’insurge Pacifique Nininahazwe.
Ce militant des droits de l’homme fait un clin d’œil aux autorités pour qu’ils fassent tout afin de mettre en œuvre des actions visant à améliorer les conditions carcérales au Burundi : « Souvent, nous oublions que cette prison n’est pas faite uniquement pour les autres. Nous pouvons tous y passer un jour, y compris les dirigeants de ce pays. Les conditions de vie des prisonniers reflètent le niveau de démocratisation et le niveau de respect des droits de l’homme d’un pays ».
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<doc3156|right>{Jean Baptiste Manwangari, libéré à 13 heures sous des ovations d’une centaine de « Badasigana », a confié à la presse que son emprisonnement était l’objet d’un montage honteux. Pour lui, la lutte pour que triomphe la légalité du parti Uprona continue. Il remercie certains magistrats qui ont pu lire convenablement la loi.
Cependant, M. Manwangari déplore les conditions carcérales qu’il juge catastrophiques dans la prison de Muramvya. Selon lui, cette maison d’arrêt avait été construite pour 100 personnes mais abrite pour le moment plus de 700 détenus : « 90 personnes partagent une chambrette de 4 m sur 5m », déplore-t-il.}
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