Dans Bujumbura, les coiffeurs, les soudeurs, les propriétaires des moulins, des garages, les réparateurs des radios et des postes téléviseurs, les cybers et secrétariats publics, etc. ne savent plus à quel saint se vouer. Depuis l’instauration du délestage par la Régideso, les pertes sont énormes. Ils demandent au gouvernement de revoir cette mesure.
« Sans électricité, le développement devient un rêve. Tout le travail est arrêté. Pire encore, on ne sait pas quand le courant va être rétabli et on est oisif durant des heures. Malheureusement, à midi, on doit manger, alors qu’on a rien produit », se désole un coiffeur de la commune Bwiza.
Il indique que quand il n’y a pas de coupure de courant, il gagne 10000Fbu par jour, voire plus, surtout en fin de semaine. Mais, regrette-t-il, avec le début du délestage, il n’est jamais parvenu à récolté 6000Fbu.
Ce jeune coiffeur ne sait pas comment il s’acquittera de son loyer. David, propriétaire d’un secrétariat public dans la ville de Bujumbura ne mâche pas ses mots : « Lorsqu’on a revu à la hausse les prix de l’eau et de l’électricité, on disait qu’il n’y aurait plus de coupure de courant. Mais voilà ! »
Dans les conditions normales, précise-t-il, il parvient à gagner entre 50000Fbu et 100000Fbu par jour. Mais aujourd’hui, on peut passer toute une journée sans toucher sur le clavier. Elvis qui travaille dans un cyber à Nyakabiga (Bujumbura) fait le même constat.
Pour lui, c’est injuste de voir que ce délestage est quasi permanent dans les quartiers populaires alors que dans d’autres, comme Kiriri, l’électricité est permanente. « Ce sont les gens de Buyenzi, de Kamenge, de Bwiza, etc. qui ont besoin de l’électricité en permanence pour survivre. Car, ils vivent grâce aux petits métiers, mais les gens des quartiers dits nobles ont la capacité d’acheter des groupes électrogènes ».
De surcroît, s’insurge-t-il, ce sont ces personnes aisées qui bénéficient des avantages comme de grosses indemnités de logement, sans oublier que leurs factures d’eau et d’électricité sont payées par l’Etat. Donc, conclut-il, « les petits continuent à porter le fardeau des grands », conclut-il.