Plus d’une vingtaine de jeunes issus de divers milieux politiques, sociaux et religieux s’engagent à œuvrer pour la paix.
Dans ce contexte de haute tension politique où la violence fait parler d’elle, Sustainable Democracy Center Burundi (SDC-Burundi), une ONG locale dans son projet «Consolidation de la Paix et Résolution pacifique des crises», avec l’appui du Service Civil pour la Paix (ZFD/GIZ) organise une série de rencontres à l’endroit des jeunes. Objectif : encourager des approches non violentes pour la transformation des conflits.
« Depuis le début des manifestations contre la troisième candidature de l’actuel président dans certains quartiers de Bujumbura, nous nous attendons chaque jour à quelque chose de mal», constate avec amertume Jean-Chrys Bisetsa, directeur du SDC-Burundi.
Par conséquent, M. Bisetsa dresse un bilan de plus de 70 morts, plus de 600 blessés et plus 800 prisonniers, etc. La plupart des victimes, réalise-t-il, sont des jeunes pour avoir été des meneurs du mouvement contestataire. La violence, se révolte-t-il, doit cesser.
Lors de l’assise du 18 juin, 34 jeunes participants avaient identifié quelques actions à mener pour réduire la violence. Il s’agissait entre autres de l’encadrement des manifestants et des forces de l’ordre, du respect des droits humains, la sécurisation des contestataires, le respect des règles régissant les manifestants et les corps de sécurité, etc.
La situation s’améliore
L’atelier de ce 8 juillet visait à évaluer ces actions. Le constat est que les conditions sécuritaires dans certains quartiers de Bujumbura s’améliorent. Musaga désormais baptisé Mogadiscio, témoigne Pascal Mbayahaga, jeune participant, est vivable, la vie reprend timidement: «Il y a deux jours que les tirs ne se font plus entendre. Le transport a repris, les enfants vont à l’école, les fonctionnaires vont au travail, etc.» Selon M. Mbayahaga, le policier pris en otage mardi, 7 juillet après l’arrestation d’un certain Pacy, jeune très actif dans les manifs a été relâché. Et ce jeune, précise-t-il, est bien gardé à la Police judiciaire (P.J.).
A Kinama et Kamenge, Espéré et Gérard Ntahomvukiye font savoir qu’il n’y a aucun problème : « La sécurité est d’une manière générale bonne. » Toutefois, à côté, à Mutakura, un jeune participant constate que des gens quittent le quartier en masse à cause des dernières tueries du 1er juillet.
Sur le plan humanitaire, Alida Nibigira, de l’association United Youth for Development (UYD) remarque que «certains blessés seraient menacés sur leurs lits d’hôpital par des jeunes Imbonerakure.»
Malgré cette situation relativement calme, les participants se sont convenus que le chemin pour asseoir une paix durable est encore long. Selon eux, l’intolérance politique et l’entêtement persistent : « Le dialogue est la seule voie de sortie. »
Bravo, bonne initiative.