La police de Nairobi, la capitale du Kenya, a lancé des gaz lacrymogènes sur les foules lors de manifestations organisées par le chef de l’opposition Raila Odinga, ce 30 mars, visant à forcer le gouvernement à prendre des mesures contre la vie chère, entre autres problèmes, écrit The East African.
Les manifestants ont brûlé des pneus à Nairobi et à Kisumu. A Mathare, des manifestants ont utilisé des catapultes improvisées pour lancer des pierres sur des policiers en tenue anti-émeute.
Selon The East African, ce 27 mars soir, une église et une mosquée ont été incendiées dans la localité de Kibera à Nairobi et des propriétés appartenant à la famille d’Odinga et à l’ancien président Uhuru Kenyatta, ont été vandalisées.
Les chefs religieux et les groupes de défense des droits humains appellent au calme, mettant en garde contre le risque de reprise des combats ethniques comme ceux qui ont suivi les élections contestées de 2007.
Le ministre kényan de l’Intérieur, Kithure Kindiki, a fait écho à ces préoccupations dans un communiqué de ce 29 mars, faisant référence à « l’incendie criminel ethnique » à Kibera, un district multiethnique qui a connu des pires violences en 2007.
Selon Nation, l’opposition se dit engagée à poursuivre ses manifestations antigouvernementales à travers le pays. Elle accuse la police d’utiliser la force face aux « manifestations pacifiques ».
« C’est la troisième fois que la police perturbe nos manifestations sans aucune provocation. Nous respectons la Constitution. Nous ne reculerons pas. Nous ne craignons pas la police », a déclaré Raila Odinga, ce 30 mars, affirmant que les manifestations continueront chaque lundi et jeudi.
Il appelle le gouvernement kényan à ne pas utiliser la force contre des manifestants : « Nous ne sommes pas des fous. Nous voulons que le Kenya soit sauvé et nous veillerons à ce que cela se passe ».
RDC : Le M23 maintient ses positions malgré l’appel au retrait
La rébellion du M23 est restée ce 30 mars dans certaines positions conquises depuis un an malgré un appel au « retrait de tous les groupes armés » avant le 30 mars lancé en février par les dirigeants de la Communauté est-africaine (EAC). Parmi les positions gardées par le M23 figure la cité de Bunagana, à la frontière ougandaise, où un contingent ougandais de la force régionale de l’EAC, est attendu ce 1er avril, écrit Actualité.CD.
Les Forces armées ougandaises (UPDF) ont clarifié que leur mandat n’est pas de combattre ou lutter contre le M23 : « Notre mission initiale est d’occuper certaines des positions cédées par le M23. Nous nous rendons donc dans la région de Bunagana-Rutshuru, non pas pour combattre le M23, mais pour agir en tant que force neutre au moment où les Congolais règlent leurs problèmes politiques ».
Et de rappeler que le gouvernement congolais et le M23 se sont mis d’accord sur un plan de paix qui prévoit la cessation des combats, le retrait du M23 de certaines zones conquises vers d’autres zones qui ont été convenues.
Selon Actualité.CD, le 30 mars devait marquer la fin du retrait « de tous les groupes armés », selon un calendrier adopté mi-février par l’EAC.
Tanzanie : Visite de la vice-présidente américaine, d’énormes attentes
La vice-présidente américaine Kamala Harris est arrivée en Tanzanie, ce 29 mars, dans un climat d’optimisme quant à l’amélioration des relations bilatérales entre les deux pays, écrit The Citizen.
La Tanzanie s’attend au renforcement des liens avec les Etats-Unis dans des différents domaines notamment le commerce, le tourisme, l’éducation, la santé, l’agriculture, l’environnement, les technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi que la sécurité et la défense.
Qualifiant la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan comme une « championne » de la démocratie, Kamala Harris a fait savoir que les discussions vont porter sur la démocratie, la bonne gouvernance, la croissance économique à long terme et la crise climatique lors de sa visite dans ce pays de l’Afrique de l’Est : « Concernant la croissance économique, la bonne gouvernance offre la prévisibilité, la stabilité et les règles dont les entreprises ont besoin pour investir », a déclaré Harris. Selon elle, il y a tellement de potentiel de croissance en Tanzanie.
Ouganda : Des Ougandais fuyant la « fin du monde » se retrouvent en Ethiopie
Le gouvernement éthiopien a confirmé, ce 30 mars, que des centaines d’Ougandais appartenant à un culte religieux avaient récemment fui leur pays vers l’Ethiopie par crainte de la fin du monde.
Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a indiqué que les Ougandais appartenant à un culte religieux dans l’est de l’Ouganda ont fui leurs villages vers l’Ethiopie au cours des dernières semaines : « Des centaines d’Ougandais sont entrés en Ethiopie, affirmant que la fin du monde approche et que l’Ethiopie est le seul endroit sans danger ».
Selon Daily Monitor, les Ougandais appartenant à l’église Christ Disciples Church (CDC) ont commencé à fuir vers l’Ethiopie le mois dernier. La police ougandaise a déclaré que les membres de cette église échappaient à la « fin du monde », qui, selon eux, commencerait à frapper depuis leur région : « Ils ont été informés par leurs dirigeants que leur région serait bientôt frappée et que tous les gens mourraient ».
Selon la police ougandaise, ces adeptes de CDC ont vendu leurs biens notamment du bétail, des terres pour collecter les frais de voyage : « On leur aurait demandé de verser 2 millions de shillings (environ 530 dollars) à l’église pour le transport ». Après leur arrivée en Ethiopie, ces croyants auraient communiqué avec leurs proches en Ouganda pour vérifier si la fin du monde s’était passée.
Rwanda : La libération de Paul Rusesabagina salué par les Etats-Unis
Paul Rusesabagina dont les efforts pour sauver les gens pendant le génocide de 1994 au Rwanda ont inspiré le film de Hollywood « Hotel Rwanda », a finalement été libéré de prison par grâce présidentielle, ce 26 mars, après plus de 900 jours derrière les barreaux, confie The East African.
Rusesabagina a été reconnu coupable en septembre 2021 d’avoir soutenu un groupe rebelle armé FLN, à l’issue d’un procès dénoncé par certains comme une imposture. Il avait été condamné à 25 ans de prison par la justice rwandaise.
Comme ses 19 coaccusés, sa peine a été commuée par un décret présidentiel. Le ministre rwandais de la Justice, Emmanuel Ugirashebuja, a mis en garde qu’en vertu de la loi rwandaise, « la commutation de peine n’annule pas la condamnation ».
Le président américain Joe Biden a salué la libération de Rusesabagina : « La famille de Paul est impatiente de l’accueillir de nouveau aux Etats-Unis, et je partage sa joie face à la bonne nouvelle d’aujourd’hui ».
Selon The East African, Paul Rusesabagina est retourné aux Etats Unis ce 29 mars. « Je suis heureux d’accueillir Paul Rusesabagina de retour aux Etats-Unis. Nous sommes heureux qu’il soit de retour sur le sol américain et qu’il retrouve sa famille et ses amis qui attendent depuis longtemps ce jour », a écrit sur twitter Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis.
Paul Rusesabagina a adressé une lettre de demande de pardon au Président Kagame le 14 octobre 2022 et a regretté les atrocités commises par les rebelles de FLN, une branche armée du parti MRCD qu’il a fondée, confie The New Times.
« La violence n’est jamais acceptable, y compris le recours à la violence pour atteindre des objectifs politiques. La violence en tant qu’outil politique est manifestement mauvaise et encore plus grave lorsqu’elle est utilisée pour cibler des civils », a écrit Rusesabagina dans une lettre remise au ministre de la Justice par son avocat, Gatera Gashabana.
Il a promis de se retirer de la politique rwandaise s’il est libéré et de passer le reste de ses jours à réfléchir tranquillement.