Vendredi 22 novembre 2024

Editorial

Mandela peut inspirer encore…

21/07/2017 9

Les Nations unies ont consacré le 18 juillet, journée internationale Nelson Mandela. Date qui correspond à la naissance de l’icône de la lutte contre l’apartheid. Elles appellent les individus partout dans le monde à commémorer cette journée.

Cette année, les Burundais, plus que les autres, devraient saisir l’occasion pour réfléchir, méditer et évaluer l’oeuvre de Mandela dans la cohésion sociale, la recherche d’une paix durable. Les Burundais se souviendront que c’est grâce à lui que l’Accord d’Arusha pour la Paix et la réconciliation au Burundi a été signé en août 2000. Même les mouvements armés d’alors ont souscrit à ce document historique qui inspirera la constitution de 2005.

Depuis avril 2015, le Burundi a replongé dans une crise. Des efforts ont été entrepris par la Communauté internationale et la Région. L’équipe de facilitation dirigée par le président Benjamin Mkapa a été mise en place.

Elle a entendu les protagonistes dans la crise. Cependant, depuis plusieurs mois, le dialogue est en panne. A tort ou à raison, le facilitateur est accusé de partialité par l’opposition. La visite d’une délégation de la facilitation, de l’EAC et de l’UA au camp de réfugiés de Nduta en Tanzanie vient enfoncer le clou. « Cette visite signe le manque de neutralité de la facilitation dans la crise burundaise. » Pour l’opposition, il faut plutôt convaincre le gouvernement de dialoguer pour vider les questions qui ont conduit ces réfugiés à l’exil.

« Power must be shared 50%-50%. » Personne ne s’attendait à ce que Mandela ose prononcer ces propos à l’époque. Il fallait du courage, choquer même. La paix n’a pas de prix. Parlant de l’impartialité de Mandela, le président Pierre Buyoya la décrivait en ces termes : « S’il était dur, il l’était avec tout le monde. S’il faisait pression, il la faisait sur tout le monde, avec le seul objectif de faire avancer la cause de la paix. »

Il est souhaitable que l’actuelle facilitation s’en inspire pour faire asseoir encore autour d’une même table les protagonistes dans la crise burundaise.

Réfléchir à sa pensée : «Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé.»

Forum des lecteurs d'Iwacu

9 réactions
  1. Rurihose

    La cimmission Paix et Réconciliation qui a une tâche titanesque à abattre devait être une institution au dessus de la mêlée.
    Qui aurait entendu sa position sur les sujets brûlants de violation massive de droits de l’homme au Burundi?

  2. Karabadogomba

    Mka pa l’a dit; Magufuli l’ a répété; Nkurunziza a conclu: les réfugiés doivent retourner au pays. Fini la récréation!

    • roger crettol

      … alors, place aux affaires sérieuses, à la torture et aux disparitions forcées ?

      • ls

        tout ça n’a de réalité dans vos têtes !

      • Umurundi

        @roger crettol,

        « … alors, place aux affaires sérieuses, à la torture et aux disparitions forcées ? » Après la pluie, c’est le bon temps.

        J’ai lu pour vous les sérieuses affaires: http://afrique.latribune.fr/entreprises/industrie/2017-07-20/mines-le-burundi-lance-enfin-l-exploitation-du-gisement-de-terres-rares-de-gakara-744648.html.

        • roger crettol

          @ Umurundi

          Oui, peut-être que l’exploitation de ces richesses minérales va commencer, et profiter à quelques-uns au Burundi.

          Mais où est le rapport aux questions qui retiennent les réfugiés dans leur exil ? Parce que je ne vois pas que la « démonstration de force des Imbonerakure » à Bujumbura le week-end dernier puisse rassurer ces réfugiés et les décider à rentre au pays.

          Au pays où règnent la sécurité proclamée, les arrestations arbitraires, les disparitions forcées et la torture…

          Que la récréation soit en cours ou finie, il faut rentrer sa tête dans les épaules si on veut rire, au Pays de Misère.

    • Mutima

      Pour vous, ces « 3 seuls » ont le dernier mot sur le sort des refugies????

      • Bagona Anne

        A l’époque, il y avait une exclusion honteuse d’une partie de la population, tout ça sur fond des assassinats massifs des élus du peuple.Bref, un génocide politicoethnique bien contrôlé par l’armée tutsi de l’ancien régime ( de Buyoya) contre le nouveau régime ( de Ndadaye) fondu dans un massacre spontané , non coordonné et revanchard contre les pauvres tutsis des collines.Mais actuellement, une minorité politicoéthnique appuyé par l’ étranger ne souhaitait pas voir Nkurunziza rempiler.Ce dernier avait malheureusement droit au troisième mandat ( la cour constitutionnelle lui donne raison).C’ était une question de choix politique entre le forcing, le désistement ou le compomis.Chaque scénario comportait ses risques.Gira amahoro!

        • Yves

          @Bagona : « Ce dernier avait malheureusement droit au troisième mandat ( la cour constitutionnelle lui donne raison) ». Faux, bien évidemment, puisque les juges récalcitrants furent menacés de mort et la décision fut prise alors que le quorum légal n’était pas atteint. On ne mentionnera même pas les justifications invoquées par les juges « survivants » qui avaient de quoi faire hurler de rire tout juriste chevronné.

          Quant à la « minorité politicoéthnique » que vous mentionnez, elle n’existe que dans votre cerveau, l’identité ethnique des opposants au troisième mandat étant très contrastée. Vaine tentative de vouloir réduire l’opposition à son Altesse Clairvoyante à un clivage ethnique alors qu’il n’en est rien, le seul clivage se situant entre ceux qui estiment que le pouvoir devrait être dans les mains de gens responsables et compétents et ceux qui souhaitent continuer à bénéficier des privilèges (mal) acquis par le passé.

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