Lundi 25 novembre 2024

Politique

Mandats présidentiels : 62% des Burundais les limitent à deux

02/02/2015 16

Ces résultats ressortent d’un sondage d’opinions organisé entre le 28 septembre et le 11 octobre 2014 par le Gradis avec l’appui d’Afro Baromètre, un réseau de recherche regroupant 35 pays africains.

Christophe Sebudandi : « Que 62% des Burundais s’expriment en faveur de la limitation des mandats présidentiels à deux, est une évolution de la mentalité politique. » ©Iwacu
Christophe Sebudandi : « Que 62% des Burundais s’expriment en faveur de la limitation des mandats présidentiels à deux, est une évolution de la mentalité politique. » ©Iwacu

Trois volets, explique Christophe Sebudandi, représentant du Gradis, ont constitué l’objet de l’enquête : la limitation des mandats présidentiels, les intentions de vote et le déroulement des élections de 2010. Pour des raisons de politique de réconciliation nationale du peuple burundais, M. Sebudandi ajoute que son institution a lancé une question spécifique par rapport à la perception du rôle de la CNTB.

Sur la question de la limitation des mandats présidentiels, l’évolution, déclare Christophe Sebudandi, est importante : « De 2012, lors de la dernière enquête, à 2014, les résultats passent de 51% à 62% de la population qui soutiennent que les mandats aillent jusqu’à deux. » D’après lui, c’est une avancée de la mentalité politique burundaise.

En ce qui concerne les intentions de vote, le représentant du Gradis indique qu’il était demandé aux répondants pour quel candidat président ils voteraient si une élection présidentielle était organisée le lendemain de l’enquête. « 56% de la population disent qu’ils voteraient pour un candidat président issu du Cndd-Fdd, 3% pour le Fnl d’Agathon Rwasa, 3% pour l’Uprona, 2% pour le Frodebu, le MSD, etc. »

Cependant, M. Sebudandi constate que 30% des Burundais ne veulent pas s’exprimer sur la question : soit, ils veulent voter pour un programme, soit ils n’iront pas voter.

Il estime important d’avoir les appréciations des intentions de vote : « Cela peut amortir les déceptions, les anticiper et motiver les gens pour travailler plus, parce qu’un espace constitué de plus de 30% des citoyens reste à concourir. »

Si les conditions permettent une compétition saine, garantissent la liberté reconnue à tous les partis politiques de se rendre sur le terrain, les jeux sont ouverts pour permettre qu’on ait des élections libres et transparentes.

La CNTB mal perçue

Par rapport au déroulement des élections de 2010, les chiffres montrent que 61% de la population pensent qu’elles ont été libres et transparentes, 17% soulèvent des problèmes mineurs, 10% estiment qu’elles ont été entaché d’irrégularités majeures.

Quant à la perception de la CNTB, 53% de la population affirment qu’elle joue son rôle sans penchant politique.
D’après Christophe Sebudandi, c’est tout de même inquiétant que 34% de la population, soit plus d’un Burundais sur trois, soit persuadé que la CNTB accomplit sa mission avec un penchant politique ou ethnique. « Cette question concerne la réconciliation, elle doit interpeler les décideurs. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

16 réactions
  1. @
    monsieur Christophe,
    Quel echantillonage avais tu pris monsieur le staticien? quelle marge d’erreur tu as utilise dans ton sondage? Connaissant que un bon nombre de burundais n’a pas de telephone, ou moyen de communication, quel outil avais-tu utilise pour receuillir ces donnees? Je vais une reponse a cela. Ton sondage serait erronne si tu aurais pris seulement les gens de la capitale et des grandes villes.

    • Sebudandi

      Je vous remercie tous pour vos réactions. L’idéal dans ce type de forum est de faire un débat d’idées. Cette enquête a été menée dans le cadre du réseau Afrobaromètre où la qualité est contrôlée par le réseau dès l’échantillonnage jusqu’à l’apurement des données. Pour l’échantillonnage l’unité d’appui est l’Université d’Etat du Michigan, et pour l’apurement des données c’est l’Université de Cape Town. L’unité qui supervise le réseau Afobaromètre en Afrique de l’Est est basée à l’université de Nairobi.
      Notre échantillon est de 1200 personnes choisi aléatoirement proportionnellement à la répartition de la population par province selon les chiffres du recensement de 2008 et suivant les projections faites par l’ISTEEBU. Les entretiens sont faits face à face dans la langue de choix du répondant. Presque dans tous les cas c’est le kirundi. 150 zones de dénombrement ont été enquêtés dans toutes les provinces du pays (13 % d’urbains et 87 % de ruraux). Notre marge d’erreur est de plus +/- 3% pour une intervalle de confiance de 95 %. Pour des résultats qui peuvent avoir une répercussion politique importante, on ne peut pas jouer à l’amateurisme. Nous avons engagé 28 enquêteurs, dont 14 femmes et 14 hommes et 7 superviseurs, tous des ingénieurs en statistique et nos équipes sont équilibrés ethniquement. L’enquête a duré environ deux semaines. Nos budgets sont transparents et nous avons des barèmes afrobaromètre en dessous desquels nous ne pouvons pas aller. Nous sommes allés loin au dessus de ce barème.

  2. Furaha Ursule

    le Burundi profond est acquis pour le CNDD FDD Rukandingona a tout à fait raison j’approuve à 100% sa reflexion
    c’est un vrai analyste politique et réaliste
    quand j’attends les radio indépendantes (de l’opposition) j’ai l’impression qu’ils ont tendance à donner la parole aux citadins de Bujumbura or les paysans ne sont pas intéressés par leurs façons d’analyser
    ce qui est grave c’est que parfois ces radios donnent la parole à l’homme de la rue des villes et tirent la conclusion suivantes  »la majorité des burundais pensent….. » mais c’est faux !!!!
    chers amis n’oubliez jamais le principes  »un homme une voix  » faut pas négliger les paysans
    Monsieur Sebundadi est un expert le sondage fait reflète la réalité du terrain au lieu de le critiquer en disant que l’échantillon n’était pas représentatif je conseillerai à l’opposition burundaise de redoubler d’effort pour inverser ces tendances et au CNDD FDD de ne pas croiser les bras soit disant que que la parie est gagné loin de là

  3. L’échantillon que vous pris est-il représentatif? Combien de burundais avez-vous interrogés? Quelle est votre marge d’erreur? Avez-vous interrogé les gens de Bujumbura ou de l’intérieur du pays, des villes ou du Burundi rural? Et quand on sait qu’un Burundais peut dire le contraire de ce qu’il pense réellement!!!! Vous avez été piégé Monsieur Sebundandi, vous savez très bien que vos chiffres sont biaisés. Bien sûr, il faut justifier le financement de cette enquête à laquelle vous avez affecté au moins 5%, le reste, hein……ntaco mvuze.

    En tout état de cause, vous savez comment se jouent les élections au Burundi, comment se fait la campagne électorale. Elle ne se fait pas en tout cas le lendemain des élections. la campagne électorale est continue pour le CNDD-FDD et elle a commencé depuis longtemps. Les membres de ce parti sont avec la population tous les week-ends, l’opposition, appuyée par ce qu’on appelle la « société civile » est aux médias chaque fois que l’occasion se présente. Elle s’adresse à la ville, aux centres urbains, elle est totalement déconnectée de la masse paysanne qui représente 90 % de l’électorat! Allez-y, à l’issue des élections, vous constaterez avec moi à quel oint vos statistiques étaient bidons!!!!

    • kello

      Pour ceux qui le connaissent pas, Mr.Sebudandi Christophe EST docteur en Physique, il ne faut pas douter de ses capacités en Statistique élémentaire!!!

      Bien à vous,

  4. Rama

    Le sondage a-t-il été fait par téléphone ou de vive voix ? (important car le burundais moyen ne dit pas la vérité quand cette vérité peut lui coûter cher ) L’échantillon a été choisi comment ? (important car nous connaissons l’infiltration des SNR dans les administrations communales, qui peuvent eux-même piéger Sebudandi en lui fournissant des échantillons déjà censurés). Dans un climat de peur et de terreur, un Sondage vaut ce qu’il vaut !

  5. kello

    Cher Christophe

    Le travail que vous avez fait est mille fois louable!!!!Comme vous le dites si bien, il pourrait désamorcer les frustations!!!!!! j attire juste l attention sur le fait que c’est un travail qui doit être fait avec professionalisme,( échantillonage, marge d erreur, interprétation des résultats………). Dans les systèmes démocratiques, la voix d, un Ministre équivaut celle d un pauvre paysan!!!La voix d un citadin équivaut celle d,un campagnard!!!!!Soyons prudents dans nos affirmations, dans nos projections!!!!

    Encore une fois, grand job, Mr Sebudandi Christophe!!!!!!!!!

  6. rukandingona

    Message d’un politologue anonyme: avertissement, l’anlyse est froide et ne tient pas compte de la fibre émotionnelle:

    Chers frères et soeurs, sortons de l’utopisme pour embrasser le réalisme politique en face de nous.
    On ne le dira jamais assez, 80% des votants se trouvent dans le Burundi rural et semi-rural qui sont acquis au CNDD-FDD. Les Leaders de ce parti passent tous les week end avec les paysans au village pendant que l’opposition reste à Bujumbura pour s’exprimer à la radio ou sur Internet. Parler de quoi? de la bonne gouvernance, de la lutte contre la cooruption, de la justice pour tous, des droits de l’homme….. Tout ça, c’est bon! C’est même excellent! Mais on oublit que l’histoire nous apprend qu’au lendemain d’une longue crise grave comme celle qu’a connu notre pays, les facteurs « sécurité » et « le sentiment de libération » priment sur toute autre considération. Pour qu’elles soient un facteur influençant le choix des paysans aux scrutins, il faudra faire une longue campagne de sensibilisation pour faire avaler ces notions de bonne gouvernance à ces villageois.
    Les 30% des indecis sont à conquérir sur le terrain et non sur les ondes. Les burundais sont moins influençables par les médias en terme de vote, seul le contact humain rapporte. Si l’opposition divisée ne sort pas de Bujumbura, je peux parier que même une grande partie des 30% restant à partager ira au parti au pouvoir. Je commence à perdre de l’espoir pour cette opposition mal en point et qui semble bouder le Burundi profond. Reste à se battre pour avoir au moins quelques députés de l’opposition au Parlement pour y mettre de la couleur et c’est important pour notre jeune démocratie. Sinon le CNDD-FDD, qu’on l’aime ou pas, risque de se transformer en parti de libération comme CCM, FPR, ANC, Frolimo, … L’histoire politique démontre que ce type de parti restent au pouvoir pour lontemps et long temps encore, tout en renouvelant les leaders au sommet. C’est cela malheureusment et heureusement selon le bord où l’on se trouve, qui risque de se passer. Ceux qui opteront pour une opposition radicale ont encore du temps de lutte denat eux et il leur faudra de l’endurance et encore de l’endurance. Ceux qui opteront pour une opposition coopérative pourront faire partie du Gouvernement s’ils atteignent 5% aux élections. L’accord d’Arusha le permet. Je souligne ici l’importance de garder une opposition visible et reseponsable pour la survie de cette jeune démocratie.

    Je vous souhaite de bonnes élections!

  7. Patos Mirimo

    Je salue ce travail menée par Gradis de Mr Sebudandi. Je viens de suivre Mr Christophe sur Bonesha Fm. C’est très important et je l’encourage. Cependant le chemin reste très longue, aucun économiste, encore moins un statisticien prendrait en compte les résultats de cet enquête. Gradis a utilisé juste un petit échantillon de 1200 personnes; bien que proportionnellement réparties sur tout le territoire national, je penses que Mr Christophe sait très bien qu’il faut au moins 30 échantillons de ce genre pour tirer des conclusions qui, plus moins,nous refléteraient les réalités sur terrain. C’est vrai que ça coûte énormément chère, mais il faut quand le mentionner , parce que les médias s’enchainent relayant ces résultats, qui, à mon humble avis ne respectent pas les lois élémentaires de l’analyse des données statistiques (La loi du grand nombre et le Central limit theorem). Bravo quand même à Gradis et continuer vers l’avant .

  8. rukandingona

    Message d’un politologue anonyme: avertissement, l’anlyse est froide et ne tient pas compte de la fibre émotionnelle:

    Chers frères et soeurs, sortons de l’utopisme pour embrasser le réalisme politique en face de nous.
    On ne le dira jamais assez, 80% des votants se trouvent dans le Burundi rural et semi-rural qui sont acquis au CNDD-FDD. Les Leaders de ce parti passent tous les week end avec les paysans au village pendant que l’opposition reste à Bujumbura pour s’exprimer à la radio ou sur Internet. Parler de quoi? de la bonne gouvernance, lutte contre la cooruption, justice pour tous, droits de l’homme….. Tout ça, c’est bon! C’est même excellent! Mais on oublit que l’histoire nous apprend qu’au lendemain d’une longue crise grave comme celle qu’a connu notre pays, les facteurs « sécurité » et « le sentiment de libération » priment sur toute autre considération. Pour qu’elles soient un facteur influençant le choix des paysans aux scrutins, il faudra faire une longue campagne de sensibilisation pour faire avaler ces notions de bonne gouvernance à ce villageois.
    Les 30% des indecis sont à conquérir sur le terrain et non sur les ondes. Les burundais sont moins influençables par les médias en terme de vote, seul le contact humain rapporte. Si l’opposition divisée ne sort pas de Bujumbura, je peux parier que même une grande partie des 30% restant à partager ira au parti au pouvoir. Je commence à perdre de l’espoir pour cette oposition mal en point et qui semble bouder le Burundi profond. Reste à se battre pour avoir au moins quelques députés de l’opposition au Parlement pour y mettre de la couleur et c’est important pour notre jeune démocratie. Sinon le CNDD-FDD, qu’on l’aime ou pas, risque de se transformer en parti de libération comme CCM, FPR, ANC, Frolimo, … L’histoire politique démontre que ce type de parti restent au pouvoir pour lontemps et long temps encore, tout en renouvelant les leaders au sommet. C’est cela malheureusment et heureusement selon le bord où l’on se trouve, qui rique de se passer. Ceux qui obteront pour une opposition radicale ont encore du temps de lutte et il leur faudra de l’endrance et encore de l’andurance. Ceux qui obteront pour une opposition coopérative pourront faire partie du Gouvernement s’ils atteignent 5% aux élections. L’accord d’Arusha le permet.

    Je vous souhaine de bonnes élections!

  9. Gilles Bukuru

    Calmez -vous !

  10. Ramba

    Le pouvoir fait une campagne continue, cotoie avec, distribue les pagnes et la nourriture (tant recherchee) a la masse populaire. L’opposition reste a Buja, est menacee, condamnee. Pire, elle semble plus divisee maintenant. Comme en 2010, abo fashije igihugu nibo basubiye gucanamwo, je nomme les opposants. Abatwara na opposition, bose sinzi ko bafise imbere urukundo rwigihugu.

  11. Anonyme

    J’ai entendu dire que seules 1200 personnes ont été interrogées!Si jamais c’est vrai,pensez-vous réellement que cet échantillon est assez important pour affirmer ce que vous dites? Autre question,avez-vous interroger les gens de Bujumbura ou aussi ceux de l’intérieur? Parce que ,eux, pensent autrement!

    Malgré ces questions,je suis DD mais croyez-moi je suis contre le troisième mandat de Nkurunziza! Si jamais il se représente,il risque de risque de replonger le pays dans le chaos.Qu’il laisse la place à d’autres (pourquoi pas Rufyikiri ou Pie Ntahovyanyuma) pour voir s’il peuvent faire mieux. Merci

    • Baobab

      @Anonyme
      « (pourquoi pas Rufyikiri ou Pie Ntahovyanyuma) »
      Pouquoi les deux plus exactement? Pcq ils sont docteurs es? Kibeya l’est autant! Et je parie que le CNDD-FDD en a d’autres. Erega ntihatwara doctorat!
      Nous attendons impatiemment ce jocker du CNDD-FDD, afin de dissiper ces rumeurs qui n’en finissent pas!!!

      • Rama

        Muzohabwa Bunyoni…hahaha, ubwanwa buce bufuka umunwa !

      • Kamariza

        Je paris que Anonyme n’est pas DD. il sent ikibiri a jamais

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