Cet ancien chef de zone Mitakataka dans la province de Bubanza, frontalière de la forêt de la Kibira, devenu plus tard le fief du CNDD-FDD pendant des années de lutte, fait toujours parler de lui. Il a toujours fait parler de lui.
Tout semblait calme, mais une maisonnette appartenant à une proche parenté de cet ancien chef rebelle, laquelle l’a mise en location pour le compte du Frodebu afin que ce parti en fasse une permanence, a fait sortir Manassé Nzobonimpa de ses gonds.
Ce frondeur qui dit garder sa flamme pour le CNDD-FDD même s’il en a été expulsé, affirme gaillardement « avoir vandalisé cette permanence à deux reprises », clamant haut et fort que cette maisonnette lui appartient.
Comme un vieux volcan, cet ancien ténor du CNDD-FDD vient de se réveiller, d’entrer en activité. C’est comme s’il sortait d’une torpeur après plusieurs années de silence forcé, mais finalement en ébullition, tel un volcan, prêt à déferler.
Même s’il s’était éclipsé, il a toujours élevé sa voix pour se faire entendre. Il reste craint. Suite à cette « histoire de permanence », quelques membres du Frodebu à Mitakataka ont fui le volcan.
Rappel : Avant de tomber en disgrâce, de prendre le chemin de l’exil et de rentrer sur la pointe des pieds, cette ancienne terreur de la Kibira, proche de l’ancien secrétaire du « Parti de l’Aigle », Hussein Radjabu, qui s’est envolé, faisait la belle mais qu’on n’entend plus, était méconnaissable en costume et cravate, en tant que gouverneur ou membre de certains conseils, ou encore comme député de l’East African Assembly. Une reconnaissance et une récompense pour ses années de combat. Avant la disgrâce.
Aujourd’hui, cet ancien chef rebelle nostalgique des années de lutte armée tient à le rappeler. Apparemment, il semble vouloir rattraper le temps perdu. Il semble s’être donné pour mot d’ordre de (re)mobiliser les jeunes, les invitant à se « battre pour leur pays, leur patrie ».
L’ancien rebelle demande des « moyens » et offre volontairement de les initier au maniement des armes, un exercice qu’il « maîtrise », selon ses dires. Effarés, certains observateurs disent : « Nostalgique de la guerre, on dirait que Manassé a trébuché sur le manche de la hache de guerre enterrée ».
Je voudrais, pour ma part, dire à ce ’’nostalgique du feu’’ que nous sommes en 2024, à la veille des législatives et des communales que tout le monde voudrait paisibles, inclusives, transparentes et crédibles. La guerre est bien finie. Le CNDD-FDD est au pouvoir. Il semble que dans certains pays, les vétérans de guerre passent par des centres où des spécialistes leur apprennent à dépasser la violence, la guerre, …
Merci Monsieur le journaliste vous êtes beaucoup plus poète. Espérons qu’il a trébuché sur la manche d’une hanche de guerre déjà enterrée. Mais, vous y croyez vraiment à Iwacu?