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Maman Maggy reçoit le Prix de la Fondation Chirac à Paris

05/06/2013 Commentaires fermés sur Maman Maggy reçoit le Prix de la Fondation Chirac à Paris

La Burundaise Marguerite Barankitse a reçu au musée du quai Branly à Paris, de la main de Kofi Annan, le Prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits : une enveloppe de 100.000 euros. Maman Maggy est récompensée pour son action en faveur des victimes des conflits ethniques au Burundi, en présence des membres du jury et de l’artiste sénégalais Youssou N’dour. Un événement relayé en direct par différents médias français et internationaux. <doc2178|left>« Aujourd’hui, je suis la maman la plus heureuse du monde. J’ai 20 000 enfants », s’appelle- elle. Ce 24 novembre 2011, le Ghanéen Kofi Annan, prix Nobel de la paix et ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a remis, pour sa troisième édition, le Prix de la fondation Chirac, à la « Mère Teresa » burundaise. Dans une salle archicomble au musée du quai Branly, en présence de différentes personnalités importantes, entre autres le premier ministre français, François Fillon et Frédéric Mitterrand, le ministre de la Culture, un événement émouvant ! Pour justifier son choix, le jury a rappelé brièvement l’histoire de Maggy avec les orphelins. Certaines personnes n’ont pas résisté, elles ont sorti leurs mouchoirs. « Chère Maggy, vous êtes un exemple pour votre pays, pour l’Afrique et pour le monde. Vous êtes une femme de foi, de courage et d’espérance au service de la jeunesse du Burundi » a souligné François Fillon dans son discours. La lauréate burundaise, n’a pas fait de discours mais a lu les lettres écrites par les enfants pour l’occasion. « Papa Fillon, Tonton Annan, Tantine Arbour et Papy Chirac », disaient –ils dans leurs petite lettres. « Je suis contente et fière d’être une Burundaise qui a remporté ce prix. Je suis encouragée de voir toutes ses hautes personnalités et des burundais venant de différent coin du monde, de s’être déplacés pour me soutenir », nous a-t-elle confié. Elle a en outre lancé un appel au Burundais de s’aimer. Deux prix pour deux femmes exemplaires La Fondation décerne chaque année deux distinctions : le Prix de la Fondation Chirac récompense une ou des personnes de la société civile et le Prix Spécial du Jury, une ou des personnalités publiques. Si semblables mais si différentes, les deux lauréates 2011, ont des parcours diamétralement opposés. L’une, Marguerite Barankitse, est enseignante de formation, et mène une vie de mère entièrement dévouée aux enfants victimes de la guerre. Ce prix, doté de 100.000 euros va lui permettre de poursuivre son action en faveur de la réconciliation au Burundi. Et l’autre, la Canadienne Louise Arbour est juriste et s’attaque avec détermination aux criminels de guerre. Elle a été le premier procureur du Tribunal pénal international (TPI) pour l’Ex-Yougoslavie et du TPI pour le Rwanda. Le Prix Spécial du Jury la récompense notamment pour ses innovations majeures qui ont permis à la justice internationale de s’affirmer contre l’esprit d’impunité. Ses nombreuses initiatives, notamment les « actes d’accusations scellés » (inculpations gardées secrètes contre des criminels de guerre, des auteurs d’actes de génocide, qu’ils soient hauts responsables politiques ou militaires), et la sensibilisation des médias au travail du TPI ont largement contribué à renforcer la justice internationale. Les inculpations prononcées aujourd’hui par la Cour pénale internationale témoignent de ce processus désormais inéluctable. Une rescapée de guerre au service des enfants L’action de Maman Maggy a commencé en 1993, lorsque 72 personnes ont été massacrées devant ses yeux, incapable de les secourir. Elle-même, y ayant échappé de justesse. Courageuse, elle est allée sur les champs de bataille recueillir les blessés. Elle a rassemblé des orphelins sans distinction ethnique. Grâce à l’apport de certains bienfaiteurs, elle a pu construire la Maison Shalom de Ruyigi. Aujourd’hui, 20 000 enfants y vivent. Un centre d’apprentissage des métiers de plomberie, menuiserie agriculture, élevage, et couture est mise à disposition des orphelins. Marguerite Barankitse a aussi fait construire à Ruyigi l’hôpital Rema, qui prend en charge la protection maternelle et infantile. Un centre de dépistage du VIH/SIDA, accueille les séropositives. Les patientes y reçoivent des conseils, des antiviraux, de la nourriture. Une ambassadrice de bonne volonté pour le Burundi Dans certains médias internationaux, Maman Maggy est comparée à Nelson Mandela, pour sa lutte contre la discrimination ethnique. D’autres, la comparent à Mère Teresa, pour son engagement envers des enfants. Une semaine avant la remise de son prix, des grandes affiches sont arborées sur les murs de différentes stations de métros parisiens, des RER de l’île de France, et sur le grand boulevard des Champs Elysées. Une Burundaise sur les spots publicitaires…, une excellente visibilité et une belle image pour notre chère nation. Les passants découvrent le Burundi, alors que des voix partent de la Maison Shalom à Ruyigi en disant : « Félicitation et courage, maman ! »

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