A l’issue d’une séance de questions au ministre de la Santé publique, Dr Thaddée Ndikumana, ce mercredi 15 janvier, les députés ont exprimé leurs inquiétudes face à un taux élevé d’enfants souffrant de malnutrition chronique.
Au moment où le gouvernement soutient que la production alimentaire est bonne, les cas de malnutrition notamment chez les enfants en bas âge demeurent assez nombreux.
C’est le paradoxe soulevé par certains députés. Amené à s’expliquer sur cette contradiction, Thaddée Ndikumana n’a pas nié ce constat mais a avancé que le problème se situe au niveau des mauvaises habitudes alimentaires de la population. «C’est rare par exemple qu’un habitant de la région de l’Imbo consomme du haricot. Son alimentation sera toujours basée sur la viande », a-t-il illustré son propos.
Le ministre en a profité pour énumérer trois niveaux de malnutrition : Le premier groupe concerne les enfants souffrant de carence pondérale qui représentent un pourcentage de 3,7%. Le deuxième niveau regroupe les enfants anémiques et qui, après des soins à l’hôpital, sont transférés dans des structures de prise en charge nutritive. Le dernier groupe est constitué d’enfants atteints de malnutrition chronique dès la naissance du fait d’une alimentation pauvre en vitamines de la part de la mère. Cette catégorie représente 52,4% des enfants de moins de cinq ans (Statistiques de l’ISTEEBU).
Pour le Dr Ndikumana, ce problème ne peut pas être résolu à l’échelle unique de son ministère, il a proposé que différents ministères agissent de concert pour livrer une bataille efficace à l’encontre de la malnutrition.
Cependant, le représentant du gouvernement n’a pas pu répondre à toutes les questions lui soumises par les représentants du peuple. Comme celle d’une députée qui a interrogé la faisabilité du programme de lutte contre la malnutrition pendant que des milliers de Burundais sont confrontés à la sous-alimentation.
Le ministre Thaddée Ndikumana avait été invité par l’Assemblée nationale pour s’exprimer au sujet d’un don de financement de la Banque mondiale offert à son ministère et relatif à la petite enfance et la maîtrise démographique. Le projet de loi s’y rapportant a été voté à l’unanimité par les députés présents à l’hémicycle.