Jeudi 21 novembre 2024

Société

Malgré l’interdiction, le commerce sur la voie publique continue au centre-ville

16/05/2022 Commentaires fermés sur Malgré l’interdiction, le commerce sur la voie publique continue au centre-ville
Malgré l’interdiction, le commerce sur la voie publique continue au centre-ville
Des vendeurs au centre-ville

Bien que la mairie de Bujumbura ait formellement interdit tout commerce sur la voie publique, quelques vendeurs s’obstinent et ont repris leurs activités et gênent parfois la circulation.

Le 24 mars, le maire de la ville, Jimmy Hatungimana a donné quatre jours aux vendeurs exerçant leurs activités sur la voie publique pour dégager et chercher où s’insérer ou trouver des places dans des marchés reconnus.
Mais quelques semaines peine, ces derniers ont timidement repris leur commerce ’’oubliant’’ cette interdiction. Certains d’entre eux ont regagné leurs anciennes places, se livrant ainsi dans un jeu du chat et de la souris avec la police.
Il est midi, ce 14 mai 2022 au centre-ville de Bujumbura. Aux alentours de l’ex-marché central de Bujumbura, des vendeurs ambulants sont nombreux.

Des femmes dont certaines portent des bébés sur le dos et des jeunes vendeurs cherchent des clients. L’axe reliant le parking desservant le nord et celui du sud de la ville en passant devant le siège de la Régie nationale des postes est re devenu un marché.

De part et d’autre de la route, des vendeuses de fruits et de légumes, des vendeurs de bijoux et d’autres articles comme la friperie et des ceintures et des chaussures dont des tongs.
Ce commerce sur la voie publique gène la circulation au centre-ville en cas de passage de véhicule. Ces vendeurs ne sont pas tranquilles. Ils sont toujours sur le qui-vive. Quand ils aperçoivent les policiers en poste autour de l’ancien marché central, il y en a qui détalent en prenant soin de remballer leurs affaires à la va-vite. Des fois, ces maigres marchandises sont saisies et c’est le début des énervements de ces policiers et de ces vendeurs et quelquefois cela dégénère.

H. N, une vendeuse de pommes et oranges revenue autour de l’ancien marché central malgré l’interdiction des autorités, explique qu’elles n’ont pas d’autres choix.
Elle indique que la mesure d’interdire leur petit commerce au bord des différents axes soulève beaucoup de questions. « Qui entendra mes pleurs, qui nourrira mes enfants ? Qui payera leurs frais de scolarité, qui va payer mon loyer ? Le gouvernement veut me forcer à la prostitution alors que je fais tout pour éviter cela en faisant ce commerce », déroule-t-elle.

Pour un vendeur de bijoux, la mesure a des conséquences néfastes ce qui justifie le choix d’avoir bravé cette interdiction. Certains deviendront, dit-il, des voleurs ou des rebelles. « D’autres s’adonneront, à coup sûr, à d’autres actes ignobles ».

Risque de bavures policières

« Si le gouvernement nous interdit de faire du commerce ici en ville, qu’il nous laisse au moins aller à Oman ou en Arabie saoudite gagner notre vie. Nous voulons manger à la sueur de notre front, comme on dit, grâce à nos efforts », insiste une vendeuse.

Ces vendeurs et vendeuses qui refusent de quitter les lieux dénoncent des violences policières contre eux dans les rues de la capitale économique dans leurs opérations de chasse aux vendeurs ambulants. « Des agents de la police chargés d’expulser les marchands ambulants constitués essentiellement de femmes, agressent, blessent ces dernières et il arrive qu’ils confisquent leurs marchandises », déplore un autre vendeur.

Ce n’est pas la première fois, un ultimatum avait été lancé à tous les vendeurs ambulants au mois de décembre 2020. La mairie de Bujumbura avait l’objectif de les transférer dans des marchés de la périphérie de Bujumbura comme Musaga, Kanyosha, et Kinindo (sud) ainsi que Ngagara(nord). Une chose que les intéressés ont catégoriquement refusé.

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