Après les coups de bâtons infligés à quelques femmes de l’Alliance des démocrates pour le Changement (ADC-Ikibiri) par la police à Gatumba, ce 18 novembre et la mort sur le champ d’Evariste Sindayigaya, un membre du parti Sahwanya-Frodebu, les femmes réunies dans cette alliance se disent engagées à continuer la lutte démocratique.
Certaines d’entre elles ont animé une conférence de presse ce 20 novembre, à Bujumbura. Elles affirment avoir été victimes des barbaries organisées et orchestrées par le gouvernement du Burundi. Selon Euphrasie Bigirimana, cette action montre que le pouvoir de Bujumbura veut empêcher la femme à participer dans la vie politique. « Alors que le monde entier promeut la politique de l’implication de la femme dans les affaires publiques, conformément à la résolution 34/80 de l’ONU contre la discrimination de la femme adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies du 18 décembre 1979, le gouvernement Nkurunziza pratique la politique de décourager la femme à participer à la vie politique à travers les partis où se forment les futurs gestionnaires de ce pays »,indiquent-elles dans une déclaration sortie ce mardi.
Elles soulignent que les NU ont implanté à travers le monde des organisations féminines en vue d’aider la femme à participer dans les sphères de décisions. « Et pour freiner cet élan, des policiers envoyés par le gouvernement via le ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana viennent de se ruer sur des femmes paisibles, les ont rossées de coups de crosses et de bâtons alors qu’elles ne faisaient qu’exercer leurs droits politiques », ajoute la même déclaration.
Au moment où l’Accord d’Arusha et la Constitution de mars 2005 accordent plus de 30% des postes de responsabilité à la femme, « lui priver de ce droit par l’usage de la force revêt un caractère rétrograde digne des temps immémoriaux », rappellent ces femmes réunies au sein de l’ADC-Ikibiri.
« Défendons nos droits politiques »
A travers cette déclaration, ces femmes demandent à toutes les organisations nationales et internationales féminines, politiques ou apolitiques, de se coaliser pour défendre leurs droits politiques. A la communauté régionale et internationale, elles leur demandent de suivre de près les développements politiques du Burundi qui, selon elles, prennent de plus en plus des allures inquiétantes. Aux policiers, ces femmes leur rappellent le respect à l’engagement de mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles.
Elles demandent au pouvoir de Bujumbura de revoir les principes démocratiques et de s’y conformer.