La salle d’audience étroite, les gens montent sur les fenêtres pour suivre le procès.
03/08/2020
Fabrice ManirakizaCommentaires fermés sur Malagarazi ou le voyage sans retour
Accusés d’assassinats et extorsion sur des travailleurs burundais de retour de la Tanzanie, 12 Imbonerakure et 4 policiers de la commune Kayogoro(Makamba) ont été arrêtés. Iwacu s’est rendu sur les lieux. Enquête.
Par Fabrice Manirakiza, Rénovat Ndabashinze
Non loin du chantier en étage des bureaux provinciaux et du commissariat provincial de police, la Cour d’Appel de Makamba. Autour de 7 h 30, ce lundi 27 juillet, des plaignants sont déjà là. Vers 8 heures, certains avocats commencent à arriver. On approche un d’entre eux. Juste pour lui demander où se tiendra le procès sur l’affaire de Kayogoro. Gentiment, il confie qu’on attend les prévenus et que l’audience se tiendra dans une salle d’audience du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Makamba. C’est à une cinquantaine de mètres de la Cour d’appel.
La tension est palpable autour du TGI. Le procès des prévenus de Bigina est sur toutes les lèvres. 10heures. Des centaines de personnes font des va-et-vient. D’autres s’abritent sous les arbres en attendant leur arrivée.
Les fonctionnaires des bureaux environnants semblent impatients. Ils n’arrêtent pas de guetter à travers les fenêtres. Des jeunes, des hommes, des femmes, … forment des groupuscules. « Je ne peux pas rentrer sans voir de mes yeux ces assassins. Moi, j’ai hâte de voir ce chef de zone irresponsable. Ils ont souillé notre province, notre parti », lancent-ils dans leurs échanges. Tous les bancs de la petite salle du TGI Makamba sont pris d’assaut. La salle est bondée. Les gens se pressent les uns contre les autres. Certains montent même sur les fenêtres. Les discussions vont bon train. «Cette affaire est extraordinaire», lance quelqu’un. «C’est incompréhensible comment des gens peuvent être tués pendant plusieurs mois, au vu et su de tout le monde, et que personne ne lève le petit doigt», commente son voisin. «Attends qu’on les libère. Tu m’en diras des nouvelles», réplique un autre, debout à ses côtés. «Je ne pense pas», proteste l’autre. Les gens continuent d’affluer, mais la salle est pleine.
L’arrivée des présumés coupables
A 11 heures, une présence policière se remarque à l’extérieur de la salle. Des policiers patrouillent autour de cette salle d’audience. Ils s’introduisent même à l’intérieur. 11 h 20, un pick-up de la police se pointe. A bord, une dizaine de personnes entourées de policiers. « Ce sont eux. Ils arrivent », s’exclame la foule. Les gens se lèvent. Des bousculades. Des fonctionnaires se pressent de fermer les bureaux. Tous les regards sont braqués sur la camionnette.
Accourus de différentes communes de Makamba, certains tentent de s’approcher. Mais les prévenus sont sous bonne escorte policière. Les policiers essaient de repousser les badauds. En vain. Juste le temps de faire descendre ces présumés assassins de Kayogoro.
Dans la foule, l’un d’entre eux attire plus d’attention: « C’est lui. Oh mon Dieu! Ce chef de zone qui se lance dans les assassinats ? C’est grave. Que lui et sa bande soient punis exemplairement.»
Tous sont au nombre de douze. Quatre policiers comparaissent libres Tous des hommes. Ils sont menottés deux par deux. Ils descendent et s’asseyent en face du mur du TGI. Quatre policiers présumés impliqués dans cette affaire vont comparaître librement. Parmi eux, le commissaire communal de la police à Kayogoro. Tous les regards sont sur eux. Rapidement, ils sont conduits dans la salle d’audience. Exiguë, (la salle fait plus ou moins 7 m sur 5) ne peut accueillir tout le monde. Plusieurs personnes vont tenter désespérément de suivre le procès de l’extérieur à travers les fenêtres. Ils sont frustrés. Ils réclament des haut-parleurs pour les autres rendez-vous sur cette affaire.
« Nous voulons tout suivre. Nous voulons la vérité », insiste Bukuru, un sexagénaire, originaire de la colline Murenge, zone Gitaba, commune et province Makamba. Il est révolté : « C’est une honte pour notre commune, notre province. Comment est-ce qu’un Chef de zone, un ancien Pasteur, peut tomber aussi bas ? »
Assassinat et extorsion
Midi. Un brouhaha s’élève dans la salle. Les prévenus viennent d’entrer. Les gens scandent, se bousculent. «Je veux les voir», «Qui est le chef de zone?». Paul Rwajekera, le chef de zone Bigina, est l’attraction du jour. Il est parmi les accusés. Dans la salle, les policiers ont du mal à contenir la foule.
Le siège de la Cour d’appel de Makamba entre. Il est composé de 5 juges. Le président du siège commence par donner des consignes aux personnes présentes : pas de bruit et les téléphones en mode silencieux. Par après, il appelle les prévenus, un à un. Ils sont au nombre de 16. Douze Imbonerakure et 4 policiers. Ces derniers sont venus en toute liberté. Ils n’étaient pas menottés comme les autres. Le président du siège appelle une autre liste d’au moins une vingtaine de personnes. Ce sont des témoins à charge. Plus d’une trentaine de personnes est à la barre. C’est impressionnant. La foule est captivée. Malgré les consignes du président du siège, les gens ne s’empêchent pas de parler.
Le président du siège demande au ministère public si tout ce monde est accusé des mêmes crimes. Ce dernier s’explique. Les 12 sont poursuivis pour deux chefs d’accusation : assassinat et extorsion. Quant aux 4 policiers pour extorsion et complicité d’assassinat. «Pourquoi alors ils sont toujours en liberté», lance le président du siège. «Les mandats d’arrêt ont été émis. Ils ont été envoyés à leurs chefs. Moi-même, je pensais qu’ils viendraient escortés par la police», répond le ministère public. Dans la salle, certains discutent à tue-tête, d’autres ont un sourire sur les lèvres. D’autres se regardent sans rien dire. Ces 4 policiers ont reçu leurs mandats d’arrêt étant à la barre. Bien auparavant, l’accusé OPC2 Martin Ntahomvyariye, commissaire communal de Kayogoro, est arrivé là, vers 8 h 30, en tenue civile, à bord de sa voiture Type TI, à vitres teintées. Chic, avec des lunettes taille moyenne, teint clair, il porte des gourmettes sur ses bras. Il a même garé sa voiture devant le Commissariat de police. Il s’est promené dans les environs du TGI Makamba comme si de rien n’était. Ce même policier avait été, ce mois de juillet, provisoirement affecté à l’EM/Commissariat Régional Sud.
Une autre question suscite un débat entre le siège et le ministère public. Pourquoi la flagrance? Selon le procureur, c’est une bande organisée et il assure qu’ils ont des preuves que c’est une flagrance. «C’est à la cour d’apprécier». Et la période de la commission de ces crimes? «C’est une répétition de crimes. Ils ont commencé bien avant, mais ces crimes ont pris de l’ampleur aux mois de mai et juin. Même au moment de leur arrestation, ils étaient en train de commettre ces crimes.» Le siège décide de mettre le procès en délibéré pour statuer si c’est la fragrance ou suivre une procédure ordinaire.
Les prévenus toujours menottés sortent de la salle. Une foule nombreuse et curieuse les suit. Ils sont embarqués dans un pick-up y compris les 4 policiers.
Ce mercredi 29 juillet, la Cour d’Appel de Makamba a décidé que le procès va suivre la procédure ordinaire.
Retour sur les lieux du crime
Sur les bords de la rivière Malagarazi nous avons rencontré une population traumatisée mais en colère envers les autorités.
En quittant la route goudronnée Makamba-Rutana pour entrer au chef-lieu de la commune Kayogoro, la poussière commence à titiller les narines. Mais là, vous n’avez rien encore vu. Vers la zone Bigina, c’est une route en terre battue. Une belle route, très large. Après un kilomètre, les passants commencent à changer de couleur à cause de la poussière. De beaux arbres bordent la route. Elégamment, des femmes portent des bidons sur leurs vélos. On dirait que dans cette contrée, les vélos sont faits pour les femmes. Peu de voitures sont visibles.
Colline Gatwe. Nous venons de faire plus de 40 minutes. Nous arrivons aux bureaux de la zone Bigina. L’image du chef de zone revient en tête. Nous bifurquons à gauche. La route est un peu moins praticable. Mais le paysage est saisissant. Une savane en extinction. On s’arrête un peu pour admirer le panorama. Des arbustes à perte de vue. Toutefois, ils sont parsemés. «Avant, il y avait beaucoup d’arbres. L’occupation humaine y est pour quelque chose», confie un habitant de la colline Mayange.
Il faut continuer. Un phénomène attire notre attention. Nous remarquons des jeunes tout le long de la route avec des sacs à dos. On pose la question. «Ce sont des jeunes qui partent en Tanzanie pour chercher du travail. Ils empruntent tout le temps cette route», raconte un habitant de la localité. «Originaires de votre région ?» Il nous répond qu’ils viennent des provinces lointaines, comme Gitega ou Karusi.
Nous apercevons la Malagarazi. La frontière ne paie pas de mine. On s’attendait à voir des agents de la Police de l’air, des frontières et des étrangers (PAFE). Rien, à part des jeunes garçons qui remplissent du maïs dans des sacs. D’après eux, ce maïs provient de la Tanzanie. Le passage vers l’autre côté ressemble à un étang d’eau. On dirait que ce n’est pas profond, qu’on peut travers à pied. «Il ne faut pas sous-estimer la Malagarazi. Ceux qui ont fait cette erreur sont au fond. Il y a des endroits où c’est profond», racontent les jeunes. De l’autre côté, on aperçoit une barque, des jeunes tanzaniens et des personnes qui veulent embarquer. Même du côté burundais, des jeunes arrivent à moto. «Nous nous rendons en Tanzanie pour le travail», nous raconte un jeune qui venait d’arriver à moto.
De l’horreur depuis le mois de février
Aux alentours de la rivière, un espace dégagé. A part quelques cultures, il y a peu d’arbres. Les premières habitations se trouvent à quelques centaines de mètres. «Tout a commencé au mois de février lorsqu’on a annoncé que les frontières sont fermées à cause du coronavirus», raconte un habitant vivant à environ 200 mètres de la Malagarazi. «Du coup, il s’est observé un grand mouvement de gens qui reviennent de la Tanzanie d’autant plus que la saison culturale était terminée là-bas. Ils ne pouvaient pas rester dans la forêt.» Selon les habitants, 300 personnes pouvaient arriver à la frontière en moins de trois jours. «Dans un premier temps, ça s’est bien passé.»
D’après les témoignages recueillis sur les bords de Malagarazi, l’administration et les Imbonerakure y ont détecté une bonne affaire. «Ils sont venus nous dire qu’il est interdit de faire traverser qui que ce soit sans leur permission. Ils ont commencé à collecter de l’argent. On ne recevait que 5000 Fbu par jour», confie un passeur.
Selon les habitants du coin, ils ont commencé à remarquer des cadavres dans la rivière. « Certains étaient ligotés, d’autres emballés dans des sacs ou des moustiquaires. Pour d’autres, la tête avait été sectionnée. Toutefois, on ne savait pas si ces cadavres provenaient de la Tanzanie ou du Burundi. Il aurait fallu des enquêtes.» Les habitants se souviennent d’une scène. Le 28 mai 2020, un colonel de l’armée en charge de 3 provinces, selon les dires des habitants, aurait descendu à Gatwe. «Il s’est insurgé contre les gens qui rançonnent les personnes en provenance de la Tanzanie. Ce jour-là, l’administrateur communal, le chef du parti Cndd-Fdd et le chef de zone se sont cachés. Il les a cherchés en vain. Il avait prévu de les emprisonner.»
Par après, les habitants signalent que des tombes et des cadavres ont été découverts dans les champs surtout sur les collines Bigina, Mayange et Musasa. Ils indiquent qu’il y aurait entre 20 et 30 cadavres dans la Malagarazi et sur les collines. «Depuis les arrestations de ces 12 Imbonerakure, les tombes ont disparu. Je ne sais pas si elles ont été déplacées par leurs amis.»
L’administration est pointée du doigt. Le chef de zone Bigina, Paul Rwajekera, est le plus incriminé. «Il a couvert ces crimes dès le début. Il avait même érigé une barrière devant le marché de Gatwe. On pensait que c’est légal, mais ce n’était pas le cas. Dès 3 h du matin, il était là pour bloquer et rançonner ces travailleurs venus de la Tanzanie.» Selon des habitants, cette barrière a causé un grave accident où un motard et un changeur de monnaie ont été grièvement blessés.» En plus du chef de zone, deux chefs de colline sont aussi incarcérés. Selon des témoignages, le chef de colline Mayange aurait emballé un de ces travailleurs et l’aurait jeté dans la rivière. «Il a été sauvé par une femme qui était en train de labourer un champ. Il a vu quelqu’un qui s’agite dans la rivière.»
Nécessité d’une enquête approfondie
A Makamba, les habitants plaident pour des enquêtes fouillées afin que même les complices soient arrêtés. « Chaque lundi, et dans chaque commune, il y a une réunion de sécurité présidée par l’administrateur communal. Est-ce que les chefs collinaires ou le chef de zone n’ont pas donné le rapport ? Si oui, est-ce que l’administrateur n’a pas fourni des rapports sécuritaires à ses supérieurs ? Pourquoi ne sont-ils pas ici pour se justifier ?, s’interroge Bukuru de Murenge.
Guido, un jeune originaire de Mabanda, est dépassé : « C’est vraiment inimaginable. Nous avons appris qu’à leur arrestation, certains avaient dans leurs maisons plus de sept cartes nationales d’identités de leurs victimes. » Ce qui signifie que, selon lui, le nombre de morts est beaucoup plus élevé. Pour ce jeune, il ne sert à rien de se précipiter. Il faut des enquêtes pour que toute la vérité sur cette affaire soit connue. « Que même les gros poissons comme l’administrateur communal soient jugés. Ils ne sont pas loin de cette affaire », glisse-t-il, avant de redémarrer sa moto. Il estime qu’il est aussi important de connaître le nombre exact des personnes tuées ou portées disparues : « Il suffit d’approcher leurs familles ou les autorités de Karusi et de Gitega. »
Interrogé, l’administrateur de la commune Kayogoro, Zachée Misago, balaie d’un revers de la main toutes ces accusations. «Ce sont des mensonges. Je n’ai jamais reçu de rapports sur cette affaire. Si je les avais reçus, je serais allé sur place pour organiser une réunion et me désolidariser des probables responsables.»
Maître Pierre-Claver Nshimirimana, avocat des quatre policiers cités dans cette affaire abonde dans le même sens. Il estime que ce procès devrait être tranché en audience publique. Les conditions ne sont pas réunies pour qu’il y ait un procès de flagrance. Il souligne que les infractions évoquées datent de plusieurs mois : « L’information a commencé à circuler comme une rumeur. Même les arrestations ne se sont pas opérées le même jour et dans un même lieu. » Selon lui, certains présumés ont même aidé dans l’arrestation des autres membres de l’équipe.
Quid d’un crime ou délit flagrant ?
Selon le code de procédure pénale du 11 mai 2018, dans son article 21, est « qualifié de crime ou délit flagrant, le crime ou le délit qui est en train de se commettre ou qui vient de se commettre. »
Le même article, il y a aussi crime ou délit flagrant lorsqu’après la commission de l’infraction, la personne est poursuivie par la clameur publique ; dans un temps très voisin de la commission de l’infraction qui ne peut dépasser 24 heures, le suspect est trouvé en possession d’un objet ou présente une trace ou indice laissant penser qu’il a participé à la commission du crime ou du délit. Il est aussi appelé délit flagrant, lorsqu’une personne requiert le Procureur de la République ou un Officier de Police Judiciaire (OPJ) de constater un crime ou un délit commis dans une maison qu’elle occupe ou dont elle assure la surveillance.
Selon le même code de procédure pénale, l’enquête de flagrance menée à la suite de la constatation d’un crime ou d’un délit flagrant ne peut se poursuivre pendant plus de 36 heures. Les pouvoirs reconnus aux Officiers de Police Judiciaire par les dispositions exorbitantes du droit commun qui suivent ne peuvent être utilisés qu’en cas de crime ou délit flagrant. Et d’après l’article 22 du même code, en cas de crime ou délit flagrant, la garde à vue ne peut en aucun cas dépasser 36 heures. « L’Officier de Police en informe immédiatement le Procureur par les moyens de communication les plus rapides. Il exécute les ordres donnés par le magistrat en ce qui concerne tant la privation de liberté que les devoirs à accomplir », stipule le même article. Et à l’article 23 de préciser qu’à l’expiration du délai prévu à l’article 21 et après l’établissement du procès‐verbal de garde à vue, les Officiers de Police Judiciaire mettent immédiatement à la disposition de l’Officier du Ministère Public l’auteur présumé de l’infraction ainsi que le dossier comprenant les premiers éléments de l’interrogatoire.
Et dans son article 25, ce code stipule qu’en cas de crime ou délit flagrant, l’OPJ à compétence générale le plus proche qui en est avisé, informe immédiatement le Procureur de la République, se transporte sur les lieux sans aucun retard, aux fins de constater l’infraction et de rechercher les circonstances dans lesquelles elle a été commise. « Il veille à la conservation des indices susceptibles de disparaitre et tout ce qui peut servir à la manifestation de la vérité. » L’OPJ saisit les armes et instruments qui ont servi à commettre le crime ou qui était destinés à le commettre, ainsi que tout ce qui paraît avoir été le produit de ce crime. « Il présente les objets saisis, pour reconnaissance, aux personnes qui paraissent avoir participé au crime et aux témoins s’ils sont présents. »
Coronavirus, une aubaine pour certains
A Makamba, le 20 juillet 2020, la police a présenté 12 personnes à la presse. A cette occasion, Pierre Nkurikiye, son porte-parole, indique que ces gens sont accusés de dévaliser les Burundais qui rentrent de la Tanzanie via la Malagarazi.
Il rappelle que depuis longtemps, des Burundais se rendent clandestinement en Tanzanie à la recherche du travail. Avec la pandémie de coronavirus, certaines gens de la zone Bigina élaborent un plan pour extorquer les biens et l’argent de ces migrants sur leur chemin de retour. « Des guetteurs sont même envoyés en Tanzanie pour identifier ceux qui vont rentrer et leurs bagages». Ces Tanzaniens et Burundais vont mettre en place un système d’échange d’informations.
Avant la pandémie, pour rentrer au Burundi, via la Malagarazi, on déboursait 2000BIF pour la pirogue, 1500BIF pour la moto et 3000BIF pour le transport jusque dans la province natale. Ces prix vont être revus à la hausse avec le coronavirus. Ils sont fixés à 50 mille BIF pour la pirogue, 15mille BIF pour la moto et 30mille BIF pour arriver dans la province d’origine. « C’est d’ailleurs avec cet enrichissement illicite que certains vont se procurer des voitures.» Ici, le porte-parole de la police donne l’exemple d’Alexis Arakaza alias Mahwera, un ancien motard, qui s’est déjà procuré une voiture sur laquelle il a écrit : ‘’Asante Corona’’.
D’après lui, c’est vraiment déplorable de constater que dans ce groupe, il y a des administratifs. Cas de Paul Rwajekera, chef de zone Bigina, Léonidas Ntakirutimana, chef de colline Mudaturwa et Lameck Ndayizeye, chef de colline Bigina.
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