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À Malabo, les pays ACP en désaccord avec les mesures commerciales de l’UE

05/05/2013 Commentaires fermés sur À Malabo, les pays ACP en désaccord avec les mesures commerciales de l’UE

Pour les dirigeants des pays de l’ACP, le sommet de Malabo a été l’occasion de dénoncer certaines pratiques de l’UE qui leur sont défavorables.

<doc6527|left>Les chefs d’Etat des pays ACP déplorent de nombreux règlements, législations et autres mesures non tarifaires adoptés par l’UE qui constituent des obstacles au commerce des pays ACP.
Ainsi, par exemple la suppression des quotas à l’importation du sucre par la commission européenne qui réglemente l’importation dans l’Union Européenne du sucre provenant des fournisseurs des Etats ACP et d’autres pays moins avancés. Les Etats ACP regrettent que cette suppression entraîne un risque accru d’instabilité et d’incertitude sur le marché, comme l’indiquent plusieurs études.

La révision du système européen de préférences généralisées (un système où les pays développés appliquent des droits de douane plus bas aux produits en provenance des pays pauvres) tend à priver les pays à revenu intermédiaire et ceux qui n’ont pas signé un APE (Accord de Partenariat Economique) du bénéfice des dispositions relatives au Système de préférences généralisées (SPG). Pour cette révision, les Chefs d’Etat des ACP dénoncent le fait d’utiliser le revenu national par habitant comme seul critère de classement des pays en termes d’éligibilité au régime SPG. Pour les ACP, la prise en compte d’autres variables telles que la taille du pays, l’importance économique et démographique, le niveau de l’endettement, la vulnérabilité, l’enclavement, les situations de conflit et post-conflit, l’aridité climatique et la vulnérabilité aux catastrophes naturelles pourraient permettre que les pays ACP dont la majorité des PMA (40 sur 79 Etats) profitent des avantages de ce SPG.

Le problème des revenus des exportations et la productivité

Ces mêmes préférences affectent la compétitivité des produits d’exportation importants pour les ACP, selon les déclarations des chefs d’Etat. Car les revenus issus des exportations ne permettent pas aux pays de continuer à hausser la productivité afin de produire des biens et services qui satisfont aux normes internationales du marché tout en maintenant et en augmentant simultanément les revenus réels des habitants des pays exportateurs. Les produits sont moins chers quand ils arrivent au marché. « Les APE semblent détruire nos économies. Puisque même la région du Pacifique qui les a signés n’avance pas économiquement», souligne John Dramani Mahana, président de la République du Ghana.

Les différences dans les régimes commerciaux appliqués par l’UE à l’endroit des ACP créent aussi des mécontentements pour les dirigeants du groupe. Selon eux, c’est passer outre les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), exigeant les mêmes régimes commerciaux pour tous les Etats ACP. Ces derniers s’inscrivent en faux contre certaines pratiques de l’UE de négocier les régimes commerciaux pour les Etats, à titre individuel.

Par ailleurs, les chefs d’Etat estiment que ces régimes différents compromettent le processus d’intégration régionale dans le sens où un pays se trouvant dans un bloc régional donné peut se retrouver entrain de ne pas respecter le tarif extérieur commun mis en place par son bloc à l’endroit des produits en provenance des pays tiers.

A propos de l’énergie …

Les ACP constatent qu’ils disposent d’énormes potentialités en énergie renouvelables (énergie solaire, énergie éolienne, etc) ou non-renouvelables (énergie hydroélectrique) insuffisamment inexploitées, du fait de politiques d’exploitation, d’investissement et de valorisation inadaptées. De ce fait, ils sont déterminés à apporter des solutions efficaces au défi de la pauvreté énergétique, en mettant en place un programme tous-ACP pour la promotion des investissements dans le secteur des énergies renouvelables.

A travers ces ACP, le Burundi pourra aussi trouver une solution partielle à son problème énergétique, comme l’indique Gervais Rufyikiri, le deuxième-vice Président de la république, qui avait pris part au sommet. « Nous sommes en négociations très avancées avec la Banque Européenne d’investissement pour appuyer la construction des barrages sur Jiji et Murembwe. Tout cela c’est dans le cadre de partenariat ACP-Union Européenne», mentionne-t-il.

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