A la veille du rapatriement de plus de 11 mille réfugiés Burundais du camp de Mutabila, en Tanzanie, la population de Makamba craint la recrudescence des conflits fonciers. Le gouverneur tranquillise.
La province de Makamba connaît beaucoup de conflits fonciers entre rapatriés et résidents. Ce phénomène se pose avec acuité surtout dans les communes de Nyanza-lac et Kibago. Certains observateurs avisés indiquent que la situation risque de se compliquer davantage avec le retour de ces rapatriés basés à Mutabila, dont 99% sont des agriculteurs.
Vincent Nibayubahe, gouverneur de Makamba, indique que la province s’apprête à accueillir plus de 11 mille anciens réfugiés avant la fin de l’année.
Il affirme que tout est prêt pour les accueillir dans la dignité. Selon lui, la population de Makamba est déjà sensibilisée pour céder une portion de terre de 50 mètres sur 50 mètres à un rapatrié afin qu’il puisse se construire un logement en attendant qu’il soit totalement réintégré dans la communauté.
Il précise que les centres d’accueil et d’hébergement temporaires pour les sans- références sont en train d’être aménagés dans cette province. Des terres domaniales ont été identifiées dans cette province et seront restituées à l’Etat. Il demande aux agents de la Commission nationale terre et autres biens (CNTB) ainsi qu’aux responsables administratifs de traiter et de gérer les conflits fonciers sans passion ni partialité.
Moins de confiance envers la CNTB
Imelde Nahayo, résidant à Nyanza-Lac, affirme que certaines familles sont aujourd’hui victimes d’une injustice. Selon elle, des médiations, qui avaient été rendues par la CNTB, sont en train d’être modifiées par les agents de la même institution. « Les familles se voient spoliées de leurs terres au profit des familles rapatriées », constate-t-elle. Elle assure que de tels agissements compromettront la réconciliation et la cohésion sociale.
Athanase Masumbuko, président de l’Union des rapatriés Burundais, demande aux autorités administratives de se pencher sur cette question avant qu’il ne soit trop tard.
Certains analystes estiment que le problème foncier à Bururi et à Makamba constitue une bombe à retardement.