Malgré la reprise de leur travail après leur mouvement de grève de vendredi, 9 septembre, les magistrats de Makamba mettent en garde l’administration contre toute ingérence. Pour le gouverneur de Makamba, il ne s’agissait que d’un malentendu.
Un des juges au parquet de Makamba confie : «Nous sommes très contents que le gouverneur soit revenu sur sa décision par une lettre administrative en soulignant que les jugements rendus par les magistrats sont les seuls valables. » L’arrêt du travail était consécutif aux deux décisions du gouverneur.
24 août 2011. Le gouverneur avait adressé une correspondance à l’administrateur communal de Nyanza-lac l’informant que la parcelle de 21 mètres sur 23 se trouvant dans la zone Kabonga appartient définitivement à Orène Ntayimpereye sur décision de l’administration.
Pourtant la justice avait tranché en faveur d’Emmanuel Magorwa, qui en revendiquait aussi la propriété. Le gouverneur terminait sa lettre en demandant à l’administration d’exécuter cette décision. La même procédure se répétait au 31 août 2011 quand le numéro un de Makamba adresse une autre correspondance à Salvator Ntibihari habitant dans la commune Mabanda. Il lui ordonnait de suspendre toute activité sur sa parcelle.
Pourtant dans une affaire de conflit foncier qui l’opposait à un certain Lazard Manyurane, la justice avait tranché en faveur de M. Salvator Ntibihari. Un juge confie sous anonymat que le gouverneur n’a pas hésite à demander à Salvator Ntibihari d’attendre que les organes habilités décident à qui appartient réellement cette parcelle : « Quels organes puisque la justice avait déjà rendu son jugement ? » se demande le juge.
Après ces deux correspondances, d’après notre source, les gagnants dans les deux procès, se sont plaints chez les juges. Ce qui a déclenché la grève des magistrats, outrés par cette immixtion dans leur travail.
« Ils se sont précipités à arrêter le travail sans même un préavis de grève »
Vincent Nibayubahe, gouverneur de Makamba minimise : « Il ne s’agissait que d’un mal- entendu. » Pour lui, cette affaire a eu des proportions qu’elle n’aurait pas dû avoir. Il souligne que les autorités administratives ont toujours travaillé en étroite collaboration avec la justice dans sa province. Pour lui, il n’y a eu qu’une erreur et tout est rentré dans l’ordre.
Le gouverneur déplore seulement que des magistrats se soient précipités pour arrêter le travail sans même un préavis de grève pour qu’un accord soit trouvé au préalable, ce qui, selon lui s’est produit : « La preuve est qu’ils ont vite repris leur travail. » Vincent Nibayubahe affirme aussi qu’il respecte l’indépendance de la justice. Toute fois, il rappelle aux magistrats que l’administration est chargée de tout regarder même les jugements rendus par cette justice.
« Ce comportement doit cesser »
Ce lundi, 12 septembre 201, les justiciables attendaient paisiblement devant différents bureaux du parquet de Makamba pour être servis. Dans les couloirs, pourtant, le mouvement de grève de vendredi 9 septembre était sur toutes les lèvres. Certains se réjouissaient de la reprise rapide du travail comme Pascaline Habonimana, présidente du tribunal de Grande Instance.
D’autres fustigeaient encore le comportement du gouverneur et appelaient à la cessation de l’immixtion de l’administration dans les affaires judiciaires. C’est le cas de Enock Bucumi, président du syndicat des magistrats Symabu, section Makamba qui ne décolère pas : « Ce que le gouverneur a fait n’est qu’une immixtion dans les affaires judiciaires. » Pour lui, même en cas d’erreurs judiciaires, ce n’est pas au gouverneur de les corriger mais à l’inspection générale de la justice.
Pis encore, Enock Bucumi confie que cette immixtion n’est pas la première : « le conseiller principal du gouverneur a fait libérer, le 10 août, deux hommes au cachot du commissariat sans tenir compte de la justice. Nous n’avons pas grevé.» Le syndicaliste explique qu’un certain Benoît Butunu avait pris des photos en plein procès sans autorisation tandis que Osé Ntirampeba avait porté de faux temoignages dans un procès : « Le juge les a envoyé au cachot conformément à la loi. Mais à notre surprise, un officier de la police judiciaire les a libérés sur ordre du conseiller principal du gouverneur. »
Selon lui, ce comportement doit ces
Malgré la reprise de leur travail après leur mouvement de grève de vendredi, 9 septembre, les magistrats de Makamba mettent en garde l’administration contre toute ingérence. Pour le gouverneur de Makamba, il ne s’agissait que d’un malentendu.
Un des juges au parquet de Makamba confie : «Nous sommes très contents que le gouverneur soit revenu sur sa décision par une lettre administrative en soulignant que les jugements rendus par les magistrats sont les seuls valables. » L’arrêt du travail était consécutif aux deux décisions du gouverneur.
24 août 2011. Le gouverneur avait adressé une correspondance à l’administrateur communal de Nyanza-lac l’informant que la parcelle de 21 mètres sur 23 se trouvant dans la zone Kabonga appartient définitivement à Orène Ntayimpereye sur décision de l’administration.
Pourtant la justice avait tranché en faveur d’Emmanuel Magorwa, qui en revendiquait aussi la propriété. Le gouverneur terminait sa lettre en demandant à l’administration d’exécuter cette décision. La même procédure se répétait au 31 août 2011 quand le numéro un de Makamba adresse une autre correspondance à Salvator Ntibihari habitant dans la commune Mabanda. Il lui ordonnait de suspendre toute activité sur sa parcelle.
Pourtant dans une affaire de conflit foncier qui l’opposait à un certain Lazard Manyurane, la justice avait tranché en faveur de M. Salvator Ntibihari. Un juge confie sous anonymat que le gouverneur n’a pas hésite à demander à Salvator Ntibihari d’attendre que les organes habilités décident à qui appartient réellement cette parcelle : « Quels organes puisque la justice avait déjà rendu son jugement ? » se demande le juge.
Après ces deux correspondances, d’après notre source, les gagnants dans les deux procès, se sont plaints chez les juges. Ce qui a déclenché la grève des magistrats, outrés par cette immixtion dans leur travail.
« Ils se sont précipités à arrêter le travail sans même un préavis de grève »
Vincent Nibayubahe, gouverneur de Makamba minimise : « Il ne s’agissait que d’un mal- entendu. » Pour lui, cette affaire a eu des proportions qu’elle n’aurait pas dû avoir. Il souligne que les autorités administratives ont toujours travaillé en étroite collaboration avec la justice dans sa province. Pour lui, il n’y a eu qu’une erreur et tout est rentré dans l’ordre.
Le gouverneur déplore seulement que des magistrats se soient précipités pour arrêter le travail sans même un préavis de grève pour qu’un accord soit trouvé au préalable, ce qui, selon lui s’est produit : « La preuve est qu’ils ont vite repris leur travail. » Vincent Nibayubahe affirme aussi qu’il respecte l’indépendance de la justice. Toute fois, il rappelle aux magistrats que l’administration est chargée de tout regarder même les jugements rendus par cette justice.
« Ce comportement doit cesser »
Ce lundi, 12 septembre 201, les justiciables attendaient paisiblement devant différents bureaux du parquet de Makamba pour être servis. Dans les couloirs, pourtant, le mouvement de grève de vendredi 9 septembre était sur toutes les lèvres. Certains se réjouissaient de la reprise rapide du travail comme Pascaline Habonimana, présidente du tribunal de Grande Instance.
D’autres fustigeaient encore le comportement du gouverneur et appelaient à la cessation de l’immixtion de l’administration dans les affaires judiciaires. C’est le cas de Enock Bucumi, président du syndicat des magistrats Symabu, section Makamba qui ne décolère pas : « Ce que le gouverneur a fait n’est qu’une immixtion dans les affaires judiciaires. » Pour lui, même en cas d’erreurs judiciaires, ce n’est pas au gouverneur de les corriger mais à l’inspection générale de la justice.
Pis encore, Enock Bucumi confie que cette immixtion n’est pas la première : « le conseiller principal du gouverneur a fait libérer, le 10 août, deux hommes au cachot du commissariat sans tenir compte de la justice. Nous n’avons pas grevé.» Le syndicaliste explique qu’un certain Benoît Butunu avait pris des photos en plein procès sans autorisation tandis que Osé Ntirampeba avait porté de faux temoignages dans un procès : « Le juge les a envoyé au cachot conformément à la loi. Mais à notre surprise, un officier de la police judiciaire les a libérés sur ordre du conseiller principal du gouverneur. »
Selon lui, ce comportement doit cesser. Le gouverneur doit, souligne-t-il, collaborer avec le tribunal de Grande Instance, s’il estime qu’il y a erreurs judiciaire et non pas prendre des décisions contraire aux jugements rendus par des magistrats : « Il doit en faire part à l’inspection générale de la justice. » Aux justiciables, le syndicaliste demande de faire recours chaque fois qu’ils se sentent lésés, au lieu de se plaindre au gouverneur, pensant contourner ainsi la justice.
ser. Le gouverneur doit, souligne-t-il, collaborer avec le tribunal de Grande Instance, s’il estime qu’il y a erreurs judiciaire et non pas prendre des décisions contraire aux jugements rendus par des magistrats : « Il doit en faire part à l’inspection générale de la justice. » Aux justiciables, le syndicaliste demande de faire recours chaque fois qu’ils se sentent lésés, au lieu de se plaindre au gouverneur, pensant contourner ainsi la justice.