Mardi 16 juillet 2024

Économie

Mairie de la ville de Bujumbura : des cabaretiers en colère

Mairie de la ville de Bujumbura : des cabaretiers en colère
Des cabaretiers réunis dans une rencontre avec le maire de la ville de Bujumbura le 19 décembre
02/01/2020 Commentaires fermés sur Mairie de la ville de Bujumbura : des cabaretiers en colère

Les bistrots, sous peine d’amende doivent fermer plus tôt. La décision du maire de la ville de Bujumbura, provoque de nombreuses conséquences Les cabaretiers accusent un manque à gagner énorme. Des plaintes fusent de partout.

Dossier réalisé par Rénovat Ndabashinze, Alphonse Yikeze, Pierre Claver Banyankiye, Hervé Mugisha, Mariette Rigumye et Fabrice Manirakiza

« Nous revenons à l’époque du président Bagaza qui voulait nous faire boire du lait», lance avec un brin d’humour un propriétaire d’un bistrot. C’était lors d’une réunion organisée par le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, avec les cabaretiers le 19 décembre dernier.

Tous ont fustigé la décision d’ouvrir les bistrots de 17 heures jusqu’à 21 heures. «Nous voulons travailler 24 heures sur 24 heures comme les autres pays de l’EAC», indique un autre cabaretier.

Pour nombre de propriétaires de bars, ils ne comprennent pas cette décision. «Vous dites que la sécurité est totale. Pourquoi alors cette décision?», s’interroge un autre cabaretier.

«Quid des impôts et des taxes qui n’ont pas diminué avec cette décision? », renchérit un autre. Les propriétaires des bistrots ont évoqué le risque de licencier leurs employés.

«Nos travailleurs sont des étudiants. Nous risquons de les renvoyer. Que vont-ils devenir?». Plusieurs propriétaires de cabarets travaillant tout près des marchés ont demandé d’ouvrir à 10 heures, car les marchés sont déjà fermés pendant les heures fixées par la Mairie de Bujumbura.

«La plupart de nos clients viennent de l’intérieur du pays. Ils doivent retourner chez eux, mais souvent ils ont envie de manger et de boire une bière. C’est difficile de leur refuser une bouteille d’alcool ».

Les autres intervenants ont évoqué la question des fêtes comme les dots et des mariages. Le maire de la ville a répondu que, dans ce cas, il faut aviser les autorités administratives et policières.

Toutefois, des propriétaires des cabarets se sont plaints du comportement de certains policiers. «Ils débarquent dans les tavernes et renversent les boissons de nos clients». Le commissaire régional de la police a reconnu que les policiers n’ont pas le droit d’entrer dans les bistrots.

Dans l’émission publique de ce jeudi 26 décembre 2019, le chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, a indiqué que cette mesure ne cause aucun problème à l’économie nationale. «Nous sommes responsables de la sécurité des Burundais. Vous pouvez boire même à la maison ».

Dans les quartiers, les pertes ne font que s’accumuler

Au cabaret communément appelé «Mu Gatoke», non loin du siège de la BCB, le gestionnaire est désemparé. «Avant cette décision du maire, nous pouvions écouler dix caisses de Primus, 20 d’Amstel et 5 de Fanta. Mais aujourd’hui, c’est à peine qu’on termine la moitié de ces caisses toutes catégories confondues », se lamente-t-il.

Selon lui, cela touche même la cuisine. «D’habitude, ici on commençait à servir vers 11 heures. Et nos clients commandaient des brochettes, ou déjeunaient ici. Et d’un coup, ils prenaient aussi des boissons».

Aujourd’hui, il indique que les pertes sont déjà évaluées en millions de francs burundais. «Comment allons-nous continuer à payer les impôts, les loyers,… dans une telle situation ? », s’interroge-t-il.

Et de signaler que si cette décision du maire reste maintenue, ils vont tout simplement fermer les portes. Dans les bars situés au centre-ville, ce cabaretier trouve que l’heure de fermeture fixée à 21 heures ne pose pas beaucoup de problèmes.

Et de demander qu’on fixe au moins l’heure d’ouverture à 12 heures. Mêmes lamentations à Bwiza qui compte beaucoup de bars. A la deuxième avenue, l’endroit appelé communément Ku Michopo, les responsables des bars et les rôtisseurs ne savent plus à quel saint se vouer.

Bwiza, à l’endroit communément appelé Ku Michopo

«Ici, c’est un endroit privilégié pour les amateurs des Michopo. Aujourd’hui, la consommation a nettement diminué parce qu’avant, nos clients pouvaient rester jusqu’à 23 heures », raconte un rôtisseur rencontré sur place.

Avec cette décision du maire, les gens préfèrent prendre quelques boissons et rentrer chez eux. Un autre cabaretier de Bwiza ajoute que chez lui, la consommation des boissons a diminué à plus de 50%.

Par conséquent, trois de ses six serveurs ont déjà été renvoyés. Au Bar Nyabisumo, sis à la 5ème Avenue dans le quartier de Bwiza, le responsable de la cuisine indique qu’avant la décision du maire on écoulait en moyenne dix kg de viande par jour. «Mais actuellement, la consommation oscille autour de 4 kg par jour.»

Ce jeune homme demande que l’heure d’ouverture soit fixée à 15 heures et celle de fermeture à 22 heures. Côté consommation des boissons, un homme rencontré non loin de ce bar est dépassé : « Que voulez-vous qu’on vous dise. Tout simplement, cette décision du maire fait reculer le pays et les familles».

Idem à Nyakabiga. Au Bar Umubano, sis à la 13ème avenue, le gestionnaire fait état de pertes énormes. Trois serveurs sont déjà au chômage. Lui, il préférerait qu’on fixe l’heure d’ouverture à 16 heures et celle de fermeture à 22 h 30.


Les employés paient l’addition

Le Campero club récemment sanctionné suite au non-respect de la décision du maire de la ville de Bujumbura concernant les heures
d’ouverture des bistrots.

15 heures. Nous sommes dans un bar-restaurant de la zone Rohero. Un coin plutôt calme. A l’entrée du bar, c’est le désert. Après quelques coups frappés au portail, un employé arrive pour ouvrir.

Sa méfiance est perceptible. C’est que pour profiter d’une rasade de bière à cette heure-ci, il faut avoir avisé le patron des lieux pour éviter les visites surprises de la police.

Iwacu explique à l’employé les motifs de sa présence. Ce dernier est circonspect, mais donne finalement accès à la taverne. Le périmètre d’accueil des clients est assez réduit.

Une bande d’amis bavarde gaiement à une table. Ce sont les seuls clients de la pièce. «Il se peut que ce soient les seuls clients qu’on ait pour la journée», dit V.K, l’employé qui a ouvert la porte à l’entrée.

25 ans, taille moyenne, chemise bleue et jeans, il est dans le secteur des bars-restaurants depuis cinq ans et travaille comme cuisinier voilà presque un an. Il était présent lors de la récente réunion tenue par le maire de la ville et les cabaretiers.

«Certains d’entre nous ont demandé l’ouverture des bars de 15h-23h. C’était un moindre mal, mais même cette proposition a été retoquée.» Il raconte que depuis l’annonce des mesures du maire, il a vu son salaire baisser de 30%.

«Je suis célibataire, mais je prends en charge une partie de ma famille. Quand je leur explique que je gagne beaucoup moins qu’avant, ils pensent que je mens. C’est pénible.» En plus, il doit supporter les récriminations du propriétaire de son logement alors que son salaire arrive au compte-gouttes.

«Quand j’ai commencé ce métier, je fourmillais de projets pour l’avenir. Aujourd’hui, je nage dans le désespoir.» R.M était serveur dans un bistrot de Kinindo, une banlieue résidentielle au sud de Bujumbura. T-shirt blanc et pantalon noir, cet homme d’une trentaine d’années a perdu son emploi suite à la restriction des heures d’ouverture des bars.

Rencontré à son ancien lieu de travail, il révèle que le cabaret employait quatre personnes. «Aujourd’hui, il n’en reste qu’un.» Tout autour du comptoir, les chaises sont vides. Trois jeunes jouent au billard.

«Je suis père de deux enfants. Mon épouse ne peut même plus s’offrir du sel et de l’huile à l’épicerie. C’est à peine si moi-même j’arrive à me nourrir.» Au moment de partir, son ami assis à ses côtés et un peu ivre balance: «Les bars devraient ouvrir 24h/24 comme dans les autres pays.»

Le Campero club récemment sanctionné suite au non-respect de la décision du maire de la ville de Bujumbura concernant les heures d’ouverture des bistrots.

La commune Muha se meurt

Certains bars risque de mettre la clé sous le paillasson

La décision du maire de la ville de fermer les débits de boissons à 21h ne cesse pas de se répercuter sur les activités des cabaretiers de cette commune de la capitale économique.

A l’unanimité, ils demandent le réaménagement de ladite mesure. «Au risque de mettre la clé sous le paillasson. Que faire? Il faut bien continuer à vivre », la réplique lancinante sur toutes lèvres des tenanciers de bars de cette commune.

De Kinindo à Kanyosha en passant par Musaga, tous les propriétaires de bars sont remontés. En témoigne Ndorere, le patron du très réputé bar se trouvant dans le quartier Kinanira III.

Rien qu’en trois semaines, il témoigne que ses recettes ont chuté de 25%. D’après lui, si rien n’est fait dans les plus brefs délais, la situation risque de s’empirer et causer des dommages collatéraux. « Si la situation perdure, c’est inévitable, nous allons diminuer notre personnel».

Idem chez Gérard. Depuis la mise en application de cette mesure, les serveurs se lèvent la peur au ventre. «Nous sommes déjà prévenus qu’à tout moment nous pouvons nous retrouver dans la rue ». Un coup dur pour ces jeunes, dont la plupart sont des lauréats des universités.

Même cas de figure pour le bar appelé Casa Pedro, situé au Petit Séminaire de Kanyosha. Oscillant autour de 250 .000 BIF en temps normal, M.C., serveur, confie que les recettes ont chuté de plus de la moitié avec la récente mesure.

Un vrai casse-tête qui s’ajoute à l’actuelle difficulté de s’approvisionner en boissons. Face à cet état de fait, certains débits ont été contraints d’augmenter le prix à la bouteille.

Certains propriétaires de bars demandent qu’ils soient sanctionnés en fonction de leur chiffre d’affaires. « Certes, nous nous devons de respecter la loi, mais, faut-il qu’il y ait un peu d’équité. Un bar qui vend 5 casiers ne peut pas écoper de la même amende que celui qui en vend 30 ».

Toutefois, une nouveauté. Dans la zone Kanyosha, certains boutiquiers déplorent qu’il y ait certaines « personnes assimilées » aux forces de l’ordre qui se cachent derrière cette mesure pour les racketter.

Outre les propriétaires de bars, les conducteurs de taxi voitures sont touchés par cette mesure. Souvent garés près des bars, ces derniers ont vu leur bénéfice s’effriter.


Deux casiers écoulés par jour au lieu de six

Licenciement du personnel, un manque à gagner important, querelles entre clients et serveurs… sont les grandes conséquences de la décision du maire, dans les bars du nord de la capitale.

Au bar Zanzibar, la mesure a entraîné le licenciement du personnel

Jeudi 26 décembre, il est 11 heures au Bar Kw’Iteka, quartier Kamenge. Innocent, le serveur, et son patron font le contrôle des quittances de l’OBR (Office burundais des recettes).

«Depuis la nouvelle décision du maire, nous enregistrons une perte énorme», raconte le serveur. Il confie qu’avant la décision du maire, six casiers d’Amstel pouvaient être consommés en une seule nuit.

Aujourd’hui, c’est à peine si deux caisses sont écoulées. «Je ne comprends pas pourquoi cette décision vient en 2019, alors qu’en 2015 nous travaillions même jusqu’à minuit.»

Innocent et son patron ne sont pas les seuls à se lamenter. Au Bar Chez Célestin, de la 11ème avenue Twinyoni, le propriétaire indique qu’il enregistre une grande perte.

Son bar a une certaine renommée pour sa bonne viande de porc «akabenz ». M. Ndayikengurukiye indique qu’avant la mesure, les clients pouvaient consommer 2 porcs, en une journée. Mais aujourd’hui, c’est à peine s’ils en consomment un. «Si les clients arrivent à consommer un porc et demi, je rends grâce à Dieu.»

Les clients et le personnel n’ont pas été épargnés

Anne Ndikuriyo, gérante du bar dit ‘’Kwa député’’, quartier Kigobe, soulève l’intensification des conflits et des incompréhensions des clients à l’endroit des cabaretiers, depuis la décision du maire.

Pire, le licenciement du personnel. «C’était à 21 h qu’on commençait à recevoir beaucoup de clients », témoigne cette gérante. « Comment oserais-je dire à mon client de laisser sa bière à peine consommée et rentrer ? »

Elle confie que les querelles entre elle et ses clients se sont intensifiées. Et surtout quand l’heure de fermeture sonne. En plus de ces querelles, Mme Ndikuriyo raconte aussi que pour ne pas être arrêtés par la police, les clients la mettent sous pression. A cause de cela, elle se trompe dans les factures des clients.

Malgré la perte qu’enregistre son bar depuis la décision du maire, Anne Ndikuriyo se dit soulagée, le personnel n’est pas encore affecté. Cependant, elle précise que si la mesure persiste, il y aura diminution du personnel.

Sur les 11 employés (serveurs et rôtisseurs) que comptait ce bar, il en reste D’après Thierry Nkurunziza, propriétaire de ‘’Kw’ibuye’’, un autre bar de la zone Ngagara, si le maire ne revient pas sur sa décision, les petits cabarets seront obligés de fermer les portes. «Comment pourrions-nous payer les impôts, les employés et nourrir nos familles, si nous travaillons à perte ?», se demande-t-il.

Sur les sept serveurs qu’il employait, il ne reste que quatre. Ces témoins précisent qu’ils ont fait plusieurs réunions avec leurs administratifs respectifs pour leur demander de plaider en leur faveur auprès du maire. Tous ces cabaretiers demandent au maire d’annuler ou de revoir cette mesure. Au moins rajouter une heure de plus…


Nouvelle épine dans le pied de l’économie

Stany Ngendakumana : «Nous n’avons pas encore évalué l’impact de cette mesure sur recettes générées par la taxe de consommation sur la bière, limonade et l’eau minérale»

Selon certains analystes, cette mesure est un véritable coup de massue pour les tenanciers de bistrots. Elle réduit le nombre d’heures de travail. Désormais, ils n’ont plus que deux heures d’activité par jour.

Avant la mesure, ils travaillaient jusqu’à l’aube, soit plus de 8 heures par jour. Plusieurs bars fermaient à 1h du matin. Après un mois, les faits sont têtus. Le trésor public en fait les frais.

Une source proche de l’Office burundais des recettes (OBR), révèle sous couvert d’anonymat qu’un mois après l’entrée en vigueur des mesures du maire de la vie, l’OBR a encaissé un manque à gagner de plus de 2 milliards de BIF de taxe de consommation sur la bière, limonade et eau minérale.

Stany Ngendakumana, porte-parole de l’OBR, balaie ces informations d’un revers de la main. Il confie qu’il ignore d’où vient cette information. «Nous n’avons pas encore évalué l’impact de cette mesure sur les recettes générées par la taxe de consommation sur la bière, limonade et l’eau minérale».

Il indique que les informations fiables sur le manque à gagner peuvent être fournies par la Brarudi, le premier contributeur de la taxe de consommation sur les bières et les limonades.

Pour rappel, dans le budget général de l’Etat 2019 /2020, sur plus 854 milliards BIF de recettes fiscales prévues, plus de 103 milliards seront rapportés par la taxe de consommation sur la bière, limonade et l’eau minérale. En outre, le trésor public perd également une partie de l’impôt sur le bénéfice et l’impôt locatif.

Les bars fermés paient chaque année l’impôt sur bénéfice. Les propriétaires des bistrots en location s’acquittent annuellement de l’impôt locatif. Pour celles qui continuent à fonctionner tant bien que mal, elles verront leur chiffre d’affaires dégringoler et une hausse des impôts s’ensuivra.

Les emplois perdus

Ce n’est plus un secret. Certains bars et bars restaurants ont été fermés pour avoir violé ladite mesure. On cite notamment Campero Club, Mutima Bar, Confiance Bar, la Confiance, Impérial Bar, Guerra Plaza Kamenge, Treibeka et Chez Damas (Cibitoke 6ème avenue)… des bars-restaurants fermés pour avoir fait fi des mesures prises par la mairie.

Les conséquences sont multiples et complexes. Ces bars fermés employaient des serveurs. Ils ont embauché beaucoup de jeunes qui n’ont pas pu avoir un emploi sur le marché du travail.

Ces derniers ont perdu leur travail et leurs familles souffrent en ce moment. Ces derniers ne peuvent pas se nourrir, payer leurs loyers, soigner leur famille et éduquer leurs enfants.

L’impact de ces mesures touche également certaines entreprises publiques comme la Regideso. La consommation en eau et en électricité doit diminuer, car ces bars consomment beaucoup d’énergie pour conserver les boissons et les aliments comme la viande.

En outre, ces derniers utilisent beaucoup d’eau pour laver les verres, nettoyer et entretenir les toilettes, etc. Aussi, ils sont facturés aux tarifs commerciaux. Suite à cette mesure, certains bars doivent à tout prix diminuer le personnel pour tenir le coup.

D’autres seront obligés de fermer les portes parce qu’ils ne peuvent ni payer leurs employés et le loyer ni rembourser les prêts contractés auprès des banques et des microfinances.

Malheur aux propriétaires qui font louer leurs maisons aux tenanciers. Certains ne vont pas percevoir leur loyer. D’autres verront les clients remettre les bâtiments.

Ainsi, les propriétaires qui misent sur le revenu locatif pour survivre auront des problèmes. Ceux qui ont contracté des crédits ne pourront pas rembourser.

Les commerçants ambulants pénalisés

Les autres personnes frappées par cette mesure sont les commerçants ambulants. Les vendeurs de cartes de recharges et les commerçants ambulants en souffrent.

Ils sont considérés comme des commerçants informels. Ici, il faut d’abord rappeler que le secteur informel se présente comme un véritable « amortisseur de choc » dans les pays en voie de développement comme le Burundi.

Ce secteur adoucit les conditions de la création des emplois. Par ailleurs, l’informel est l’un des outils de lutte contre la pauvreté. Ce commerce ne se soumet à aucune règlementation ou du moins partiellement, booste l’action des nouveaux entrepreneurs dans un monde à économie rampante.

Que dit la loi ?

La loi du commerce burundais autorise le commerce ambulant sur tout le territoire national. Pour exercer ce métier, les commerçants sont tenus d’avoir un extrait du registre de commerce délivré gratuitement. Ils portent également des badges et des gilets d’identification.

L’article cinq de l’ordonnance du 3 novembre 2016 stipule que : «Sur demande expresse du commerçant ambulant, un extrait du registre de commerce ambulant lui est délivré gratuitement.»

Et l’article dix de cette ordonnance prévoit des sanctions aux contrevenants: «Le préposé à la délivrance de l’extrait du registre de commerce ambulant qui ne respecte pas cette ordonnance en soumettant la délivrance de l’extrait du registre de commerce ambulant à une condition ou qui, sans justification légitime ne délivre pas l’extrait sur-le-champ est passible d’une amende de 10 000 BIF à 200.000 BIF».

Selon l’article 2 de l’ordonnance du 3 novembre, certains produits sont interdits au commerce ambulant. Ce sont notamment les médicaments et les produits médicaux, les articles en métal précieux, les articles d’horlogerie, les pierres précieuses et semi- précieuses, les billets de loterie, les toxiques, les eaux distillées et non distillées, les appareils médicaux et orthopédiques, les boissons spiritueuses, les appareils d’optique et de lunetterie a l’exception des lunettes solaires sans effet correcteurs, les appareils électriques et électroniques ainsi que leurs accessoires, les bijoux et autres que ceux fabriqués en métal précieux, les produits d’imitation et les produits cosmétiques.

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