« Les bus ne sont pas disponibles. Nous sommes vraiment fatigués. On est obligé de marcher des kilomètres chaque matin pour rejoindre son poste de travail au centre-ville et le soir pour rentrer », se lamente un habitant de Kanyosha dans le sud de la mairie de Bujumbura rencontré ce matin 26 avril. Il raconte qu’il est souvent en retard à cause du manque de déplacement.
A 7 heures dans la matinée de ce mardi 26 avril, et même ce mercredi, plusieurs habitants de la zone Musaga attendaient les bus sur différentes avenues.
A l’arrivée d’un bus, après une longue durée d’attente, c’est la ruée, il faut jouer des coudes pour pouvoir entrer. Seuls les plus forts ou les plus malins obtiennent des places.
Désespérés, d’autres décident de marcher pour ne pas être en retard. Des groupes d’hommes, de femmes, d’enfants en uniforme se déplacent à pied pour se rendre au centre-ville.
« La situation devient plus compliquée. Ces dernières semaines, le manque de bus se remarquait au centre-ville surtout la nuit tombée, mais aujourd’hui on doit aussi marcher pour aller au travail les matins », regrette une quinquagénaire, habitant à Musaga. Elle soutient que le manque de déplacement rend la vie plus chère dans la ville de Bujumbura.
Même son de cloche avec les habitants des quartiers du nord de la ville de Bujumbura. Des longues files d’attente pendant la nuit forcent certains à rentrer à pied malgré de longues distances à parcourir.
« Au lieu de passer des heures sur la file d’attente en ville, je préfère marcher. Malheureusement, la situation est devenue la même les matins quand on doit quitter les quartiers pour vaquer au travail. C’est stressant », fustige un habitant de la zone Kamenge.
Des spéculations sur les prix de transport
« Avec la pénurie du carburant, des conducteurs maltraitent les clients. Lorsqu’on paie 500 BIF pour un trajet où on devrait payer 450 BIF, ils retiennent tout sous prétexte qu’ils n’ont pas d’échange », se plaint un passager rencontré dans le centre-ville. Et de déplorer que certains bus transportent un nombre de passagers supérieur à leur capacité.
Pour ceux qui ne supportent pas l’attente des bus et trouvent mal à marcher, recourent aux taxis. Ils dénoncent la hausse démesurée des prix de transport.
« Ces derniers jours, on prenait un taxi à quatre et payait 1.500 BIF chacun pour arriver à Kanyosha. Hier, les taximen ont profité du manque de bus pour doubler les prix », regrette une passagère habitant la zone Kanyosha. Elle appelle l’administration et la police à protéger la population contre ces spéculations.
Les conducteurs de bus nient toute spéculation sur les prix de transport : « Malgré la pénurie du carburant, nous n’avons pas haussé les prix. Nous attendons une décision émanant de la haute autorité ». Néanmoins, ils demandent le ministère chargé de Transport de revoir les prix.
Pour les conducteurs de taxis, la hausse des prix du transport est évidente : « On peut passer même trois jours sans carburant. Plusieurs stations-services sont sèches. Il faut recourir au marché noir pour acheter un litre à un prix variant entre 5 000 et 15 000 BIF », explique un taximan. Et d’appeler le gouvernement à prendre des mesures adéquates pour juguler la pénurie du carburant.
Bah ! Demandez des comptes au pouvoir élu en place !!! C’est à lui de gérer.