Samedi 23 novembre 2024

Archives

Mairie de Bujumbura : peur sur Buterere

28/08/2011 Commentaires fermés sur Mairie de Bujumbura : peur sur Buterere

Les habitants de la commune urbaine de Buterere (nord-ouest de Bujumbura) sont en proie à une peur panique depuis l’assassinat de l’épouse et la fille d’Athanase Barampama, le 17 août dernier. Ils demandent à l’administration et à la police de renforcer la sécurité.

Buterere 2, à la 2ème avenue n°9. A une centaine de mètres de la route macadamisée. Les habitants vaquent à leurs activités quotidiennes comme à l’accoutumé. Des boutiques sont ouvertes. Les rues grouillent de monde. Pourtant, les gens ont peur de circuler au-delà de 20 heures dans ce secteur. « La sécurité n’y est pas garantie », confie Athanase Barampama.

Assis devant sa maison, il tient dans ses mains les dix douilles des balles qui ont tué sa femme et sa fille. Puis, il lâche avec colère: « Le gouvernement proclame à longueur de journée que la sécurité est totale au Burundi. Si c’était le cas, Jeannette Ntibazorirya,  ma femme, et Jocelyne Nkurunziza, ma fille, seraient toujours en vie. »

Sa femme et sa fille tuées par un commando

Que s’est-il passé mercredi 17 août 2011 ? Athanase Barampama indique qu’il est arrivé à la maison vers 18 heures car il devait se rendre en Ouganda le lendemain. Après avoir déposé son passeport et 700 $, se souvient-il, il est parti partager un verre avec des amis. Une heure après, il a reçu un appel de Jocelyne Nkurunziza, sa fille. « Elle m’informait que des gens me cherchent à la maison. »

Arrivé chez lui, Athanase Barampama remarque trois hommes à l’intérieur de sa cour. Il les salue et rentre dans sa maison : « J’ai pensé que c’était des ouvriers de ma femme. » Il trouve deux autres devant la porte de sa chambre. L’un d’eux, confie-t-il, l’éblouit avec sa lampe-torche et lui ordonne de se coucher par terre. « C’est à ce moment que j’ai réalisé que ma femme et ma fille étaient allongées à côté de moi », se souvient-t-il.

Athanase Barampama affirme que l’un de ces hommes a voulu savoir qui était Maman Jojo (diminutif de Jocelyne). Et la femme de répondre que c’était elle-même. « Un des hommes a instantanément tiré sur elle cinq coups de feu. Il m’a enjambé sans rien dire et à tiré cinq autres sur ma fille. » Ces coups n’étaient pas très bruyants parce que, suppose-t-il, le canon du fusil était pointé sur leurs têtes.
Après ce forfait, ces hommes ont pris les 700$, 48 mille Fbu et cinq mille shillings Ougandais et sont sortis. Ces bourreaux lui ont ordonné de rester coucher et de ne pas crier, puis ils sont partis.

Les soupçons

Les soupçons d’Athanase Barampama se dirigent contre Bonito, un démobilisé résidant dans la commune urbaine de Kinama et qui serait un informateur du Service National de Renseignement (SNR) : « Ma femme me disait souvent qu’elle avait peur à cause des menaces que ce Bonito lui proférait. »

<doc988|right>L’histoire remonte à juin 2011, indique-t-il. Son gendre, un policier issu des FNL, est en permission et passe quelques jours chez lui avec son épouse et ses enfants. C’est alors qu’un jour, des policiers accompagnés de Bonito débarquent chez Athanase Barampama. Ils n’ont aucun mandat ; mais et fouillent toute la maison à la recherche de leur compagnon d’armes issu de la rébellion. Mais ils n’y trouvent que le beau-frère de M.Barampama.
Quelques jours, des voisins apprennent que le gendre de M. Barampama était recherché parce qu’il aurait rejoint des « groupes de bandits », selon la terminologie officielle.

« La police devrait patrouiller la nuit et ne pas se cantonner à ses positions »

Les habitants de Buterere disent ne pas comprendre comment des gens peuvent tuer deux personnes à 19 heures sans qu’aucun policier n’intervienne alors que le poste de police n’est pas loin du lieu du drame. Pour eux, l’administration et la police doivent revoir leur plan afin de mieux assurer la sécurité de la population.

Une source administrative à Buterere dit comprendre le chagrin d’Athanase Barampama. Selon elle, la police a promis des enquêtes et l’administration attend leur aboutissement. Pour éviter des cas similaires à la tragédie qui s’est abattue sur la famille Barampama, notre source indique que des réunions ont été organisées dans différents quartiers de la commune entre la population et les comités de paix. « Il a été recommandé de multiplier les patrouilles policières et d’augmenter l’effectif des policiers pour renforcer la sécurité dans la commune. »

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 1 591 users online