Ce vendredi 9 juillet des employés de la mairie chargés de la propreté des différentes places publiques de la ville de Bujumbura ont fait un sit-in devant l’Hôtel de ville pour réclamer leurs salaires impayés et des contrats. La mairie rejette ces accusations.
Leur travail exige de braver le soleil et la poussière, ces femmes et ces hommes, balais et râteaux à la main, font de leur mieux pour rendre la ville propre : « On se lève tôt tous les matins pour balayer les routes de la capitale et les places publiques. C’est notre travail quotidien, notre gagne-pain. On travaille pour la mairie ».
Selon ces balayeurs, la mairie n’a jamais tenue en compte considération leur travail. Elle leur doit des arriérés de salaires. La plupart d’entre eux affirment qu’ils viennent de passer plus de 4 mois sans être payés.
Ils vivent le calvaire : « Cela fait plus de 4 mois que nous n’avons pas reçu nos salaires. Nous sommes dans la misère. Nous avons des familles à nourrir, nous payons de loyer, comment allons-nous vivre sans être payés ? On est en train de nous mettre à la porte parce qu’on ne paie plus de loyer », déplore une balayeuse.
Ce 9 juillet, ils sont allés devant la porte de la mairie pour un sit-in. Ils réclament leurs arriérés de salaires. Ils disent qu’ils travaillent sans contrat et demandent que leurs employeurs règlent cette question : « Si un employé est apprécié, et qu’il continue de travailler, il ne peut pas passer 6 mois ou 7 mois sans avoir un contrat. Mais certains d’entre nous, viennent de faire 17 ans voire plus sans contrat. Quand on ose demander cela on nous que nous sommes des journaliers que nous pouvons être remplacés en un claquement de doigt. Nous appelons le gouvernement d’entendre nos cris et de nous venir en aide ».
La mairie réfute ces accusations
Selon le commissaire municipal de la ’’Brigade Salubrité’’, Alain Nijimbere, ces balayeurs sont en train de proférer des mensonges : « Ce n’est pas 4 mois, car le salaire du mois de mai leur a été donné. Et ceux qui ont fait un sit-in, c’est juste une minorité. Ce ne sont pas tous les balayeurs », a-t-il expliqué.
D’après ce commissaire, ces balayeurs ont été recrutés illégalement même si la mairie n’a jamais voulu les chasser. « C’était pour ne pas les laisser dans le chômage ».
Mais le commissaire municipal de la ’’Brigade Salubrité’’ avoue qu’il arrive qu’il y ait des retards dans le paiement de leurs salaires : « Normalement, les listes de ces balayeurs sont établies dans les communes et on nous les envoie à la mairie pour vérifier ceux qui sont en ordre. Et au niveau de la comptabilité, il arrive des fois que l’argent ne soit pas disponible et dans ce cas les retards deviennent inévitables. C’est comme dans toute autre institution ».
D’après Alain Nijimbere, il serait difficile de donner des contrats à plus de 727 employés : « Les contrats exigent beaucoup de moyens notamment les assurances et autres. Mais nous voulons les mettre dans des coopératives avec lesquelles on va travailler et ces dernières se chargeront de leurs salaires ».
1. « « Cela fait plus de 4 mois que nous n’avons pas reçu nos salaires. Nous sommes dans la misère. Nous avons des familles à nourrir, nous payons de loyer, comment allons-nous vivre sans être payés ? On est en train de nous mettre à la porte parce qu’on ne paie plus de loyer », déplore une balayeuse.
2. Mon commentaire
a). Comment est-ce possible dans RETA MVEYI et dans la Mairie de Bujumbura, la capitale économique du pays?
b). Comment est-ce que cette même Marie va s’assurer pour qu’une compagnie étrangère respecte les droits des travailleurs burundais? Deux poids, deux mesures?
c). Où sont tous les syndicats et tous les défenseurs des droits de l’homme qui sont supposés aider ces braves travailleurs de la Marie?
d). L’Article 83 du Code du travail dit: « Les paiements mensuels doivent être effectués au plus tard huit jours après la fin du mois de travail qui donne droit au salaire… ».
https://www.ilo.org/dyn/natlex/docs/WEBTEXT/34355/64890/F93BDI01.htm
«D’après Alain Nijimbere, il serait difficile de donner des contrats à plus de 727 employés : « Les contrats exigent beaucoup de moyens notamment les assurances et autres. Mais nous voulons les mettre dans des coopératives avec lesquelles on va travailler et ces dernières se chargeront de leurs salaires » ».
C’est hallucinant! La mairie admet choisir de violer le code du travail pour éviter de payer les assurances de ses employés! Si on imagine que quelques-uns de ses employés ont tout de même signé un contrat, on se rapproche d’un milliers d' »ouvriers ». Il serait peut-être plus rentable d’acheter des balayeuses de voirie (véhicules balayeurs): non seulement le travail serait mieux fait, mais aussi plus rapide et sans risque pour la santé de la population. Avec l’équivalent du salaire annuel de ces centaines d’ouvriers, la mairie pourrait acquérir plusieurs de ces véhicules.