Dans un rapport de situation sur la réponse à la pandémie de covid-19 de ce 12 juillet, le centre des opérations d’urgences (COUSP) parle d’une augmentation du taux de positivité. Le maire de la ville de Bujumbura alerte alors qu’il s’observe la violation des mesures barrières dans la capitale économique.
« On constate encore une fois une recrudescence des cas positifs à la covid-19. J’appelle la population à respecter toujours les mesures barrières comme le recommande le ministère de la Santé publique », a indiqué Jimmy Hatungimana, maire de la ville de Bujumbura, ce 12 juillet.
Selon le rapport de situation sur la réponse à la pandémie de covid-19 de ce 12 juillet fourni par le centre des opérations d’urgences de santé publique (COUSP), le Burundi a enregistré 40 cas positifs à la covid-19 dont 21 cas locaux et 19 importés pendant les trois derniers jours. D’après le même rapport, les 21 nouveaux cas de covid-19 dépistés dans la communauté et rapportés au cours des 3 derniers jours proviennent de 365 tests de dépistage, soit un taux de positivité de 5. 75%.
Selon le COUSP, le Burundi connaît en moyenne 27 nouveaux cas par jour au cours des 7 derniers jours contre 11 cas au cours des 7 jours précédents. Jusqu’au 12 juillet, le pays compte 374 cas actifs tous subissant un suivi médical à leurs domiciles.
« On note une augmentation de 142% du nombre de nouveaux cas rapportés au cours des 7 derniers jours par rapport aux 7 jours précédents (soit respectivement 186 nouveaux cas et 77 cas) », lit-on dans le rapport. Le taux de positivité au cours des 7 derniers jours est de 3.78% contre 2.06% au cours des 7 jours précédents.
Quant aux 3 dernières semaines, poursuit le rapport, on note une hausse de 26% du nombre de nouveaux cas communautaires comparé aux 3 semaines précédentes, soit respectivement 352 nouveaux cas et 279 cas.
Le taux de dépistage fléchit aux centres
Les responsables de certains centres de dépistage de covid-19 en mairie de Bujumbura confient que le taux de positivité devient de plus en plus alarmant après des mois d’accalmie.
Selon les responsables du centre de dépistage « Au Bon accueil », basé dans la zone urbaine de Bwiza, on remarque l’augmentation du nombre de gens qui fréquentent le site pour le dépistage de covid-19 depuis la semaine dernière. Selon eux, il y a aussi une augmentation des cas positifs.
« Pour les deux derniers jours, on a enregistré 11 cas sur 78 personnes dépistées. Aujourd’hui, on a atteint 6 cas positifs sur 50 personnes dépistées », révèle un agent de santé rencontré sur ce site, ce 13 juillet. Et d’ajouter qu’on avait enregistré 6 cas positifs sur 42 personnes dépistés du 6 au 8 juillet.
Il regrette que le projet de recherche active des cas contact, financé par l’OMS, vienne de prendre fin en mairie de Bujumbura : « Dans les trois derniers mois, des équipes d’agents de santé étaient déployés dans les quartiers pour identifier les cas contacts, les dépister et donner des médicaments à ceux qui sont positifs. Cela a contribué à la baisse du taux de positivité ». Pour lui, ce projet devrait continuer en ce moment où on constate une recrudescence des cas positifs.
Il appelle à une sensibilisation tous azimuts pour que la population respecte toujours les mesures barrières et se fasse dépister chaque fois qu’elle présente des symptômes ».
Même son de cloche pour un agent de santé rencontré sur le centre de dépistage de Kamenge : « Après des mois d’accalmie, la population semble relâcher les mesures barrières. Un bon nombre de ceux qui présentent les symptômes de la covid-19 restent encore à la maison. Ils pensent à la grippe ».
Pour lui, il faut s’attendre au pire pendant cette période de vacances d’été. Et d’appeler le gouvernement à sensibiliser la population à faire le dépistage et respecter les gestes barrières.
Les mesures barrières généralement violées
Dans le centre-ville en mairie de Bujumbura, la pandémie de covid-19 n’est plus d’actualité. Le lavage des mains et le port des masques pour le transport en commun ne sont pas obligatoires. La distanciation physique n’est pas respectée. Certaines places publiques comme les parkings, les galléries, les magasins, les églises, … ne disposent pas de kits de lavage.
« Il n’y a plus de covid-19 au Burundi. Dieu merci, nous avons retrouvé la vie normale », commente un conducteur de bus desservant le nord de la ville de Bujumbura. Un avis partagé avec d’autres conducteurs et certains passagers.
D’autres passagers disent être conscients de l’existence de la covid-19 malgré le non-respect généralisé des mesures barrières. « Je connais des cas positifs dans mon quartier. Mais, comment puis-je, seule, porter un masque dans un bus plein de gens sans masque ? », s’interroge une femme rencontrée sur le parking desservant le sud de la ville. Elle demande au gouvernement de sensibiliser et surtout prendre des mesures pour réactiver le strict respect des mesures barrières avant que le pire ne se reproduise.
Pour A.D., habitant de la zone urbaine Rohero, la vaccination est la meilleure solution pour prévenir des contaminations massives. Il regrette que cette voie semble ne pas être prioritaire pour le gouvernement du Burundi : « L’acte de consentement qu’une personne doit signer avant d’être vaccinée n’encourage pas la population. Le gouvernement semble s’en laver les mains sur de probables effets secondaires de la vaccination ». Il exhorte le gouvernement du Burundi à lancer une campagne de vaccination pour toute la population.
Selon le COUSP, le cumul national de vaccination est de 16 298 personnes ayant reçu au moins une dose dont 15 720 complètement vaccinés, soit un taux de 0, 12 % de la population générale.