Les prix des denrées alimentaires de première nécessité continuent de monter en flèche depuis ces derniers mois dans la capitale économique Bujumbura. Des vendeurs et des consommateurs broient du noir.
Au marché Bujumbura City Market comme à celui de Cotebu au nord de la ville de Bujumbura, les prix des produits alimentaires de première nécessité, dont le riz, les haricots, les grains de maïs, l’huile, etc., affichent une hausse exponentielle. 1 kg de riz simple qui était à 2600 BIF le mois dernier coûte 3000 BIF, le riz tanzanien s’achète entre 4000 et 4500 BIF alors qu’il était à 3200 BIF les mois derniers. Un bidon de 5 litres de l’huile de palme est passé de 18 mille à 23 mille BIF. 1 kg de grains de maïs est passé de 1000 BIF à 1800 BIF. Pour les haricots, les prix ont augmenté d’un montant variant entre 500 et 1000 BIF.
A 10 heures ce 15 octobre, les clients ne sont pas nombreux dans la partie réservée aux denrées alimentaires au marché Cotebu. Des vendeurs attendent. Chaque fois qu’une personne passe, des vendeurs se mobilisent chacun pour présenter ses « meilleurs » prix. Cependant, certains clients partent sans acheter à cause des prix exorbitants.
« Les prix ne sont plus prévisibles. J’avais l’impression qu’ils avaient augmenté suite à la pénurie du carburant. Il n’y a plus cette pénurie, mais les prix des produits alimentaires montent chaque jour. Comment allons-nous vivre dans cette ville ? », s’inquiète Chantal, rencontrée au marché en train de négocier les prix des grains de maïs.
Pour certains vendeurs, la montée des prix fait qu’ils enregistrent des pertes : « Les revenus dans les familles ne vont pas de pair avec la cherté de la vie. Avec ces prix exorbitants, les clients n’achètent pas nos produits aisément. Certains achètent la moitié de la quantité dont ils ont besoin. Ainsi, il est difficile d’écouler nos stocks ».
D’autres vendeurs préviennent plus d’augmentation des prix dans l’avenir. Ils rejettent des accusations des clients comme quoi ils spéculent sur les prix pour gagner plus de bénéfices : « Les vendeurs sont aussi touchés par cette flambée des prix des produits alimentaires. Avant tout, nous sommes aussi des consommateurs. Nous avons des familles à nourrir ».
La situation est la même au marché Bujumbura City Market. Les clients des produits alimentaires sont dans le désarroi. « Au début de l’année, 1 kg de riz s’achetait à 2000 BIF. Mon salaire n’a pas augmenté, mais les prix des denrées alimentaires ont presque doublé. C’est insupportable », indique Jean, fonctionnaire et père de famille. Pour lui, il faut repenser le budget de nourriture dans la famille pour s’adapter à cette situation.
Des vendeurs des produits alimentaires se lamentent que les clients diminuent. Selon eux, la flambée des prix en est la cause majeure. « Les clients sont surpris lorsque nous leur disons des prix. Certains partent sans acheter, d’autres achètent une quantité insuffisante. Le problème n’est pas à notre niveau. Nous nous approvisionnons aussi à des prix exorbitants ».
Cette hausse exponentielle ne concerne pas seulement les denrées alimentaires de première nécessité, les boissons alcoolisées et non alcoolisées ont été officiellement revues à la hausse. Il me semble que le ciment suit la même courbe… et d’autres produits encore. Ce sont des indicateurs qui montrent que les consommateurs entrent de plus en plus dans une zone rouge difficilement supportable.