300 hommes, 15 femmes et 4 nourrissons : ils viennent de la province Kayanza et ont campé devant les bureaux du ministère à la présidence de la Bonne gouvernance dès ce mercredi 6 mars 2013. Ils réclament plus de 4 milliards de Fbu pour avoir fourni des plants des fruits en 2010 et 2011 au ministère de l’Environnement.
<doc7324|right>Des draps, des ustensiles, des tentes : ils sont venus décidés, prêts à affronter le temps. Vers 15h45 de ce jeudi 7 mars, l’ex-gouverneur de Kayanza, Jean Claude Mpawenimana, passe voir les familles en sit-in et leur laisse une enveloppe de 100.000Fbu.
Et malgré la pluie, la chaleur, "l’absence du maire de Bujumbura qui n’est pas encore venu nous voir", ils restent tout près du rond point dédié au {Soldant inconnu}, sur le Boulevard du 28 novembre. C’est là la place de ralliement. Objectif : réclamer l’argent utilisé pour les avocatiers destinés à la campagne présidentielle de plantation de fruits à travers le pays.
La plupart viennent des associations (52), d’autres sont des privés : "Avec l’appui de mon mari qui était commerçant au marché central de Bujumbura, j’ai dépensé plus de 1,5 millions pour la plantation, l’entretien et le greffage de ces plants d’avocat", souligne une femme rencontrée sur place sous couvert d’anonymat : "Mon époux me demande maintenant où est parti cet argent. Je ne suis pas du tout prête à regagner ma colline natale sans la somme" martèle-t-elle, soulignant que "la seule condition pour nous faire quitter l’endroit, c’est de répondre favorablement à notre requête."
Avant de venir à Bujumbura, ces agriculteurs ont soumis leur cas au gouverneur actuel de la province Kayanza, Athanase Mbonabuca, qui leur a répondu que la question était au-delà de ses compétences. Puis ils ont eu droit à une audience au ministre en charge de l’Environnement, sans résultats : "En réalité, il n’a pas beaucoup des choses à dire sur cette affaire. La seule précision qu’on a eue, c’est que notre cas n’a pas fait objet de discussions du budget 2013", indique un des hommes rencontrés sur place.
<doc7323|left>Selon l’Olucome, le marché des plants des fruits et des avocatiers est passé par des tricheries. Gabriel Rufyiri note d’ailleurs qu’il est incompréhensible qu’au début, les agriculteurs en sit-in demandaient au gouvernement 8 milliards de Fbu, avant d’arriver à 4 milliards aujourd’hui : "Parmi ceux qui sont impliqués dans cette affaire, il y a des cadres de la Présidence, du ministère de l’Environnement et quelques administrateurs bien connus."