Des habitants de Mabayi réclament leur salaire de quatre mois à l’entreprise Ercon. Le directeur de cette entreprise promet une solution.
La colère gronde sur les visages des hommes et femmes engagés par l’entreprise Ercon.
Devant le bureau postal de Mabayi en face du bureau communal, une soixantaine de personnes crient à l’escroquerie. Ils accusent l’entreprise Ercon de ne pas les payer depuis mai.
Gilbert Dushimirimana, l’un d’entre eux raconte : « Cette entreprise nous doit un salaire de trois mois mais nous venons d’apprendre des agents de la poste qu’elle n’a envoyé qu’un salaire d’un seul mois. » Or, indique ce sexagénaire, son fils étudie au secondaire à Bubanza et les classes vont reprendre bientôt. Il souligne qu’il ne lui a pas encore acheté le matériel scolaire « je pensais le faire avec ma paie. »
Soixante trois travailleurs ont été engagés par l’entreprise Ercon pour réaliser des travaux d’entretien manuel sur la route n°10 du PK (poteau kilométrique) 30 au PK 40, soit 10 kilomètres avec un premier contrat au mois de novembre 2010. Ensuite ils ont eu un second contrat à partir de mai 2001 et depuis, selon eux, ils n’ont rien eu comme salaire.
« Ercon veut nous diviser »
Pis encore, soulignent-il, leur contrat stipule que chaque travailleur perçoit un salaire de 55 mille Fbu par mois. Or, certains ont des jetons de la poste où il est mentionné qu’ils ne recevront que 35 mille pendant que d’autres vont toucher 45 mille Fbu. Une manière de les diviser, d’après un jeune travailleur qui a requis l’anonymat. Faux, rétorque Juvenal Niyonkuru, directeur d’Ercon. Selon lui, personne ne veut escroquer ces travailleurs. « L’argent qu’ils touchent proviennent du fonds routier national. Ce n’est pas qui le gère. » En plus, indique-t-il, il a vu de ses propres yeux l’ordre de virement de deux mois de salaire. Il leur demande d’être patients.
Concernant les disparités quant au salaire devant être perçu, le directeur d’Ercon explique cela est normal puisque c’est le chef de ces travailleurs qui les évalue régulièrement et qui dresse les listes des noms et la distance qu’ils ont effectué comme travail. « Cela ne dépend pas de mon entreprise mais de leur association ACD. » Iwacu a joint, en vain Anselme Ndikumana, le président de cette association pour qu’il s’exprime.
En attendant une solution à leur problème, ces travailleurs promettent de soumettre leur problème aux organistaions des défense es droits de l’homme puisque, selon eux, l’administration n’ a rien fait pour eux alors que le conseiller principal de l’administrateur communal de Mabayi leur avait promis de suivre de près l’affaire mais en vain.