Frappés par le chômage depuis la suspension de l’exploitation artisanale des minerais en octobre dernier, ils dénoncent l’ingérence de l’administrateur communal dans le recrutement des employés pour l’exploitation industrielle des minerais. Ce dernier dément.
Lundi 15 janvier, 10h. Les habitants sont plus d’une centaine rassemblés tout près du site minier de Cimba, commune Mabayi en province de Cibitoke. Celui-ci regorge de l’or, de l’argent et du cuivre. Ces habitants témoignent que l’exploitation de minerais était le seul gagne-pain de la majorité de la population de cette colline. Des hommes, des femmes et des jeunes passent désormais toute la journée à cet endroit à la recherche du travail.
Ils soutiennent que l’administrateur est à l’origine de leur chômage. Léonce Ntahokagiye, ancien orpailleur habitant de la colline Gahoma en commune Mabayi, n’y va pas par quatre chemins : «C’est l’administrateur qui élabore la liste des employés de la société Tanganyika mining Burundi(TMB).» Il donne du travail à qui il veut.
Là où le bât blesse, accuse l’orpailleur, il donne à ceux avec qui il a des affinités familiales ou politiques. Et de confier que la majorité des personnes engagées ne sont pas originaires de la colline Gahoma : «Ceci est contraire aux promesses du chef de l’Etat.» Dans son discours, lors du lancement officiel des activités d’extraction du site minier de Cimba, le 31 octobre de l’année dernière, affirme-t-il, le numéro Un Burundais avait souligné que la main-d’œuvre locale sera privilégiée.
Etienne Nduwimana, un autre ancien orpailleur de la même colline abonde dans le même sens : «Nous avons été exclus lors du recrutement. Seulement deux personnes de notre colline ont été recrutées sur un total de 70 employés.» Et de déplorer qu’il recrute des employés originaires d’autres collines.
Quand l’administration s’ingère dans le calcul des indemnités
Éric Izerihoze, habitant de la colline Gahoma dénonce l’immixtion de l’administration communale dans le calcul des indemnités. « Elle nous a contraints d’accepter le montant des indemnités. » Pour ce faire, l’administrateur communal a mis en place une commission chargée de leur évaluation.
Elle est constituée essentiellement des admiratifs à la base en plus de l’administrateur communal et des représentants de la société exploitrice. Là où le bât blesse, elle fixe unilatéralement le montant des indemnités sans le consentement des habitants. «Elle ne tient pas compte des propositions des habitants.»
M. Izerihoze reproche à cette commission de fixer forfaitairement le montant des indemnités sans tenir compte de la valeur des biens détruits ou du terrain occupé. «Chaque famille reçoit un million de Fbu pour acheter une autre parcelle.» Avec ce montant, insiste-il, les expropriés ne parviennent pas à acheter un terrain de 10 m sur 10 m.
Francine Nduwimana, habitant de la colline Gahoma déplore le retard dans le paiement des indemnités de la part de Tanganyika Mining Burundi (TMB). «Quatre mois viennent d’être écoulés sans avoir touché des indemnités sur mes cultures de manioc, de maïs et haricot détruites en octobre dernier.»
Mme Nduwimana accuse par ailleurs l’administrateur communal d’avoir gelé le versement aux expropriés des indemnités en espèce. Il a exigé de TMB la construction des maisons pour les expropriés.
Pour Jean Marie Nahimana, chef de colline Gahoma, les indemnités versées à la population sont dérisoires : « Elles ne représentent pas la valeur des biens détruits.» Il indique que la population fait face actuellement à une pauvreté extrême. «La plupart des habitants de Gahoma n’ont pas labouré leurs champs au cours de la saison culturale A. Ils redoutaient la destruction de leurs cultures pour l’exploitation des minerais.» Comme conséquence, le vol dans les champs s’observe de plus en plus.
L’administration communale se défend
Pascal Basarurwuzuye, administrateur de la commune Mabayi, réfute toutes les accusations : «Elles ne sont pas fondées. L’administration communale ne s’ingère pas dans le recrutement des employés de TMB.» L’administrateur surveille toutes les activités qui se déroulent dans sa commune.
M. Basarurwuzuye denonce l’égoïsme des habitants de la colline Gahoma. « Ils veulent monopoliser tous les emplois de cette société alors que le chômage touche toutes les collines de la commune Mabayi.»
Ce responsable administratif soutient que les indemnités versées à la population ne sont pas dérisoires. «Au contraire, elles dépassent de loin celles prévues par loi.» Au sujet du gel des indemnités en espèce, il affirme qu’il a été sollicité par la majorité des habitants de Gahoma en particulier des femmes. Elles redoutent le gaspillage de la part de leurs conjoints.
Selon un cadre de la société TMB, qui a requis l’anonymat, les indemnités seront bientôt versées. Il explique le retard par les «longues» procédures administratives. Il tient à souligner que celles concernant les travaux de forage et de traçage des routes sur la colline Gahoma ont été versées à la population en bonne et due forme. Il tranquillise les habitants : « Les indemnités ne seront pas dérisoires. Elles se calculent par consentement mutuel entre les représentants de la société et le propriétaire du terrain occupé.»
Quid de la loi ?
L’article 411 du code foncier stipule que le propriétaire d’un droit de propriété exercé en vertu d’un titre foncier, d’un certificat foncier, d’un titre administratif ou d’un mode coutumier d’acquisition, peut être expulsé pour cause d’utilité publique au bénéfice de l’Etat ou de toute autre personne publique, moyennant le paiement d’une juste et préalable indemnité.
L’article 424 du même code précise que l’indemnité de l’expropriation doit compasser intégralement le préjudice subi par l’exproprié. Elle est négociée à l’amiable entre les parties intéressées ou, à défaut, par la juridiction compétente saisie par une des parties.
L’article 425 stipule que l’indemnité d’expropriation peut prendre la forme, soit d’une indemnité pécuniaire, soit d’un échange assorti, le cas échéant, d’une indemnité partielle destinée à la réinstallation de l’exproprié. Toutefois, l’exproprié peut exiger l’indemnité pécuniaire et, à défaut d’un accord amiable, il s’en réfère à la juridiction compétente.
L’article 428 précise que les personnes expropriées peuvent également saisir la juridiction compétente pour contester le bien-fondé de l’expropriation, la consistance de l’indemnité ou le délai du déguerpissement.
La compagnie Tanganyika mining doit faire des fortunes puisqu’elle exploite de l’or
Pourquoi donne t il des indemnités dérisoires?
Quel Mutama est associé ou propriétaire de cette société?
Le drame est que la population de Mabayi et même tout le pays n’en profiteront jamais étant donné que ceux qui veulent profiter de tout au Burundi (ils se reconnaitront) ont même refusé de souscrire à l’initiative pour la transparence dans les industries extractives! Que veulent-ils cacher? C’est une honte nationale.
Abatunzi bazoguma batunze abakene bagume ari bakene. Abantu b-i Mabayi barampinyuza none?