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Ma virée vers le Sud : vous, le Thomas à qui on a raconté tant sur le Resha, avez décidé de vous y rendre pour croire en ce que vous aurez vu

30/06/2011 Commentaires fermés sur Ma virée vers le Sud : vous, le Thomas à qui on a raconté tant sur le Resha, avez décidé de vous y rendre pour croire en ce que vous aurez vu

Se mettre dans la peau d’un touriste, en serrant entre les mains la seconde édition du {Petit Futé}… Suivez le guide!

<doc268|left>Le cœur battant… « Ça y est, j’y vais! ». Il est 10h25. Vous vous le dites alors que vous attendez depuis une trentaine de minutes dans un bus au marché de Kinindo, 6.000 Fbu apprêtés pour l’aller-retour. Direction : le Sud, par la RN 3, longeant le Tanganyika, et un immense hippopotame visible de la route qui glandouille sous le soleil de ce dimanche juste avant le chef-lieu de Magara. Dans la localité, trois hommes vous racontent, les yeux pleins de visions et de légendes, comment la veille des militaires ont tiré dans la gueule du mastodonte, qui a avalé les projectiles. À la troisième balle, l’herbivore enragé (auteur de 18 meurtres et une vingtaine de blessés, sur une année et demie) s’est complètement immergé. Le lendemain, les habitants de Magara l’ont revu, ses petites oreilles assassines frétillant et la croupe luisant…
Non, vraiment, serrant les fesses entre cinq passagers (la loi en veut quatre), dont l’une, brave dame voilée qui sent le poisson mélangé à des effluves plus… féminines ; vous vous jurez que vous n’avez qu’un seul objectif. Vous, le Thomas à qui on a raconté tant sur le Resha, avez décidé de vous y rendre pour croire en ce que vous aurez vu. Après une heure et vingt minutes, dont une bonne trentaine passées sur des tronçons de route poussiéreuses et cabossées, le convoyeur vous ouvre la porte : « Resha Royal Imperial Hotel », vous lance l’enseigne.

Le cœur léger… Vous vous engagez dans le vaste domaine, passez à côté d’une tente militaire, de laquelle émergent effectivement des … militaires, l’œil alerte ; puis filez droit devant vers l’amas de pavillons. En passant, vous notez qu’il existe un « CD parking » : construit par l’homme d’affaires ougandais Silas Majyambere, l’adresse, ouverte il y a plus d’une année, est familière avec les ministres, des diplomates, et des inconnus. « Nkurunziza est même passé par ici », indique-t-on avec fierté.

Dans ce qui s’annonce à terme comme le plus important complexe hôtelier burundais sur le Tanganyika, l’ancien Saga Resha offre une centaine de chambres, ainsi que douze pavillons aux noms des pays africains. Les uns sont portés par des pilotis prenant racine dans le sable, ou dans l’eau bleuâtre dans laquelle nagent de petits poissons bienheureux. Un bateau de plaisance par là, des couples ‘descendus’ de Bujumbura par ici, une famille de Bururi venue en force humer l’air vivifiant sur les lieux, l’endroit semble vivre. Les dimanches, « le plus gros des clients arrivent vers 15h pour rentrer au plus tard vers 19h » indique une serveuse.

Le cœur saisi… Vous vous rendez compte que peu de gens nagent. La rage de construire a terriblement réduit la plage. A l’Office National du Tourisme- ONT, on n’hésite pas à parler de « scandale, avec des latrines creusées à même la plage ». D’autant plus que le Code Foncier est clair : 150 m libres doivent être respectés du littoral vers l’intérieur des terres… L’ONT aurait ainsi déjà saisi une Commission pour statuer sur ces constructions jugées illégales. En attendant, les conséquences : « Le matin du dimanche, des clients qui ont passé la nuit ici s’en vont vers le Blue Bay Resort » indique un autre serveur de Resha, pointant à deux cents mètres plus au sud l’autre hôtel concurrent assailli par des baigneurs. Priorité pour le sable, des espaces dégagés, avec en prime des espaces de jeu (tennis, volleybeach)… Détail : sur les cartes des deux adresses, un dénominateur commun. Le plus cher des plats est le {Kuhé}, respectable poisson qui se livre à partir de 40.000Fbu. Juste avant la tombée de la nuit, en attendant d’être servi, l’hippo fou repasse, l’œil goguenard.

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