Mercredi 27 novembre 2024

Editorial

« M23 » et autres « Enfants du monde »

06/06/2014 41

Antoine KaburaheAlcool, sexe, et drogue. C’est un véritable fléau. Des mineurs dans les cabarets et les boîtes de nuits, cela ne choque presque plus. Comme si toutes les digues morales ont cédé, les parents démissionnaires, la société elle-même toute entière groggy. Conséquences des années de guerre ? Indifférence dans un monde où chacun tente de survivre comme il peut ? La délinquance juvénile, surtout à Bujumbura, prend une allure inquiétante ces derniers temps.

Certes, l’alcool a toujours accompagné les Burundais dans les cérémonies heureuses ou malheureuses. Mais naguère boire était un cérémonial posé, tremper le chalumeau dans un même pot , partager. La parole était omniprésente. « Nta nzoga itagira ijambo » (pas une bière sans partage d’une parole).

Aujourd’hui, surtout chez les jeunes, on boit pour boire. Boire devient comme une compétition effrénée. S’enivrer est comme un acte de bravoure. La drogue s’en mêle. Et fatalement, le sexe aussi.

L’enquête menée par Iwacu révèle des groupes de jeunes filles, parfois de bonnes familles, qui se sont constituées dans des sortes de « gangs » dédiés à la ripaille.
Rassurez-vous, le M23 n’a rien de belliqueux, mais tenez-vous bien, ce nom signifie simplement « Moins de 23 ans ». D’autres, se font appeler « Abana bisi », que l’on traduirait par « Les enfants du monde », des jeunes qui vivent dans une sorte de « carpe diem » qui finit parfois dans une fatale overdose.

Un parent meurtri vient de lancer un cri de douleur à travers les colonnes d’Iwacu. Il a perdu sa fille de 22 ans. Il accuse même certains tenanciers de bars et boîtes de nuit qui ferment les yeux devant ces mineurs entraînés par des adultes qui les saoulent, les droguent.

Faire la fête, s’amuser, est tout à fait normal et humain. Mais ces groupes de jeunes ne s’amusent plus, ils s’autodétruisent, sous nos yeux. Les autorités publiques devraient sévir. Surtout à l’endroit des boîtes de nuit et des cabarets.
Nous sommes tous parents. Ces jeunes sont nos enfants, nos petites sœurs ou nos petits frères. Ces jeunes sont le Burundi de demain. Que le cri de douleur de ce parent ne reste pas incompris, sans écho !

Forum des lecteurs d'Iwacu

41 réactions
  1. aimé

    amategeko yo kugurura ubu cabaret na club night arakwiye gusubirwamo,bakagira controle yama identités ku baboneka ko basa naba mineurs hama hakabaho police ya civil ijejwe kwigira nkaba client bohava bagatora abana benshi bakabashikiriza ubutegetsi hamwe na twa punitions humuliantes ,bakanigisha imiryango uko igomba kwitwara . Merci.

  2. Barundi benewacu ,abo bana sont des victimes de notre societe ,aho ata rukundo rugihari umw wese yirabira ivyiw ibindi ati atari uwanj ntaco;aho abavyeyi batagiha urukundo abana cnk imiryango abo bana bakiriymwo,bnshi bakuz ari biswi vyinobera aho yimenya mukwambara nibindi abandi bakura base bafise ibifaranga ako ata droit bayafisko ata nifanta yomugurira abandi bakura kubapfakazi bafis ingoran yokwirondrra ration ibindi mwimeny hakaca hajamwo nakageso kumwana rro kandanda nabo bagabo bataye ibanga basambanya abana bato…umuti uhari numwe ni guhaguruka twese hamw nkuku kaburahe abitanguy tukavugira hejuru abo bana bakamenya k bari ds le mauvais chemin hama nabo babaha ama drogues banabasambanya bagatinyA…

  3. Nzomwitaneza Donald

    l’homme ne nait pas ,naturellement bon la société doit l’aider à devenir meilleur.

  4. KABADUGARITSE

    J’ai l’impression que Kaburahe passe sciemment à côté de la plaque qui aurait dû nous montrer la bonne piste. Retournons un peu tout au début de la crise de 1993. Qui distribuait de l’alcool ? Qui donnait de la drogue pour motiver les tueurs? Enfin , une dernière question: choisissait-il la tranche d’âge des jeunes à saouler et/ou à droguer? Ceux qui sont drogués à ce jour n’étaient peut-être pas encore nés mais ils sont saoulés et drogués par ceux qui ont été drogués et saoulés en cette période-là! Allez enquêter!

    Feu Firmin SINZOYIHEBA, Ministre de la Défense sous Ntiba et Buyoya le faisait remarquer aux politiciens véreux de cette époque en ces termes: « Ces jeunes que vous livrez à l’alcool et la délinquance pour tuer, ils se retourneront contre leurs parents, leurs frères et sœurs quand ils ne pourront plus tuer quelqu’un dans le camp en face. Nous devrions verser moins ou pas de larmes car nous sommes entrain de récolter ce que nous avons semé. »

    • Nzobandora

      KABADUGARITSE,
      Un raisonnement très penchant comme d’habitude.
      Es-tu sure qu’ils sont drogués par ceux que l’ont étaient avant? Va circuler dans les bars, les boites de nuit, certains hôtels durant les heures de travail et surtout sois curieux pour voir ce qui se trouve dans certains véhicules à vitres teintés ou fumés comme on dit.
      Tu trouveras la réponse à ta question et tu sauras les personnes et personnalités aisées qui les soulent et les droguent au lieu de toujours ramener ta haine éthnique à la limite d’une posssseion satanique.

      • Ubuntu

        ivyo bishitse iwacu ibindi bisagara vyo ni sodome na gomore!jew ahomba i paris ubwanwa bwarafutse umunwa!nibaza ko ugusemerera bikenew ariko kandi abafise ibanga nibahaguruke kuko urwo rwaruka ntirwiyica!!!!! abadandaza urumugi »les vendeurs de la mort  » bashitse iwacu!!!iburaya na amerika ntawoba akivuga none ehe natwe twashikiriwe!!imana nitubohore idukize ayo mashano!amen

  5. Mushikiwabo

    Et que dites-vous de celles qui conduisent les  » MERCI HUTU »?

  6. Peejay

    Faite choisir entre un billet ou un verre à un jeune de moins de 23 ans et vois verez sa reaction!!lol
    Rien d’étrange, on a tous besoin de $ pour avoir une vie meilleur mais le seule probléme c’est que nous les fesons fuir nous même.
    Donner à un jeune 9h de travail par jour et vous verrez si il passera au cabaret en rentrant!!
    Donner le moyen de vie ( $ ) à un jeune homme, c’est lui donner une famille, qui nous donnera est une progéniture pour notre peuple toute fois en le rendant responsable de ses actes.
    La plupart des parents au Burundi comme dans les quatres coins de la planéte ne vivent que pour vivre en attendant leur fin en oubliant notre demain à nous leurs enfants voilà pourquoi certains s’endorment en ne se souciant même pas de savoir si leurs enfants à aussi fermer les yeux de la nuit. Toutes mes sincéres condoléances à la famille de cette jeune fille qui nous a tous remplit de chagrin mais sachez que pour rien au monde je n’aurai ossé faire ce cris au journal IWACU comme ce pére de famille car malgré tous cette question  » Où était-il dés le debut??  » ne reste que sans réponse comme d’autres en attendant un DVD de la part du journal..lol
    Je suis un jeune, je ne me drogue pas, je ne consomme pas d’alcool mais il ne m’est pas si difficile de comprendre ces autres jeunes qui vivent la nuit.. Il n’ya pas plus pire de rien faire quand on a rien à faire car rien de bon ne sera fait!!Et pour célà nous avons pas à critiquer notre gouvernement car ils sont tros occupés à aider le peuple qui vivent sans connection internet.
    Si vous voulez un changement alors il faut vraiment savoir ce dont vous voulez changer et c’est de cette maniére que vous changerez les choses mais en attendant HOPE (Hold On Pains Ends)..
    L’article sur les M23 est parfait mais il peut aussi laisser les Euros en Belgique juste en effrayant quelques parents ou investisseurs là bas!!
    Prenais l’emplure de ce dont vous écrivez plz

  7. Jamahaar

    Ce sont des signes annonciateurs de fin de regne. Comme avant 1976 et merme plus loin dans le temps sous le roi Mwezi IV Gisabo avec l’invasion des sauterelles, l’epidemie de la peste, l’eclipse du soleil et l’arrivee des Allemmands, etc…J’etais en Cote d’Ivoire en 2010,meme un enfant de 9 ans regardant regulierement la TV disait l’insecurite a Abidjan, la corruption, la debauche dans la societe et le culte de personnalite qui entourait le chef de l’Etat d’alors, Laurent Gbagbo et ses officiels frisaient l’obsenite et ne pouvaient pas durer.Le reste c’est de l’histoire;le regime a ete balaye lors des elections d’octobre 2010 et le pays est dirige par une nouvelle equipe et commence se reliever en se remettant des 10 annees de gachis et d’immobilime.Comme en 1976, peut-on esperer qu’il y aura au Burundi en 2015 un sursaut national pour mettre fin a cette descente aux enfers a la Sodom et Gomor?Il nous est regulierement rappele que le pays est en democratie et que c’est le peuple qui se choisit ses dirigeants dans l’isoloir lors des elections.Esperons qu’il fera un bon choix pour remettre le pays sur les rails et arreter cette hecatombe qui est entrain d’emporter la crème de la crème qu’est la jeunesse de la nation.

  8. Shaka

    On ne peut exiger du Gouvernement l’éducation de base de nos enfants kuko no mu kirundi bavuga ko igiti kigororwa kikiri gito c.à.d harya umwana akiri kw’ibere. C’est alors l’ensemble de la Société burundaise voire de la collectivité que nous formons qui est en premier interpellée sur la problématique évoquée de délinquance. Ikindi kandi mu mabi nk’ayo on ne dissocie jamais les mineurs et leurs prédateurs. Recentrons alors l’attention sur le fond du problème qui est ici l’éducation de l’enfant burundais et les attitudes à encourager chez leurs encadreurs et entourage. Un jeune qui grandit dans un milieu de vie ou société malsain où il est témoin au quotidien y’«amabi» qui dépassent son entendement, il ne peut pas facilement se dérober de ce monde minable s’il est visé comme principale proie sans défense en plus! Pourquoi alors dans notre cas, cet adulte burundais avisé et vacciné ne peut porter secours et protection au plus faible, ici mineur vulnérable? Nos jeunes sont vraisemblablement laissés à eux-mêmes c.à.d à la merci de leurs prédateurs et maux qui les hantent. Ce n’est pas pour rien que ce parent désespéré lance un cri de douleur à la collectivité que nous constituons. Abana bama ari banja iyo bija, et lorsqu’il n’y a pas de murs de protection, ils trébûchent toujours. Autrement dit, lorsqu’il vient au monde il ne connaît rien de l’alcool, du sexe, de la drogue et consorts. Il va les découvrir naturellement ou par effet d’entraînement, vyumvikana que l’apprentissage ou l’entraînement n’est pas automatique pour lui c’est tout un processus ou mécanisme déjà établi et opéré par la Société burundaise. Alors, ne les blâmons pas ngo batunaniye si c’est chacun de nous qui contribue au délabrement de notre société. On la désorganise comme bon il nous semble et c’est nos jeunes enfants qui finissent par écoper s’ils y croisent aujourd’hui plus de maux et méfaits que du bien, un véritable gâchis et héritage malpropre n’est-ce pas? Ubu hoho haje des réseaux sociaux plus raffinés et sans frontière, vous comprendriez mieux que moi que seul le ciel est devenu leur limite dans l’importation d’éléments destructeurs. À nous TOUS alors, si nous nous considérons comme des adultes, parents et dirigeants responsables, de travailler en commun accord au redressement du Burundi de demain qu’est notre jeunesse. Commençons surtout par le commencement si nous voulons éradiquer toutes ces nuisances qui leur guettent. Il faut par exemple commencer par le commencement c.à.d nous montrer plus présents pour leur bien, et raffermir notre autorité parentale et devoir civique à leur égard et ce, sans discrimination aucune. L’éducation de base c’est d’abord en famille, dans les quartiers, sur les collines, à l’école fondamentale. Ivyo bibuze ne vous attendez pas à ce qu’au travail et espaces publiques ou privées les jeunes se comportent en burundais responsables. Collaborez sans relâche entre parents, voisinage et encadreurs à améliorer le sort des enfants burundais et ils vous le revaudront en bâtissant à leur tour une Société, un Pays sains et prospères! Proposez au Gouvernement des pistes de solutions fiables pouvant aider à ramener la jeunesse burundaise sur les rails et de ce fait, endiguer les prédateurs et tout ce qui peut leur nuire. Comme suggestions à faire au Gouvernement je proposerais entre autres de:
    1- Punir sévèrement les mineurs qui consomment la drogue si les vendeurs sont déjà dans la mire de la juridiction.
    2- Interdir la consommattion et la vente d’alcool et tabac aux mineurs. En cas de doute exiger une pièce d’identité.
    3- Inerdir l’accès des mineurs non-accompagnés de parents/parentés aux bars et discothèques où l’on sert de la boisson alcoolisée. Exiger une pièce d’identité en cas de doute sur la personne.
    4- Interdir de fumer en présence ou à proximité des bébés et mineurs.
    5- Interdir de fumer dans les bars, restaurants, cinémas et autres milieux et établissements publics et privés.
    6- Interdir l’accès au cyber-Internet publics aux mineurs non-accompagnés de parents/parentés.
    7- Interdir aux mineurs tout déplacement ou circulation de PLEINE NUIT sans motif valable et raisonnable s’ils ne sont pas accompagnés de parents/parenté. Si possible exiger une carte de travail ou d’étudiant en cas de formation ou de stage, soit exiger une autorisation de sortie pour d’autres motifs.
    8 – Inscrire obligatoirement dans un registre administratif tenu par l’autorité locale tout jeune qui n’a pas encore atteint sa majorité et qui refuse de se soumettre à la tutelle au mineur et à l’autorité parentale. De ce fait, il aura d’une façon légale sa pleine émancipation ou sera placé dans un organisme ou famille d’accueil chargée de veiller sur lui jusqu’à sa majorité. Ce sont tous des moyens pour éradiquer la délinquance juvénile et enfants de la rue qu’ils soient des familles aisées ou démunies.
    Osons parler et la concrétisation suivra si nous aspirons à une Société meilleure!…

    • fock

      trop vrai..

    • Mutu

      Pour les récalcitrants (car il y en aura qui vont défier le système), les soumettre à des travaux communautaires sur les artères principaux de la Ville pour une petite humiliation (les jeunes n’aiment pas ça, ils aiment bien parraître)

    • Jean Reno

      Une autre mesure, pour commencer: ne pas laisser l’éducation être l’affaire de la bonne/du travailleur domestique, mais s’occuper de son enfant. Si l’éducation à la maison réussit, toutes vos actions mentionnées seront seulement un atout et ne pas essentielles. Mais si le père donne déjà l’exemple allant au cabaret s’enfichant du reste à la maison, que devient le fils ?

    • bizimana

      j’approuve votre opinion sauf pour les suggestions au gouvernement

  9. JP-K

    Le constat est bon. Par contre, vous effleurez à peine les raisons qui nous ont mené jusque là.

    Plus d’une décennie de guerre civile atroce laisse inéluctablement des séquelles. Des milliers de pères de familles – des militaires – sont restés mobilisés pendant des années. D’autres sont morts au combat. Des civils aussi, certains fauchés dès le début de la guerre, d’autres sur les routes. Pendant ce temps, le pays vivait sous embargo. L’embargo a probablement fait autant sinon plus de ravages que la guerre proprement dite. Je ne parle pas des maladies, bien sûr, aggravées elles-aussi par la guerre et l’embargo.

    La conséquence est que la classe moyenne composée jadis des milliers de simples -fonctionnaires presque anonymes (pas nécessairement des cadres) et des commerçants moyens du marché de Buja ou de l’intérieur a complètement disparu. Nous avons une clique relativement jeune (mais aux idées trop vieilles) de milliardaires au sommet de l’état et, à la base, une grosse masse de gens pauvres comme Job. Le déséquilibre est flagrant, le fossé est immense. Les premiers se noient dans le vin et la débauche, les autres se couvrent le visage pour prier, en réalité pour ne pas voir leurs enfants participer à la débauche. Car, non content de les appauvrir, il faut qu’ils prennent également là ou ça fait mal !

    La disparition de cette véritable classe moyenne a de nombreuses conséquences notamment que bien des jeunes font souvent vivre leur famille. Dernièrement, je demandais à un homme comment il joignait les deux bouts du mois avec 180.000Fbu, tout en nourrissant ses 5 gosses, la réponse était que sa fille Ruth (fictif) amène un peu de sous … Pourtant, Ruth ne travaille nulle part. Donc, le père sachant que sa fille ne travaille pas, accepte quand-même son argent …

    L’autre impact de la paupérisation généralisée se remarque sur la culture générale. Alors que jeunes, nous passions nos temps libres dans les bibliothèques (Centres culturels français, américain…) ou à écouter RADIO-VACANCES de Ntamikevyo et interscolaires de Mukasi, les jeunes d’aujourd’hui se retrouvent à déambuler au centre-ville, dans les ligala, à moins qu’ils ne couvent la cuvée de la veille ! Alors, écrivez tout ce que vous voulez, ils ne vous liront même pas.

    En conclusion, les burundais n’ont jamais véritablement mesuré les affres de la guerre civile. Le comportement des jeunes et l’affaissement des mœurs ne sont que des conséquences par ailleurs attendues.
    Malheureusement, le pays a raté complètement la sortie de la crise. Sous le fallacieux prétexte d’élections démocratiques bidon, nous avons hérité d’une classe politique ignare, corrompue, incapable de booster le pays vers un progrès réel. Pire, à moins que les choses ne changent rapidement, l’avenir est encore incertain : la déliquescence du système d’éducation réduit à une alphabétisation de masse, la poussée des universités privées qui rappelle l’arrivée des officines pharmaceutiques dans les années 80, la quasi-disparition du pôle des connaissances que fut l’Université du Burundi, tout cela fait que l’avenir de ce pays s’annonce sombre.

    Cordialement
    JP-K

  10. Johnson

    Dans les années 1970 à 1976, le même phénomène de la délinquance s’observait. Plusieurs lecteurs d’iwacu se se souviennent problablement des actions du Maire Kanyoni Pie et de ses méthodes musclées que personne ne voudrait revoir naturellement. Mais leur souvenir rappelle qu’il y avait eu à cette époque une prise de conscience de l’autorité publique de la menace qu’un tel fléau constituait pour la société. Est-ce que Kanyoni avait eu des résultats probants? Personnellement, je crois qu’il avait parvenu à dissuader certaines personnes et donc à limiter les dégâts mais sans vraiment endiguer le phénomène. En réalité, il ne le pouvait pas parce que la société en général était démissionnaire sur ce plan à commencer par les dirigeants dont le comportement se caractérisait par un laisser aller généralisé et une attirance réelle vers l’état du bonheur permanent le carpe diem, des fêtes permanentes que Bagaza avait dénoncé à son arrivée au pouvoir en 1976. A cette époque, une rumeur jamais confirmée circulait en ville comme quoi quelques directeurs généraux disposaient, dans leurs bureaux, des frigos remplis de bière . Par contre, c’est de cette époque que date le phénomène de la bière de sous le lit, ( ibiyeri vyo munsi y’igitanda) que les fonctionnaires consommaient à toute heure de la journée. La radio nationale avait une émission appelée Touche à Tout animé par le talentueux Taf Jos (Tafauti Joseph) et qui passait les dimanches à 9:00 du matin et qui un jour avait fait l’apologie des Bisendwe ( terme désignant la bière). Il n’était pas rare que les étudiants universitaires « bizindura » avec une Froide ( kiriko ifu) dans le Bar de Burundi Palace avant de débuter les cours. Un clan bien particulier, celui des Abanywi avait vu le jour… Le terme « Zishe » était aussi en grande vogue. Bref, à cette époque, la société essayait de normaliser, de banaliser un des pires phénomènes de santé publique et de paix sociale. C’est pour rémédier à cette situation qu’une des premières mesures salutaires que Bagaza prit en 1976 fut de réglementer les heures de débit des boissons. Désormais, il fallait attendre 17h00 pour ouvrir un débit de boissons. Dieu seul sait combien les amoureux de la sainte mousse, surtout les jeunes, avaient tempêté contre cette décision. Cependant, n’eut été cette mesure salutaire, beaucoup de vies des jeunes auraient été fauchées.

    Aujourd’hui, le défi est le même. Comme à l’époque de Bagaza, une prise de conscience des pouvoirs publics s’impose . La génération actuelle a le devoir de protéger celle de demain des affres de la délinquance sous toutes ses formes. Les législateurs sont interpellés car ils pourraient voter une loi interdisant l’achat et la consommation de l’alcool avant 19 ans. Mais la législation ne suffit pas. Il faut une implication des médias qui devraient produire des clips montrant les méfaits de l’alcoolisme. Surtout la part des parents, de la police et des jeunes eux-mêmes est primordiale. Merci Antoine pour cet éditorial relayant le cri de ce parent. Aux jeunes, nous disons: un esprit sain dans un corps sain.

    • Vuvuzela

      Uyu mu type Johnson ninararibonye kweri kandi avuze neza. Nagira ndamwunganire gatoyi nongereko ko kuri Bagaza, twanywera muri conteneri turi kumwe nabambagamatwi, utumyeko rimwe bakabaza iyo uva nico ukora. Kumutekano wacu?

    • CABUGUFI

      @ Johnson
      Merci de nous livres les informations du passé. Nagomba cane ndagushimirire nongera nshimira na journal Iwacu kubona yaducishirijemwo aka éditorial « social » itari iya Politique canke tueries. Le Burundi noshobora kwemanga ko yaronse umutegetsi akomeye ariwe J Baptiste BAGAZA kuko niwe yerekanye ko yakorana ubwira. Imbere yiwe hari Michel Micombero, yakuye Monarchie mugabo yagumye yigenza nk’Abami akwega agacupa yihereza inkumi, yiyegereza abagabo b’iwabo i Bururi kenshi wasanga atajambo, yagiye kugarura akenge abahutu bagomba bagize tentative yo Kumwica bagaca bamarira abatutsi. Bagaza rero yafashe igihugu hari désordre nyinshi : Abakozi ba Leta banywa inzoga z’igitondo, igisagara ca Bujumbura carangwa n’akaborerwe n’ubusambanyi,… yarakoze uko ashoboye birahera kandi turabimwubahira. Nama nibaza nti mbe iyo Sida ija gutera hatwara Micombero vyari kugenda gute? Ubu nahone biraboneka ko l’autorité de l’Etat est affaiblie : Urabona abana b’aba mineur de 14 ans bagendana n’umu Général canke umu Ministre canke umu DG.
      Umuntu afise inguvu zo guhindura ibintu biragoye ko aboneka. Abenshi mubategetsi bacu bakora ibintu 3 : Kwiba itunga ryigihugu – Gusenga (kugira uhume amaso abanyagihugu) – Gusambanya abana (n’abakuze).
      La Mairie de Bujumbura n’est plus le domaine privilegié des Bagamba ( Kanyoni,…) mais des Banyamuji ( Giswaswa,..)

  11. kalida

    merci pour l’édito. ariko jewe mbona tous le monde est coupable , uti gut?yaba reta , abavyeyi, abana, barafise ico bokora kugira bihagarare.kuko nimba umuvyeyi abuza umwana kunywa izo nzoga n’izo drogues mugabo asohotse mu cabaret bakamuserva ari -18, urumva ko ari hatari.urumogi rworwo barunywa ku mugaragaro.

  12. Pioneer

    Une consequence attendue de la destruction, par les DD, de l’institution des Bashingantahe, garante des valeurs societaires. Mais, nous resisterons jusqu‘au bout!

  13. muzungu

    Kaburahe,
    Hakuna ata picha moja ya frodebu rumonge, kweli?

  14. Meku6

    Vous avez totalement raison Mr Kavakure!! Les jeunes d aujourd’hui twabaye nkababandi ngo turi ni aiguille ni mesure; harageze kotwigarukako. Nous sommes les dirigeants de demain et demain commence aujourd’hui. C’est le temps de changer freres e soeurs mwibaza komuriko muraryoherwa n ubuzima alors k muriko muriyica, helas c’est une triste verite!!! A bon entendeur salut

  15. Nivyo

    M Kaburahe, kowavugiye hejuru ivyo abavyeyi benshi bashaka kuvuga #NibaguhePrix

    Selo [l’UE] ( http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/06/06/sexe-drogue-et-trafics-en-tous-genres-bientot-dans-le-pib-europeen_4432410_4355770.html) : les traffics de tout genre (sexe, drogue,…) seront dorenavant pris en compte pour calculer le PIB d’un pays

    Je preconise que l’on prenne en compte le sexe, alcool, drogues dans le calcul du PIB du Burundi. Parce qu’apparemment, il y a ceux qui parviennent a en vivre!

    • Stan Siyomana

      @Nivyo
      1. La preuve que cette histoire (parue sur http://www.lemonde.fr) va toucher beaucoup de gens est que:
      – Jusqu’a present, il y a 40 commentaires la-dessus;
      – Le site ougandais http://www.newvision.co.ug a repris un article de l’Agence France Presse (AFP): Drugs, sex and alcohol could boost growth » 8 June 2014.
      2. Une autre histoire aussi choquante que celle des « groupes de jeunes filles, parfois de bonnes familles » est celle des FEMMES MARIEES DE LA CLASSE MOYENNE de la ville de Nairobi au Kenya qui menent une vie secrete de prostituees.
      (Voir David Odongo: « Married city women secretly work as prostitutes », http://www.standardmedia.co.ke, 7 November 2013).
      Merci.

  16. bora

    Mugusenga naho kwisi yose ngo uburundi nubwambere nta kindi wumva kuminwa yabantu ataro Yesu ashimwe, ngo amen ngo hezagigwa, nibindi vyinshi ds ce sens
    Ibi bintu rero vyabo bana mirumva ko biteye ubwoba et malheureux impinga ni ndende abarundi bose bari bakwiye guhaguruka bagasemerera. Aho bizogoranira nuko abo bigeme batwagwa namaronko kandi bagatwagwa nabo bategetsi nayo ivyabo murabizi nagatwe usigaho wuguruyumunwa

  17. KAGOMA Xavier

    Abo bana bajana kunywa no gusambana amafranga, mu gihe igitigiri kitagira uko kingana kwijana batagira n’ico bashira ku munwa. Jewe nobabwira abantu bafise uburyo ko bopfuma barondera abigisha(mu bisata vyose, nabo nyene basanzwe bikeneye)babakurikirane ko wumva abavyeyi babo batwawe no kurondera ivy’isi nyene bituma n’abana babo baba ab’isi,bivyare no gusabikanya hanyuma n’amahoro azotsimbatara. Ahandiho ntawutunganirwa umubanyi wiwe akenye.

  18. mpore

    merci Iwacu ahubwo ayo ma boite izo cabaret ayo ma hotel aho hantu hose hari hakuy kugagwa,none kugira urakoma induru ukabona nabo mumugambwe uri kubutegtsi bakakwifatira mugahanga!

    • Bernard

      Ico mbona coroshe cihutigwa cokogwa:
      1) Interdire l’ouverture des boites de nuit sauf les samedis;
      2) Diminuer les heures d’ouverture des cabarets. Ex. de 18h à 21h.
      Erega un étranger qui ferait un tour de la ville vers 18h yokwibaza ico abarundi bumvise mu nzoga. Inzoga zo rero kirestse ko tuvuga abo bana, n’abakuze zizobagaragura batazigabanije. Je ndazi abatari bake zimaze kwirahira.

  19. Jean Paul

    Iwacu merci. C’est tres facile d’incriminer les parents. Mais c’est un phenomene qui semble se generaliser, surtout quand les jeunes n’ont rien a faire.
    Aux autorites de prendre les choses en main. Mais ninde yamira? Ifi mu gupfa ihera ku mutwe!

  20. Uwarugwanye

    La Bible a prédit cette descente aux enfers dans les derniers jours. Lire 2 Timothée 3: 1-5. C’est un texte prophétique intéressant qui s’adresse aux plus jeunes et aux moins jeunes.

    • Plus rien ne m'etonne

      @Uwarurwanye, namba ari les derniers jours zuburundi naho isi yose yo iriko iratera imbere. Les prieres ne suffiront pas pour redresser ce pays. On doit se debarasser de ce pouvoir irresponsable et corrompus. Tant que tugitwarwa nububutegetsi DD, attendez vous au pire.

      Plus rien ne m’etonne comme disait l’autre, le pire est à craindre. Mbe hari igihugu amasoko cumi yose asha ukaùengo ntacabaye?

  21. Merci pour les conseils, c’est touchant.

  22. Godefroid

    C’est bon comme article et c’est tres dangereux pour l’avenir du pays. Le gouvernement, les medias, la societe civile les confessions religieuses ect doivent se lever tous comme un seul home pour s’attaquer efficacement a ce phenomene. Enough is enough!

  23. mudaragi

    Merci mutama kurizompanuro

  24. Nzobandora

    Les parents n’assument plus leur responsabilité comme avant pour plusieurs raison : entente conjugale, immaturité de certains parents, refus de responsabilité, etc., car il est inconcevable qu’une mineure passe une semaine sans renter à la maison et ses parents soit ne le savent même pas soit ils ne sont pas inquiétés outre mesure.
    Tout de même, je dois avouer que la situation est très difficile pour les parents d’aujourd’hui car ils doivent remuer ciel et terre pour subvenir aux besoins de la famille mais nous devions passer plus du temps possible auprès des enfants, dialoguer et surtout avoir un comportement irréprochable et enviable pour les enfants car certains mômes manifestent leur frustration vécue à la maison par ses écarts.

  25. Honnêteté

    De tout i l y a toujours eu des délinquants mais la différence aujourd’hui , c’est que personne ne semble s’en inquiéter . Les parents démissionnent ou sont débordés d’autres aussi délinquants que ces jeunes là croient en profiter. Le pouvoir est dans la campagne, il mobilise la police et les autres forces vives pour aller applaudir le président qui reçoit encore un prix d’une nième obscure organisation: des prix inconnus et dont personne d’autres ne reçoit et dont on ne connaît pas les critères de sélection si sélection il y a.

    • Prix inutile et scandaleux

      je m’excuse de glisser un peu du sujet ( l’article est bienmvenue et prenons conscience des conequences nefastes de ce comportement) mais c’est pour repondre a honetete: Ce prix est un scandale national. Pas de procedure de selection, celui qui veut en fait la demande sans autre condition que de chercher un parrain et payer 55 euros. Et dire combien le Burundi a perdu ce jour pour un scam. Voir ce lien
      http://www.medailles.info/shop/product.php?id_product=482
      Avant, je considerais ce genre de prix fictifs comme comedie. ca devient de plus en plus une tragedie.

      • Kabaza

        Mes condoleances a la famille de Queen, personne ne merite de mourrir de cette facon…
        @Prix inutile et scandaleux: Tu as raison, c’est vraiment humiliant pour une nation …je sentais bien que ce prix n’en etait pas un car a aucune des intervieuw du chef de l’etat aucun journaliste n’a fait allusion au sois disant prix pour lequel il s’etait deplace en France mu bisanzwe nivyo aba journalistes batangurirako…
        Et dire que les citoyens nous payons nos taxes pour des escobarderie pareils?

  26. Majambere

    Merci Iwacu pour cet article. N y aurait-il pas un moyen de faire un documentaire sur ce sujet. Je me dis que les parents savent que leurs enfants boivent, mais ils n’ont aucune idée de l’ampleur de la situation. Abavyeyi twari dukwiye kuja hamwe twese, tukagarukira urwo rwaruka, ntihagire uwigira sindabibazwa ngo kazima uwanje atarimwo

    • Desire

      sachez que le système de ce monde qui se perd veut que le concept de famille soit absolument détruit.

      • Baradandikanya

        Perdre un enfant, ce n’est dans le bon ordre des choses. Malheureusement ça arrive et on comprend bien le désespoir de cet homme et de sa famille. Cependant, j’invite les internautes à faire preuve d’un peu plus de retenue et à ne pas tirer des conclusions hâtives du genre:  » les parents démissionnent…les parents sont absents… » . Sachez, chers compatriotes, que nous vivons à l’heure de la mondalisation. Il y a bien des maux que le Burundi ne connaissait pas ou peu qui sont en train de faire leur apparition chez nous, surtout dans les « grandes villes ». La drogue est de plus en plus présente au Burundi mais de là à dire que la fin du monde approche, c’est autre chose. Les évangélistes et leurs fidèles devraient modérer leurs ardeurs. Ceci dit, même dans des familles où les parents sont présents (ex. en Europe ou en Amérique), certains enfants « virent mal » et empruntent de mauvais chemins. Ce n’est pas toujours de la faute des parents, loin de là. D’autre part, à 23 ans, on n’est plus enfant. On est adulte. On peut même poser sa candidature à une élection présidentielle, figurez-vous! Donc, quand ça va mal, il ne faut pas généraliser et ne pas se hâter à trouver des coupables. A cet âge, je faisais ma 3è année à l’université et je n’étais pas le seul; je savais ce qui était bon ou pas pour moi. Bonne réflexion!

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